L'canap'
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"Ca m’chafouine, ma minette. T’as l’nez bas, le museau humide, l’regard fuyant.
- Et quoi ?
- Ben et moi, quoi. Moi là d’dans, j’suis là, mais j’sens bien qu’j’y s’rais absent, ça s’rait bien pareil, va !
- Et quoi ?
- Et quoi, et quoi. Ben j’suis là, on s’partage le canapé mais y a que toi qui l’porte, je vois bien.
- On est d’ssus l’canap’.
- Ouais, c’est c’que j’dis. Et du coup, j’me d’mande, c’que j’fous là, à quoi j’peux bien servir, moi, l’merlot, parce que j’vois bien qu’ma merlette, elle a des couilles et une queue.
- J’pète que dalle à c’que tu baragouines, mon gars. Tu f’rais mieux d’le boire, ton merlot.
- C’que j’veux dire, ma minette, c’est que j’suis autant utile auprès d’toi qu’une putain auprès d’un eunuque sans libido. Voilà.
- Mais non, mais tu t’emballes mon grand, tu fais d’un galopin tout une girafe et v’là qu’tu m’casses les oreilles avec tes fadaises de canapés et de couilles sur des chattes alors qu’moi, à la base, j’veux juste r’garder si l’amour y est dans l’près ou si y est pas. Là.
- En tout cas, y est pas sur l’canapé, l’mour. J’voudrais juste t’redonner l’sourire, la gaillardine au cœur, moi.
- Mais commence par fermer ta gueule, j’y entends rien à c’qu’y dit dans la télé.
- C’est ça, ma minette, j’y ferme ma petite gueule d’amour. Mais d’main, y faudra pas t’étonner si j’vais m’acheter des clopes et qu’j’reviens pus. "
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