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Florian eut l’air surpris et s’excusa :

— Oups, désolé, j’avais oublié que je n’étais pas seul.

Mensonge éhonté, il ne pouvait pas avoir oublié ma présence, il ajouta immédiatement :

— Enlève ce linge qui couvre cette bite que je ne saurais voir / Par de pareils objets les âmes sont blessées / Et cela fait venir de coupables pensées. Je vois bien que tu bandes aussi.

— Ces coupables pensées ne te dérangent pas ?

— Je l’ai fait à Rome avec mes camarades qui sont des hétéros purs et durs, enfin ce sont eux qui le disent. Pour la pureté je n’ai pas vérifié.

— Et pour la dureté ?

— Nous sommes jeunes, pas de souci, aussi durs que la Colonne Pompée.

J’acceptai sa proposition et je me couchai à côté de lui après avoir repoussé la couette. Florian se concentra sur les caresses de son organe dressé, j’aurais donné cher pour connaître ses pensées. Sa bite était plus courte que la mienne, large, ses couilles plus grosses, elles pendaient moins. Son gland était déjà mouillé et il utilisait ce liquide comme lubrifiant. Nous éjaculâmes rapidement, presque en même temps.

— Ça fait du bien de se détendre, dit Florian, après toutes ces heures assis dans le train. Elles étaient comprimées.

— Oui, je n’aurais pas osé te le proposer.

— Pas de honte à avoir, tous les hommes le font. Pourquoi se cacher ? Tiens, voici un paquet de mouchoirs.

— Tu as tout prévu, fis-je avec un sourire.

Je me nettoyai, pris les mouchoirs souillés et allai les jeter, je me lavai les mains. Florian avait remonté la couette et s’était couvert. La clim était réglée au maximum car le temps était très chaud et beau. Je proposai de l’éteindre.

— D’accord, dit-il, je ne voudrais pas avoir une extinction de voix.

Je retournai me coucher à côté de lui, j’hésitai avant de lui dire :

— Pourrais-je te demander quelque chose d’intime ?

— Tout ce que voudras.

— J’ai vu que tu es circoncis, ce n’est pas pour des raisons religieuses puisque tu m’as dit être protestant.

— Avec un père et un grand-père médecins je ne pouvais pas y couper.

— Ça te dérange ?

— Je ne me suis jamais posé de questions à ce sujet, cela ne m’empêche pas de me branler comme tu as pu le constater. Ils avaient choisi le meilleur chirurgien qu’ils connaissaient. Mon grand-père m’a d’ailleurs confirmé que j’avais un beau pénis lorsque je lui ai rendu le crâne, il était assis au premier rang à la première.

— Il ne pouvait pas te dire le contraire, fis-je en riant. Tu lui as rendu le crâne ?

— Je ne voulais pas d’ennuis avec la douane ou de la casse pendant le transport. Il m’en a prêté un autre en plastique.

— Je trouve bizarre qu’il t’a fait un compliment sur ton pénis.

— N’oublie pas qu’il était gay, ou qu’il l’est toujours. Il m’a demandé s’il pouvait l’examiner.

— Pourquoi, tu as des soucis ?

— Non, il voulait me montrer comment on doit se tâter les couilles pour détecter le cancer. Sans aucune connotation sexuelle, a-t-il ajouté.

— Tu l’as laissé faire ? demandai-je.

— Oui. Il a mis des gants, s’est assis sur tabouret devant moi et a examiné longuement ma bite en la tâtant, il a écarté le méat. J’étais quand même un peu mal à l’aise, c’était la première fois qu’il le faisait et je sentais que j’allais bander.

— Assez gênant, en effet.

— Il m’a dit de me détendre, que c’était normal à mon âge d’être vite excité. En fait, c’est ça qu’il voulait voir, si je bandais bien. Et il a vu. Il m’a demandé si j’éjaculais et m’a ensuite avoué que c’était ma mère qui lui avait demandé de le faire.

— Elle se fait du souci ? C’est parce que tu n’a pas de petite amie ?

— Exact. Il aura pu la rassurer. Il m’a montré comment me tâter les couilles puis m’a demandé de poser mes avant-bras sur la table d’examen, a écarté mes fesses, regardé mon anus et mis un doigt dans mon rectum, massant longuement ma prostate, jusqu’à ce que du liquide sorte de mon méat. Sensation inhabituelle, mais finalement très agréable.

— Quand même une légère connotation sexuelle, dis-je.

— Nous avons eu une discussion intéressante au sujet d’autre chose, mais c’est trop tôt pour t’en parler ce week-end qui sera très chargé. On se reverra pour courir samedi dans une semaine, si tu es d’accord.

— On pourrait aller dans les bois du Jorat en été, il fera plus frais.

Florian acquiesça, j’étais ravi de garder le contact avec lui et je me réjouissais d’apprendre ce que son grand-père lui avait dit. Nous fîmes une sieste jusqu’à l’heure du souper, plutôt du diner puisque nous étions en France.

Nous prîmes le car jusqu’au domaine de Bayssan et nous découvrîmes la magnifique architecture du théâtre et de l’amphithéâtre avec les gradins en plein air. S’il avait fait mauvais temps, certaines troupes auraient dû se replier sur un théâtre en ville, mais, comme il faisait beau, elles joueraient dans l’amphithéâtre. Notre pièce étant sombre et la lumière y jouant un rôle important, nous serions dans la salle fermée, les derniers à nous produire, le samedi à 17 heures. En attendant, nous pourrions voir les autres productions, en alternance sur les deux scènes.

Deux tentes avaient été installées : l’une très grande pour les repas qui seraient fournis par un traiteur, l’autre plus petite qui servirait de loge commune, il y avait une séparation entre la partie pour les hommes et celle pour les femmes. Des douches mobiles et des WC étaient à l’extérieur, dans des remorques routières.

Nous prîmes notre premier repas, la tente n’était pas pleine car certaines troupes n’arriveraient que le lendemain. La nourriture était excellente, nous pûmes déguster toutes les spécialités de la région au cours du séjour, et le vin fourni par des producteurs locaux était très avantageux, même trop. Le car faisait des navettes vers la ville toutes les heures jusqu’à 2 heures du matin, nous le prîmes à 23 heures.

Le lendemain matin, le vendredi, nous aidâmes à décharger les décors et costumes de notre camion et nous vérifiâmes que tout était en état. Chaque troupe avait un endroit pour stocker son matériel. Il faudrait que tout soit parfaitement synchronisé pour changer les décors rapidement entre chaque représentation. Certains d’entre nous se proposèrent pour aider d’autres troupes à le faire lorsque nous ne jouerions pas, le vendredi après-midi et le samedi matin.

Tiago avait dû modifier son plan de feu, c’est-à-dire le plan des projecteurs qu’il utiliserait, en fonction de ceux disponibles dans la salle. Il avait un logiciel pour le faire, il vérifia que ce qu’il avait prévu fonctionnait en demandant de nous placer sur la scène à divers endroits, il fit encore quelques modifications et chargea la version définitive dans l’ordinateur. Nous fîmes des essais et nous décidâmes de jouer avec une sonorisation, la salle était grande et nos voix ne portaient pas assez. Florian ne serait plus entièrement nu, il aurait la ceinture couleur de peau avec l’émetteur du micro.

Le repas de midi était simple, c’était un buffet froid de sandwiches et de crudités. Les représentations débutèrent comme prévu l’après-midi, avec parfois des anicroches et du retard, mais tout le monde était de bonne humeur et personne ne s’énervait. Il n’y avait que peu de spectateurs en dehors des comédiens des autres troupes mais certains ne ratèrent aucune pièce. Le dîner se termina très tard et nous ne répétâmes pas la masturbation de la veille à notre retour à l’hôtel.

Ce fut finalement notre tour de jouer le samedi après-midi. Nous nous déshabillâmes sous la tente. Nous étions tous en sous-vêtement pour l’installation et le câblage des micros par les régisseurs son, puis nous passâmes nos costumes et nous nous maquillâmes. Florian enleva son slip blanc pour mettre le boxer noir, il resta nu pendant quelques instants et répéta sa tirade, éveillant la curiosité des autres comédiens qui avaient joué avant. Ce serait le seul à être dans cette tenue, je n’avais vu que quelques rares torses nus dans les autres productions.

Nous fîmes un triomphe avec notre pièce, mais cela ne signifiait rien puisque c’était le cas pour toutes les autres troupes, le public était bon enfant. Sans oser le dire, tout le monde pensait déjà au concours dont les résultats seraient proclamés le dimanche matin à 11 heures. Après de nombreux rappels, nous nous retrouvâmes sous la tente, entre hommes. Olivier dit :

— Pas de raison qu’Hamlet soit le seul à être à poil, tout le monde à la douche !

— Toi aussi, fit Florian, si tu veux mater des bites, tu dois aussi nous montrer la tienne.

— Petit curieux. Bon, je rectifie pour être politiquement correct, c’est seulement pour ceux qui le désirent, vous pouvez même garder votre boxer, mais enlevez le micro. Et ce n’est pas obligatoire de se branler sous la douche, c’est seulement fortement recommandé, ça détend après deux heures intenses.

— Tu as déjà une idée pour la pièce de l’année prochaine ? demandai-je.

— Non, je ne sais même pas si mon contrat sera renouvelé. Que me proposes-tu ?

Hair, la comédie musicale, comme cela tout le monde sera nu sur la scène.

— Ouais, mais nous ne savons pas chanter.

— On pourrait jouer Angels in America, proposa Florian.

— Pourquoi pas ? On trouvera de toute façon une pièce où tu seras de nouveau à poil, et Camille aussi. Il y a une scène où les deux hommes baisent, vous feriez un couple idéal pour l’interpréter, au théâtre je précise, je ne me mêle pas de votre vie privée.

— C’est sérieux cette proposition de se branler sous la douche ? demanda ensuite Florian.

— Bien sûr, fit Olivier, on attendra que les autres soient sortis.

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