Comme me l’a dit mon pere et comme je te le dit, la mer et le ciel se rejoignent pour que tu puisses decrocher les etoiles

Comme me l’a dit mon pere.

Comme je te le dis.

Le ciel et la mer se rejoignent pour que tu décroches les étoiles. Mais la mer est agité et mon bateau à coulé. Des chaines m'emmènent et m'accrochent vers le fond de l’ocean et je me noie. Les cordes s'enchainent et m'empêchent de respirer. C’est dur. Immensément dur mais j’ai besoin de ce dernier souffle de vie qu’il me reste pour t’écrire cette lettre. Essayer de sentir juste une fois les battements de ton petit cœur à travers le papier. Tu sais, j’ai peur. Tout le monde à peur, est écrasé sous l’angoisse de voir sa vie s'écrouler devant ses yeux sans ne pouvoir rien faire à part attendre que l’ouragan passe… Ou pas.

Mais rien ne serre d’avoir peur. Je ne suis qu’une ombre parmi les autres mais je sais que TOI tu seras la lumière. Je te vois de là haut faire scintiller le monde de ton sourire et de ta joie de vivre. Je t’imagine déjà toi et ton visage miroir de tes pensées et émotions. Comme ta mère. Elle sera là pour toi. Elle sera là. Elle épaulera dans tous les moments les plus difficiles.

Car tu sais grandir est le plus difficile de tous les chemins. Il faut tenter d’éviter les ronces, de s'effondrer sur ce rocher si pointu. Mais n’ai pas peur. Lorsque l’on se coupe sur une ronce, il suffit de regarder la rose un peu plus haut. Tout le monde à ses cicatrices. Marque du passé pour ne pas reproduire ses erreurs. Mais seuls quelques personnes ont le pouvoir de recoudre celles des autres. Et toi tu as le fil, ton sourire sur ton visage, tes mains si habiles, tes oreilles si fines.

Mais tout le monde n'est pas comme toi. Attentionné, agréable et si intelligent. Certains tenteront de t'empêcher d’atteindre les astres. Ils te poseront des chaînes, érigeront des murs, te poseront des mines. Mais il faut les briser, avancer coute que coute et surtout ne jamais s’arreter. Car s’arréter c’est comme sortir de la manche pour y retourner peu apres. C’est chaque fois un peu plus froid.

Enfin, le dernier conseil que j’aurais à t’apporter, je te promet que c’est le dernier. Entoure toi des bonnes personnes. Ceux qui te tendent une corde vers la lune ou vers les autres galaxies… ceux qui te poussent toujours vers le haut, qui te réconfortent quand ça va mal, qui savent te féliciter quand ça va bien et te guider à faire les bons choix.

J’ai fait les miens. Pas toujours les bons mais pas toujours mauvais et j’en subit aujourd’hui les conséquences. Mais sache que je ne regrette rien. Si je subit les contrecoups de mes actions, que je risque d’y laisser ma vie c’est uniquement pour te voir vivre. Toi et tout le reste du monde sur une planète qui sera guidée par une vision du monde tolérante… réfléchie… democratique. Pour que tu grandisses et que tu penses librement. Et c’est pour ça que j’ai dû me battre, faire des sacrifices.

J'espère que tu vis aujourd’hui dans le monde pour lequel je me suis battu.

Ton papa qui t’aime.

Arold Trev