Juin
C'était l'amour. Il avait plu sur mai mais le ciel s'éclaircissait sur juin. Ça y est, enfin j'étais partisan. Pas seulement à l'intérieur ! Mon mentor avait trouvé que je m'en sortais plutôt bien et m'avait même dit que si je continuais comme ça, je monterai vite les échelons !
Ce n'était plus une étincelle d'espoir que j'avais en moi. J'irradiais : l'humanité serait sauvée ! C'était une certitude ! Ma certitude ! Notre certitude !
Je venais de réussir ma première mission, et ce n'était plus la haine qui me motivait, ni la peur. Jamais je n'avais été lâche. J'avais gardé mon courage en moi, je l'avais laissé mûrir et l'avais cueilli au moment idéal pour avoir la force de fuir afin d'être l'un des sauveurs de l'humanité qui vaincrait face à ceux que j'avais pris pour des chevaliers de l'apocalypse. Grâce à cette première victoire, j'avais découvert que fuir est parfois un acte de bravoure !
Je n'avais pas tout perdu, et même si elle ne remplacerait jamais l'ancienne, j'avais une nouvelle famille, désormais. Plus j'y pensais, et plus le bonheur me semblait être à portée de main et Le Parti Unique qui se hissait entre nous et la paix n'étaient en réalité qu'une ribambelle d'hommes de papier, qu'un simple souffle balaierait au loin.
C'était la guerre. Des éclaircies sur juin, quelque part au nord de ma vie de partisan.
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