Août
C'était la victoire. Il avait fait beau sur juillet comme il faisait beau sur août. J'avais gravi les échelons rapidement. Très rapidement. Tous voyaient en moi l'homme victorieux, le fin stratège qui ferait tomber le Parti Unique pour de bon. J'étais resté sceptique. Quelques jours seulement. Puis j'avais accueilli l'idée avec euphorie et enthousiasme.
Le moins que rien qui arpentait le camp en couche pour montrer ses draps souillés à tous était bien loin désormais, et moi-même, je doutais qu'il ait un jour véritablement existé. Et pourtant, ce pisseux, c'était moi !
Il faisait beau sur août, comme il faisait beau sur mon visage. C'était forcément un signe, le premier depuis quelques éternités, d'Andorra : ça voulait obligatoirement dire que l'on devait attaquer. Le triomphe était là, à portée de main ! L'orgueil aussi...
C'était une erreur. Il faisait beau sur août, quelque part au nord de mon orgueil mal placé.
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