C'était l'insoutenable douleur. Il pleuvait sur novembre, quelque part au nord de ma colère. J'avais tenté de continuer la lutte, seul de mon côté. Et j'avais échoué lamentablement. C'était à se demander comment j'avais fait pour survivre jusqu'à ce dernier jour de novembre. Je crois que c'est parce que j'étais résigné à mourir. Je suis tellement un moins que rien que même la mort ne veut pas de moi lorsque je la réclame. Puis j'ai décidé de vaincre. Et de vivre. Survivre ne me suffisait plus.

Et voilà qu'on m'avait porté le coup ultime. J'étais mort seul, accoudé à un olivier, alors qu'il pleuvait sur décembre. J'avais toujours cru que c'était un arbre symbole de paix, puisque c'était un rameau d'olivier que la colombe de l'arche d'alliance avait montré à Noé. J'avais souri, victorieux, puis mes yeux s'étaient éteints. Longtemps, l'olivier s'était imbibé de mon sang pour se nourrir et grandir. Là-haut, à côté d'Andorra et d'Alicia, qui était morte en protégeant notre fille, elle me l'a raconté, j'ai attendu dix-sept ans que la paix revienne.

FIN