Une voix rude me tira de mon sommeil. Face à moi, ma meilleure amie meuglait en sautant, l'enveloppe entre ses doigts.

La veille , on s'est privée de lire la lettre, et d'ouvrir le maudit sujet qu'on a deviné toutes les deux rien qu'en voyant le surnom au dessus.

La journée s'annonçait bonne, le ciel était bleu cobalt, le soleil souriant chatouillait la végétation et surtout les vitres aveuglantes, tandis que moi, je ne pouvais pas m'opposer à tout un monde heureux pour sombrer dans ma solitude et ma peine. En tournant pour me rendormir, mon regard tomba sur l'horloge.

_ Putain, tu n'aurais pas pu me me réveiller un peu plus tôt ?!

Sa mine m'empêchait toujours d'adopter un ton sérieux. Elle me jeta des fringues sur le visage.

_ Essaie au moins d'être moins brutale, non? finis je par lâcher en courant vers la douche.

Je mis mes vêtements, pris mon sac à dos, une pomme, enfilai mes vans en courant vers la porte.

Le trajet, de quinze minutes, se faisait en silence. Ni moi ni ma copine osâmes gâcher ce moment purement libre.

Les cours s'achevaient à 16h30, mais j'allais passer deux heure de retenue pour les cinq minutes tardives de ce matin.

La salle de retenue n'était pas vide. Je m'installai dans le dernier bureau au coin de la salle afin de pouvoir ressortir mon portable sans être repérée.

Quelques minutes plus tard, la porte claqua, sans relever la tete j'aperçus une silhouette s'asseoir au bureau à ma gauche.

Faute à ma mémoire de poisson, j'étais incapable d'identifier cette ombre déjà vue quelque part.

J'étais totalement hors ligne, lorsqu'on me parla:

_ Wesh la basketteuse!

Oh my God, pas lui sinon je lui sauterais aux yeux.

_Maurizio DeValle, taisez vous! recommanda M. King.

Juste avant quelques secondes, je détestais cet homme, maintenant je lui suis tellement reconnaissante d'avoir fait taire cet inconnu au nom chelou.

"La lettre", me souffla ma conscience.

Sur l'enveloppe, avec un trait léger, le surnom que l'émetteur me donnait était écrit.

"sweetheart,

I hope you're okay. It has not been easy to find you after all these months.

I miss you terribly and I haven't stopped thinking about you these past few days.

It's not easy to forgive me, i know, what i did was horrible.

But give me a chance to explain it to you, to explain everything to you.

I would like to meet you soon, and I would understand your refusal, it is not easy in the end to disembark after this unexpected disappearance.

Yvann"

"chérie,

J'espère que tu vas bien. ça na pas été facile de te retrouver après tout ces mois.

Tu me manques terriblement et je n'ai pas cessé de penser à toi ces derniers jours.

Ce n'est pas facile de me pardonner, je sais. Ce que j'ai fait était horrible.

Mais donne moi une chance pour t'expliquer, tout t'expliquer.

J'aimerais bientôt te rencontrer, et je comprendrais ton refus, ce n'est pas facile, en fin du compte, de débarquer après cette disparition imprévue.

Yvann"

_Tu dois voir ta tronche, la miss.

J'ai attendu sa perspective depuis longtemps, non pas pour le rencontrer et sauver notre relation, mais pour le faire regretter tout ce qu'il m'a fait endurer, toutes ces déceptions et ses mots.

_Tu sais...

_Laisse moi te dire ce que je sais, tu vas me laisser tranquille Monsieur Rizotto DePizza, l'interrompis je du tac au tac.

_ Azure Johanson, Maurizio DeValle, vous aurez deux heures de colle demain, surgit M. king subitement.

Ainsi la cloche retentit, je sortis vers la maison, avec mon nouveau rabat-joie sur mes tallons.

_Tu ne peux pas me laisser tranquille? grâce à toi j'aurais deux heures de colle, rouspétai je, sans me tourner.

_C'est toi qui a hurlé, j'te rappelle.

_c'est toi qui m'as poussé à crier, j'te rappelle, l'imitai je.

Je décidai d'abandonner, il ne semblait lâcher prise, en plus, après ma maison, il y a la forêt . Pourquoi il m'accompagne?

_ Tu passe toujours par ce chemin? demanda-t il.

_ Oui j'habite près de la forêt.

_Tu veux que je passe te prendre demain?

Effectivement, durant toutes les années de ma scolarité dans ce lycée, je m'y suis rendue seule, et je n'allais pas refuser de la compagnie.

_Euh... si ça ne te pose aucun problème, répondis je.

_ Je passe à 8h00, ça te convient?

Je hochai la tête.

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_ Deux cours séchés, six heures de colle, où veux tu en venir ?

Là, c'était ma mère qui m'accueillait chaleureusement.

_ ça devient huit heures, dis je avec nonchalance, en grimpant les escalier vers ma chambre.