Comment a t il eu mon numéro? J'ai taché de changer tous mes coordonnés avant de déménager. Et je n'ai mis mon numéro sur aucun de mes réseaux sociaux.

Ma vie venait de prendre un chemin droit, mais voilà encore des virages qui apparurent. Je ne suis pas si cruelle pour un avoir un tel châtiment.

J'avais arrêté de chanter, je n'écoutait plus ce qui se passait autour de moi, je pensais sans savoir vraiment ce que ces songes ont de vrai. J'étais là mais je ne l'étais pas vraiment. Mon passé se déclenchait dangereusement comme du feu, et allait dévorer la petite vie quasi parfaite que je me suis bâti en France.

Los Angeles me manquait, mais à chaque fois que je pensais à ma vie là bas, mes souvenirs se divisaient en deux parties. Dans la première, je menais une vie parfaite, pleine d'amour près de mon géniteur, malgré ses longs voyages. Dans la deuxième, les gouttes de sang tachaient tout ce qui il y avait autour de moi, le danger me traquait, l'odeur de l'adrénaline empestait ma vie, chassait tout sauveurs qui s'approchait. L'horizon était noirci par la haine, les larmes, les péchés... Brièvement, tout était noir.   

_ Tu vas passer la nuit dans ma voiture? Je sais que tu m'aimes bien toi, mais ta mère, elle pense le contraire, se moqua-t il.

Sans un mot, je rentrai chez moi, toujours bouleversée par le message.

De: Yvann Jones,

Salut beauté, comment vas tu? 

Tu n'as pas répondu à ma lettre, réponds alors à ce message.

Comment va ta nouvelle vie? La France? C'est beau là bas, sauf qu'il y fait trop froid comparé à LA. Je viens cet été en Europe, en Angleterre, mon pays d'origine. Peux tu venir? Notre première rencontre, dans la ville de brouillard? Tu pourrais peut-être cocher un vœu de ta BucketList d'enfance au moins. Tu vois? Je m'en rappelle. 

J'attends ta réponse impatiemment. 

A plus.

Ça n'a pas été si mal, rien qu'une simple invitation de la part de celui qui m'a brisé en mille morceaux, et grâce auquel j'ai sombré dans le noir.

Je pris mes grandes respirations habituelles dans les situations pareilles, ça m'éclairait les idées et m'éloignaient des crises de paniques imminentes. Il fallait que je cesse bientôt d'hyperboliser les choses parce que je risque d'avoir une crise cardiaque la prochaine fois... les prochaines fois. 

Ma mère ne serait pas là pour le mois prochain. Mon frère et moi allions passer les jours à venir tête à tête dans cette maison que je n'arrivais encore pas à considérer comme la mienne. Même après y avoir résidé pour presque un an.

Le reste de la semaine se passait habituellement, des cours, des sorties avec les filles, du Basketball avec Maurizio, des regards meurtriers échangés avec mon frère, on dirait que l'absence de ma mère a apaisé les deux camps, on ne s'insultait plus jour et nuit, c'était le calme total si on ne comptait pas les regards haineux que je lui balançait de temps en temps. Pour l'instant, j'étais calée sur mon canapé préféré, le noir, posé humblement à quelques mètres de la télé. J'attentais la pizza qui me servirai à la fois de petit déjeuner et de déjeuner. Jace accueillit le livreur et nous apporta le repas. 

_ Ecoute, commença-t il. 

Le dernier de mes soucis était une conversation venimeuse avec lui, je me contentai alors d'élever le volume de la télé. Mais il était si rapide que moi qu'il bondit, l'éteignit, enleva les câbles et revint à sa place.

_ Je ne suis pas le meilleur frère au monde, arrentons de nous prendre la tête pour les fautes de nos parents. J'aurais moi aussi aimé grandir avec un père, que celui ci soit avec moi pour me montrer comment on roule à seulement de roues sur son vélo, j'aurais aimé qu'il soit là, lors de mon premier jour à l'école... Et je sais que tu ressentais la même chose. Mais on s'est laissé guidé par la haine envers nos parents au lieu de profiter de l'instant présent, et au lieu de savourer le gout d'être au milieu d'une famille... même si Jack n'est plus là.

Les larmes me montaient aux yeux, je me souvins de cette sensation terrible qui m'accompagnait toujours quand je voyais les enfants au parc tenant les mains de leurs mères, du regard apitoyé/dégoutté que je déchiffrais sur les visages des enfants des voisins. 

Des bras musclés vinrent encercler mon corps déjà secoué par des sanglots dont je ne m'étais même pas rendue compte. Notre étreinte dura quelques secondes avant que je ne l'ai défaite, nos T-shirt étaient humides par les gouttes de larmes que nous avions versées.

Nous mangeâmes, regardâmes un film, un match de football, tout en parlant.

C'est çà avoir un frère,... et c'est beau. 

Je devais préparer un projet de littérature avec Maurizio, que j'ai trouvé inscrit avec moi dans toutes les options supplémentaires. Et à l'occasion, j'allais passer la nuit dans sa maison, pour la première fois.

 Changée, je descendis vers la porte ou se tenait mon ami avec sa moto.

Avant de sortir, mon frère m'adressa la parole:

_ Tu pars ou? Avec qui? C'est moi le responsable pendant l'absence de maman, pre...

_ Rhoooooh, du calme. Je passe la nuit chez Mauris'. Et c'est pas parce qu'on n'échange plus les insultes au moindre regard, tu vas faire l'aîné protecteur. Il s'affala sur le canapé en riant, et je fis de même pour quelques secondes, avant que les hurlements de mon pote parvinrent à nos oreilles.

_ je suis sérieux, fais attention, okey? demanda-t il, le son de la porte qui claquait déjà entendu.

Ça faisait des heures que nous travaillions, sans succès à cause de l'imagination bornée de mon coéquipier, sur notre projet. Jean Bourgeois ferait de nous une moquerie pour toute la classe. Dieu seul savait combien je détestais ce prof. On dirait un chimiste du dix-neuvième siècle qui sortait d'une explosion. On se plantait toujours sur les péripéties.

_ Une histoire fantastique ne dois pas être sans péripéties? c'est le monde du "live in happiness ever after", n'est ce pas? C'est de la merde tout ça, s'agaça- t il.

_ Arrête de chialer et fait tourner la machine que t'as dans la tête.

_ Et si on écrivait ton ...

_ Hors de question, l'interrompis je. 

OUI et si on écrivait la mienne en tout changeant?

_ T'es le con le le plus Genuis toi, ironisai je.

Je lui expliquai ensuite l'idée que j'ai eu, et nous nous remîmes au boulot.

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Saaluuut!! 

La réconciliation vous a plu? Elle aura enfin une famille. Vous pensez qu'elle va sa rapprocher de sa mère?

Et ça se passerai comment avec Yvann, qui fait apparition à long pas? 

Et ce projet de littérature ça va finir comment?

Tout ça dans les chapitres suivants, n'hésitez pas à m'écrire en commentaires ce que vous en pensez.