3-3
Bel se trouvait sur le toit d’un des grands immeubles qui servait d’habitation aux humains, en périphérie de l’une de leur ville. Assis, il regardait vers le sol une trentaine de mètres plus bas.
Je vins m’assoir à côté de lui. En bas, dans une rue circulant entre des immeubles plus ou moins hauts, des dizaines d’humains marchaient. Et parmi eux Eva. Elle était arrêtée sur le trottoir face à l’immeuble sur lequel nous nous trouvions et semblait chercher quelque chose autour d’elle.
— Tu ne vois donc pas mon frère ?
— Voir quoi Gab ?
— Elle nous cherche.
— Elle ne peut pas nous voir, ni même nous percevoir. Elle doit attendre quelqu’un.
— Elle nous a senti, va voir.
Bel pris un instant pour scruter l’esprit d’Eva. Il fronça les sourcils un instant puis souri.
— Elle sent quelque chose d’anormal, c’est effectivement bizarre. Mais ça ne veut pas dire que ce soit nous. Tu sais très bien que les humains sont encore loin d’utiliser la totalité de leurs sens. Elle sent peut-être un danger arriver, ou le temps qui risque de changer.
— Je vois, tu n’y crois pas, ou tu fais semblant de ne pas y croire. Alors regarde.
D’un bon, je me retrouvais en bas dans la rue, juste derrière Eva, à un mètre d’elle. A l’instant où j’ai touché le sol Elle a sursauté et s’est retournée vivement, cherchant d’un regard affolé quelque chose qu’elle ne voyait pas. Le besoin de protection que j’avais déjà ressenti en l’observant à distance se fit encore plus violent. Elle avait peur et je devais la rassurer.
Je levais la main et effleurais sa joue du bout des doigts. La peur disparue de son regard, laissant la place à de l’apaisement mêler d’incompréhension. Je levais la tête vers Bel. Il était maintenant debout sur le toit de l’immeuble, l’air ébahie.
Avant de le rejoindre, j’envoyais une pensée à Eva.
— Tout va bien, tout se passera bien. Bientôt tu sauras.
Elle se détendit et portât sa main à sa joue avec un sourire. Ne sachant pas ce qu’elle risquait de sentir, j’enlevais la mienne rapidement et remontais aux côtés de Bel.
— Tu vois maintenant ?
En bas, Eva avait repris son chemin, disparaissant au coin d’une rue.
— Effectivement, tu as raison, elle nous perçoit.
— Et tu ne sais pas tout.
— Ca ne change rien Gab. La partie n’en sera que plus intéressante.
— Bel, s’il te plait, écou…
Il a disparu dans un éclair noir. Avant que je n’ai fini ma phrase.
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