4.3
Elle se trouve dans un poste de police. Elle et son compagnon sont assis sur des fauteuils en plastiques. Eva a la tête sur l’épaule de celui qu’elle aime et elle s’est endormie. Elle est tendue, même dans son sommeil. Les sourcils froncés, les lèvres réduites à une simple ligne crispée. Lui, malgré le bleu sur sa joue droite, à l’air d’aller bien.
Dans une pièce à côté, l’homme qui les a agressés est en train de parler avec un policier. Il est bien plus mal en point que le compagnon d’Eva, et il est menotté.
Un homme en uniformes s’approche.
— Si vous voulez bien me suivre, je vais enregistrer votre plainte.
Le compagnon d’Eva à l’air embêté, il ne veut visiblement pas la réveiller et hésite à suivre le fonctionnaire.
J’envoie alors une pensée à la belle endormie qui, sans se réveiller, se tourne en souriant et libère l’épaule.
Je reste à côté d’elle le temps qu’il revienne, à la regarder.
Je vois ses pensées, elle voyage dans une grande prairie, couverte de fleurs, celle-là même où je me trouvais quelques heures plus tôt.
Dans son rêve, elle s’arrête de marcher et se tourne vers moi.
Dans le poste de police elle ouvre les yeux et regarde dans ma direction, toujours endormie.
Dans son rêve, elle me sourit, nullement étonnée de me voir.
Dans la réalité, ses lèvres ne font que me sourire.
Dans la prairie, Eva me parle mais je ne l’entends pas. Tout autour d’elle, des milliers de fleurs, d’un millier de couleurs, naissent et se transforment en papillons.
La voix résonne autour de nous.
« Ce n’est pas encore le moment, tu n’es pas prêt. Nous devons d’abord nous rencontrer. »
Les papillons enveloppent Eva et elle disparait.
Dans le poste de police, un mot s’échappe des lèvres souriantes.
- Bientôt.
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