La petite fille, le regard perdu dans le vide : “Philosophe, pourquoi le souvenir a-t-il cette force qui parfois nous submerge ?”

Le philosophe, le front plissé par la réflexion : “Petite, le souvenir est la trace de notre passage, la marque de ce que nous avons aimé et pleuré. C’est notre humanité qui s’exprime dans ce mélange de joie et de tristesse.”

La petite fille, d’une voix douce : “Mais pourquoi les larmes alors, si le souvenir est précieux ?”

Le philosophe, avec un demi-sourire : “Les larmes sont le langage de nos âmes, elles donnent de la profondeur à nos expériences. Sans elles, nos souvenirs ne seraient que des ombres fades.”

La petite fille, une larme perçant le voile de son innocence : “Et si les larmes ne pouvaient plus couler, que deviendrions-nous ?”

Le philosophe, son existence se dissolvant dans le concept du temps : “Nous serions des statues de sel, observant le monde sans jamais y goûter pleinement.”

La petite fille, pensive : “Et si je veux garder un souvenir heureux, dois-je aussi garder la tristesse qui l’accompagne ?”

Le philosophe, regardant au loin : “Comme le jour et la nuit, l’un ne va pas sans l’autre. La tristesse donne sa valeur au bonheur, elle en souligne la rareté et la beauté.”

La petite fille, une étincelle de compréhension dans le regard : “Si je comprends bien, pleurer nos souvenirs, c’est les honorer ?”

Le philosophe, acquiesçant : “Exactement. La tristesse nous rappelle que ce que nous avons vécu en valait la peine, suffisamment pour toucher notre cœur.”

La petite fille, avec une volonté nouvelle : “Je vais alors chérir mes larmes comme je chéris mes sourires, car tous sont le reflet de la vie.”

Le philosophe, satisfait : “Tu as saisi l’essence, petite sage. Chaque souvenir, chaque larme, chaque sourire, est partie essentielle de notre existence.”

La petite fille, concluant avec assurance : “Je garderai mes souvenirs comme des trésors, et la tristesse comme la gardienne de ces trésors.”