XVIII- De la résurrection 1/2
Autant je ne me souviens pas avoir rêvé ou fait quelque chose de similaire entre mon expérience de la mort durant le siège de Elk et je comprendrais si on me dit que l'entièreté de mon corps n'a, de toute façon, rien fait. Autant, je suis persuadé d'avoir fait un ou deux rêves durant mon somme après avoir fermé les yeux. Je ne me souviens juste de rien du tout. C'est bien dommage. Mais bref.
Je rouvre les yeux doucement après ce que je prenais d'abord pour une petite sieste, Avant de bouger même la tête, je m'étire les bras, je soulève le ventre et j'étire mes jambes. J'agis ainsi comme s'il ne s'était rien passé. Je ne sens aucune douleur, vraiment rien. C'est pour cela que je ne me rends pas compte d’où je suis et je ne me remets pas dans ma situation. Je me lève comme je me lève tous les matins, à peu de chose près.
La différence majeure est de trouver une jeune enfant allongée sur le banc à quelques mètres de mon lit. Elle n'a qu'une très fine couverture qui ne remonte pas plus haut que ses coudes et je la vois greloter dans son sommeil. Je sens que je quitte un lit réchauffé par mon corps et j'observe les grosses couches de peau de bêtes et autres draps rustiques sous lesquelles j'étais. Je me lève alors jusqu'à l'enfant. J'essaye de la prendre délicatement dans mes bras puis je la dépose dans le lit et je remonte les couvertures sur elle. Elle prononce quelques paroles incompréhensibles parmi lesquelles je perçois néanmoins un "Rollon" après un "-ier" mâchouillé. Je lui chuchote que je vais aller le voir, que sa tâche est à présent accomplie et qu'elle peut dormir dans son lit.
Un nom et je me remettais pleinement dans ma vie, je reprenais tous mes souvenirs d'antan et j'avais une mission pour le présent : trouver le Chevalier Rollon.
Je quitte la chambre de l'enfant. Elle s'est déjà roulée sur le côté pour avoir une meilleure position, je la savais ainsi repartie dans ses rêves. Après la chambre, je me retrouve dans ce que j'estimais être la pièce à vivre d'une petite maison. Juste à ma droite il y avait la porte vers l'extérieur. Elle était ouverte et je pus constater que le jour était approximativement à son milieu. Comme personne ne m'attendait dans cette pièce, je sortis de la maison.
Je pensais avoir repris le contrôle complet de mon corps et de ma conscience. Le choc que je reçu me fit croire l'inverse. Une brise d'abord me transporta vers un sentiment de malaise parce que je redécouvrais le froid et l'ensemble de mes membres s'est contracté ave la bise que j'ai failli m'écrouler. Aussi, je n'étais que faiblement habillé, une chemise fine en lin, un pantalon de la même fabrication et je me rendais compte que mes pieds étaient nus. Le soleil me frappant au visage tendait à vouloir me réchauffer mais son combat était difficile, le temps froid était arrivé sur la Terre d'È.
Je décidais de revenir sur mes pas, de revenir dans la maison et d'aller l'explorer. Il fallait que je sache où j'étais, globalement. Puis si je trouve des vêtements chauds, je pourrais les mettre et sortir plus loin.
Je rentrais alors pour me trouver face à une grande femme aux cheveux blonds très surprise.
"Vous êtes réveillé ?! Super ! Vous vous sentez bien ?
- Oui, merci. J'ai pris froid dehors par.
- Rentrez, rentrez ! Rollon va vous habiller. Elle me dit. Puis elle tourna la tête et dit plus fort en direction de la salle à l'opposé que je ne connaissais pas. Rollon ! Rollon, viens !
- Un petit peu moins de bruit, elle s'est endormie. Je dis en faisant un signe de tête vers la chambre d'où je sortais. J'aurai pu tenter de dire "votre fille" mais je n'avais pas la tête à vouloir savoir ces choses avant qu'on ne me les dise.
- Ah oui, c'est vrai. Elle a veillée sur vous si longtemps. Elle va bien ? Elle me demande en contournant la table pour se diriger vers la chambre. Elle veut constater d'elle-même ce qu'elle me demande.
- Elle dors dans son lit." Je lui réponds tout de même.
La mère disparait de la pièce au même instant que le Chevalier Rollon y entre.
"Apprenti Arn !
- Chevalier Rollon.
- Je suis heureux de vous voir debout. Bien que je vais vous inviter à vous asseoir ici. Il désigne un tabouret autour de la table centrale. La pièce dans laquelle nous nous trouvons ressemble assez à la pièce de la maison de mes parents, une table, des chaises et un espace où peut brûler un foyer avec un trou d'évacuation de la fumée juste au-dessus.
- Je pourrais aussi avoir des vêtements chauds ?
- Cela va de soi."
Il me tend une veste en cuir lourd, un pantalon et une paire de chaussure comme j'ai déjà eu à la ferme de mes parents et comme beaucoup de paysans s'habillent. Je m'habille par-dessus ce que j'avais déjà et je m'assois sur le tabouret.
Le Chevalier a pris ce temps pour préparer quatre assiettes et en avoir rempli d'eau d'une soupe solide petits pois avec un morceau de pain dur. Après m'avoir tendu une cuillère en bois, il entame la discussion suivante :
"On est dans un sacré pétrin. Mais. Il avale une cuillère. Mais ton père a trouvé une piste.
- Je me souviens... de, hm...
- La Vallée Profane, oui, c'est exactement cela.
- Au moins on rentre directement dans le vif du sujet... Je dis cela sur un soupçon de reproche. Je voulais avoir les nouvelles du combat que j'ai mené.
- Parce qu'on risque de ne jamais le quitter avant la fin de cette histoire. Le Chevalier me reprit avec rapidité. Pour être clair et rapide, tu n'as pas combattu des Chevaliers comme moi, faisant serment de justice et de défense d'un Royaume comme je le fis par un rituel très ancien. Tu as combattu des Êtres de l'Enfer qui ont pris possession des corps de ces Chevaliers. Ni ton père ni le bibliothécaire du Château ne savent qui ils sont. Mais ils ont tous deux peurs d'une chose : du retour de l'Enfer et surtout du retour d'un Cycle.
- Houlà... houlà. Ce n'est pas clair du tout pour moi. Il y a cinq minutes je dormais dans cette pièce. Je pointais du doigts la chambre d'où la femme sortais à présent. Je ne peux pas saisir l'enjeux de ce que vous racontez maintenant. Laissez-moi.
- Cela va être compliqué. Dit une voix nouvelle derrière moi. Je me retournais sur le qui-vive pour voir un homme gigantesque dans l'embrasure de la porte. Il souriait. Je le reconnaissais rapidement. Le commandant, un souvenir me revenait qu'il devait passer dans l'après-midi. Était-on seulement le même jour ?
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