XXIII- Du passé au présent

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 On cavalait à petite allure ce matin. Alors j'ai osé prendre la parole et demander à mes deux compagnons de route :

"Cela devait être bien la vie dans la ville d'Œ, vous en pensez quoi ?

- Elle a connu ses siècles de tranquillité, en effet. Répondit en premier mon père. Mais je ne sais pas si je suis fait pour la vie dans une grande cité comme elle.

- Elle était grande comment ?

- C'est une bonne question.

- On raconte qu'elle avait cent mille âmes à son maximum. Dit Harlan. Le chiffre est peut-être exagéré. Et puis un quart seulement était des êtres humains. A chaque race son quartier entier.

- Comment se fait-il qu'il y avait plusieurs races ? Qui étaient les autres et comment ont-elles disparues ? Je continuais la discussion.

- Ce n'est pas écrit. Commença mon père.

- Mais on peut discuter des possibilités, n'est-ce pas ? renchérit Harlan.

- Effectivement. Il faut commencer par se dire que chacune était humanoïde comme nous. En réalité chacune avait deux pieds, deux bras, une tête. Les spécifiés de chaque race étaient de l'ordre presque du détail. Les Orcs avaient une peau un petit peu plus sombre que la nôtre. Elle devait être brune. Ils avaient un physique plus développé vers le muscle. Ils avaient une tête de plus que nous et envergure généralement plus grande. Mais pour autant, ils n'étaient pas uniquement portés vers la nature physique de leur être. Il y avait quelques chamans, des sorciers manipulant les herbes et les plantes et qui savaient gonfler les cœurs de leurs compagnons par des paroles entrainantes.

- Ils étaient plus des illusionnistes alors ?

- Peut-être.

- Quelles étaient les autres races ?

- Il y avait les Nains ! Tout l'inverse de moi ! Rit Harlan pour reprendre avec sérieux. Ils avaient d'humain un corps trapu, comme recroquevillé sur le plus essentiel. On raconte qu'ils se sentaient mieux dans les galeries sous les montagnes. Mais les Nains de la ville d'Œ vivaient dans leur quartier sous le Soleil et les étoiles. Les Nains sont peut-être retournés dans les mines lors de la chute d'Œ ? Qui peut en être sûr ?

- Il y a des mines à explorer sur la Terre d'È ? Je demandais avec un gain d'intérêt soudain.

- Hélas pas ici. Plus depuis longtemps ! Il y avait une mine il y a très longtemps, sur les terres du Premier Empire. Mais ses filons se sont épuisés, ce qui mené son abandon. Je n'aurai pas aimé vivre ici les semaines suivantes l'asséchement du dernier filon. L'économie en a pris un coup, c'est plus que certain. Mais bref !

- Il reste à parler des Elfes. Changea de sujet Harlan. Ils étaient plus fins, plus élancés que nous. Et de la même façon qu'ils sont apparus sur la Terre d'È en sortant des forêts, il est fort possible qu'ils aient disparus en retournant dans leur premier habitat !

- C'est vraiment possible ça ? Dans les forêts ? Cela prenait mon intérêt une fois de plus.

- Pourquoi pas ?

- Tu fais trop confiance aux textes, mon cher Harlan. Sortit mon père. En réalité il n'est pas aisé de savoir comment ont disparu les races de la Terre d'È, encore moins comment elles sont apparues.

- C'est-à-dire ?

- Tu te souviens du texte fondateur de la "Reine" ?

- J'en ai souvenir, oui.

- Il raconte comment sont apparus chacune de ces races. Elles sont apparues dans le but de prêter main forte aux Hommes pour fermer les Portes de l'Enfer. Les nains sont descendus des montagnes, les Elfes sont sortis des forêts et les Orcs sont arrivés par les steppes inexplorées de l'Ouest...

- Voilà !

- Voilà ce qu'il y a de plus... clichés ? facile ? Enfin, est-ce vraiment si facile de réduire une véritable population, faite de plusieurs centaines de membres, de plusieurs milliers peut-être ! en un cheminement parfait. Non, non, la vie est plus compliquée que cela.

- Cela à son sens, je fis pensif.

- Et puis la Reine s'est trompée sur l'apparition des Orcs. Les Hommes semblent les avoir connus bien avant l'épisode de la Troisième Porte.

- Ah oui ?

- C'est vrai, dit Harlan. Je me souviens, le testament de Oscar parle des Orcs engagés dans les armés. Et les événements qu'il relate se trouvent bien avant la Troisième Porte puisque...

- La Troisième Porte est la ruine de la ville chérie de Oscar.

- Houlà. Vous compliquez ma compréhension à parler tous les deux. Je commençais à sombrer sur ma selle... Lorsque se mit à rire Harlan.

- Ahah ! Beaucoup de choses se sont passés avant nous. Beaucoup se déroulent en même temps que nous, et que la Terre d'È supportent encore les Hommes des siècles et des siècles !

- Voilà qui est bien parlé."


 Cela concluait cette discussion. Lorsque quelques instants plus tard mon père nous fit signe. Il menait sa monture devant nous, il avait repéré des cavaliers sur la route. Ceux-là allaient à vive allure.

"Agissez avec sérénité."

C'était notre consigne. Notre allure ne baissa ni n'augmenta le temps que nous croisions les deux autres voyageurs. Mon père commença à parler lorsque les cavaliers étaient encore à bonne distance :

"Holà de la route ! Comment allez-vous ?

- La route se porte bien sans nous, nos chevaux mieux sans nous, et nous mieux avec vous ! Répondit avec entrain l'un des deux. Cela fait si longtemps que nous n'avions croiser personne !

- D'où venez-vous ? Demanda mon père en décalant sa monture sur la gauche pour se mettre dans la trajectoire des cavaliers et libérer la nôtre.

- De l'Est ! De la guerre et de l'Enfer ! Par tous les Rois, je ne souhaite pas que ce soit votre destination !

- Que dites-vous ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- La Sixième Porte de l'Enfer s'est ouverte ! L'armée d'Elec contient les lignes des Ops et nous chassons les Orgs partout dans la région.

- Au nom du Ciel, c'est donc vrai.

- Comme vous dites.

- Quelle est la situation de l'armée ?

- Heu... Il restait six milles hommes. Quatre mille sont d'Elec et il y a des renforts des Royaumes de Bergam, d'Acar et d'Antib.

- Elles sont conduites par les vrais Chevaliers ?

- Quelle question que vous posez là ! Bien sûr !

- Le Chevalier Elec est bien présent ?

- Il l'est. Mais il a été blessé. C'est d'ailleurs la raison de notre voyage.

- Très bien, je vous remercie de cette discussion forte intéressante.

- Je vous souhaite bon courage si vous allez par là-bas, messieurs. Surtout le petit, là.

- Ne vous en faites pas pour nous, dit mon père. Nous avons tous nos quêtes dans la vie, n'est-ce pas ?

- C'est parlé, nous allons accomplir la nôtre. Oh, Régon ! En route !" Parla toujours le même cavalier qui a bousculé son compagnon qui n'a pas arrêté de regarder derrière lui. Il a à peine jeté un regard vers nous.


 Puis nous reprenions tous nos routes respectives. Je suivais mon père qui partit à grande chevauchée.

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