XXIX- Du plus bel éclat 2/2

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 Les Ops étaient les soldats basiques de l'Enfer. Ils avaient une forme et une allure humanoïdes, ils ne faisaient pas plus d’un mètre quatre-vingts et leurs armures d'un noir intense ressemblait en tout point aux armures de nos soldats à nous. Leurs yeux néanmoins, projetaient des images de feu, de flammes et de terreur dès que l’on croisait leur regard.

A côté d'eux, disséminé ic ou là entre les Ops, se trouvaient les Orures. Elles faisaient plus de quatre mètres de hauteurs et étaient massives comme quatre Ops. Elles portaient des armures en métal noire dont je pouvais comparer la mienne à la leurs. Et là où, sur moi, quand le métal faisait défaut les chaînes de ma côte de maille se voyait, les Orures, elles, laissaient voir leur corps constitué d'un amas de flammes se consumant sans s'arrêter. Des flammes voletaient autour de leurs yeux et la respiration qui sortait de leurs bouches projetait des étincelles autour d'elles. En somme, les Orures étaient des monstres brisant tout espoir de les vaincre en combat. On disait que leurs armures étaient impénétrables, je me demandais en les regardant qui a déjà réussi à les toucher.

Devant les images de ces bêtes de l'Enfer, je voyais mon propre courage s'amenuir. Mais ma détermination reprenait son terrain quand une idée me vint à l'esprit. Les nuages noirs sortant de la Vallée Profane donnait un ton sombre au champ de bataille, j'ai d'abord commandé qu'un fort vent dans le ciel chasse ces nuages. Quand nous pouvions revoir le Soleil au-dessus de nous, allant avec un vent nous poussant vers l'avant, je pus sentir l'espoir reprendre dans les rangs derrière moi.

J'ai regardé à ma droite les hommes se tenir prêt derrière Harlan et le Chevalier Nonn. Puis j'ai regardé à ma gauche les hommes des Chevaliers Bergam et Acar et plus loin les cavaliers du Chevalier Arl. J'ai trouvé que les rangs ne donnaient pas une unité à l'armée. Les soldats subvenaient eux-mêmes aux coûts de leur équipement, ainsi un soldat avec une armure en fer d'à peu près bon état se trouvait à côté d'un autre en tenue de cuir marron. J'ai alors imaginé que chaque soldat puisse avoir un plastron de plate impénétrable sur lui ainsi qu'un heaume couvrant au moins le sommet de la tête, l'arrière et les oreilles. Il faut aussi que ces pièces soit aussi léger que les miens (ou que le soldat les sente aussi légers que moi dans mon armure, je n'ai toujours pas résolu cette question sur mon pouvoir) et j'ai aussi pensé qu'une épée finement ouvragée et pouvant briser l'armure des Orures ne serait pas de trop à chacun. Mes souhaits se réalisèrent lorsque des armures apparurent autour de chaque femme et chaque homme de l'armée. Puis des épées baignées dans une lueur d'un blanc pur apparaissaient devant ces mêmes femmes et ces mêmes hommes qui n'hésitèrent pas à les prendre en mains.


 L'armée devant laquelle j'étais avec le Chevalier Rollon prenait ainsi une nouvelle couleur. Une couleur unique et vive qui fit pâlir les Ops et les Orures. Et un début de panique pouvait se voir dans les traits de leurs visages, j'en étais du moins persuadé.

Une personne arriva à ma hauteur. C'était la Dame du Chevalier Dann. Elle était revêtue du plastron et du casque que j'avais imaginés et elle était armée dans sa main droite d’une bannière aux couleurs d'Œ et dans sa main gauche de l'épée inventée.

"Je suis avec vous, Arn. Dit-elle.

- C'est un honneur. Je ne pus que répondre. En même temps je trouvais que cette scène sonnait le début de la bataille, alors je mis mon heaume sur la tête et j'ai lancé un regard vers le Chevalier Rollon. On était juste devant les lignes, au centre de l'armée, et il regardait devant lui avec tout le sérieux qu'il puisait dans ses forces.

- Il est temps." Dit-il.


 Il leva son épée, celle que tout le monde avait à présent, il la fit tourner au-dessus de lui et elle projeta sa lumière tout autour et jusque les premiers adversaires à deux cents mètres. Puis il abattit son arme devant lui en signe de charge. Les cors de guerres retentir d'un coup rapide. L'armée se mettait en marche.

J'étais aux côtés du Chevalier Rollon et la Dame Dann se mit derrière nous. Le pas fut d'abord lent sur le premier cent mètre, puis il s'accéléra un petit peu et petit à petit, alors que les mètres nous séparant de l'armée de l'Enfer s'écourtait, la marche se transforma en petit trot. Les Ops et les Orures ne bougèrent pas encore. J'ai eu une hésitation s’ils ne préparaient pas un piège et si nous ne courrions pas dans la gueule du loup. La détermination du Chevalier Rollon m'incita à oublier cette idée. Tandis que le trot se transformait en course sur les derniers mètres, il cria au-dessus des bruits du mouvement : "CHARGEZ !"

Et tout le monde chargea alors, oubliant l'harmonie de la course, certain courrez plus vite que les autres et ils allaient toucher la masse noire devant eux avant les autres. Soudain un rayon de Soleil perça les nuages avec plus de force que les précédents et éblouit les Bêtes de l'Enfer qui, pour se cacher de lui, abaissèrent leurs armes et levèrent au-dessus d'eux leurs boucliers. Je ne savais pas si c'était moi qui avais décidé de cela ou non, mais je trouvais l'idée magnifique puisqu'elle laissait libre le corps du premier ennemi devant moi.

J'enfonçais mon épée dedans, cela sonnait le véritable début de la bataille pour moi.

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