Je me réveille allongée sur un lit, dans une pièce inconnue. Les yeux fixés au plafond, je tente de me rappeler ce qu’il s’est passé la veille. Je me souviens avoir un peu trop bu, surtout grâce à mon mal de crâne. Je sens l'air frôler mon corps et je réalise que je suis nue. J’entends l’eau de la douche couler. Je ne suis pas seule. En regardant autour de moi, j’aperçois des étagères à la fois envahies de livres et de plantes. Qui est cette personne ? Et qu’est-ce que je fais ici ?

La veille...

Je me balade, un peu au hasard des rues. Il n’est pas très tard, 19h00 environ. Je regarde les gens marcher, discuter, sourire. Ils vaquent à leurs occupations alors que j’en cherche une. Je vais m’asseoir à un café et commande un thé noir. Je profite de la fin de journée, de l’air qui commence à se refroidir. J’entends mais je n’écoute pas. Je vois mais ne regarde pas. Je suis dans mon monde, je me perds dans mes pensées.

Je reste ici un bon moment, regardant les gens vivre et sirotant mon thé. Deux heures plus tard, je me lève et pars. J’ai juste envie d’un verre. Je me dirige vers un bar, un bar bien particulier. Un bar que je connais sans n’y être jamais allée. Pourquoi aujourd’hui ? Je ne le saurai certainement jamais. Néanmoins, mon corps me porte et je m’assieds au comptoir. Un mojito, s’il vous plaît, merci. Ici aussi les gens discutent et sourient, parfois même rient aux éclats. Je suis seule tout en étant entourée par une vingtaine de gens. Je me sens observée. Je relève la tête et une femme me fixe. Je la fixe en retour, ne sachant quoi penser, quoi faire. Elle s’approche. Quelle heure est-il ? 21h00. Elle me sourit, me parle. Comment je vais ? Bien. Qu’est-ce que je fais là ? Je ne sais pas, et toi ? Elle s’assied, nous commande un verre et me regarde. Elle est jolie avec son rouge à lèvres foncé et ses beaux yeux bleus. Ceux-ci me fixent encore. Elle me parle, elle fait la conversation. C’est sympa car moi je ne dis pas grand-chose. Je réponds, mais je ne relance pas. Peut-être que l’alcool me permettra de me détendre. Elle travaille dans le coin, je n’ai même pas écouté ce qu’elle faisait. Moi ? Oh… Rien de bien intéressant. Je me demande ce qu’elle fait encore là. Une femme sensée, un être humain sensé, se serait déjà lassé. Mais elle reste, elle parle, elle sourit, elle rit. Elle me prend la main tout en continuant à bavarder. Après avoir fini notre verre, elle m’entraîne avec elle. On marche, on discute. On arrive dans un hall, on monte deux étages et elle ouvre une porte. Je comprends qu’on est chez elle. Son appartement croule sous les livres et les plantes. Très tropicale comme ambiance. Elle me tend un verre de vin et me fait visiter. On fait vite le tour. Elle me dit de faire comme chez moi. Mais je ne la connais même pas. Je m’assied sur son lit, la seule partie accessible de son appartement. Elle me dit qu’elle revient. Je contemple sa décoration. C’est joli, on se sent bien ici. Je finis mon verre cul-sec et m’en ressers un. J’enlève ma veste.

Quelques minutes plus tard, je la vois revenir et j’écarquille les yeux. Son corps dénudé s’approche de moi. Je pose mes mains sur ses hanches, attirée par tant de charme. Je me sens envoûtée. Je pose mes lèvres sur son ventre, profitant de sa chaleur. Je sens ses mains dans mes cheveux qui me chatouillent. Je ferme les yeux, je respire son parfum enivrant. Je glisse mes mains sur son corps. Sa peau est douce. Je survole ses fesses rondes, je remonte le long de ses reins, et je caresse ses seins. J’entends son souffle empreint d’excitation. Je l’attire à moi, la fais asseoir sur mes genoux. Mon visage au creux de ses seins, j’essaie de me calmer. Je sens mon cœur s’accélérer et je sens le sien battre contre ma joue. Ma bouche frôle la courbe de ses seins, mes doigts glissent et lui procurent des frissons. Elle glisse ses mains sous mon t-shirt et caresse mon dos. Je me sens parcourue de frissons. Sa belle poitrine m’attire à elle comme un aimant, je la couvre de baisers et de caresses. Ses mains m’attrapent le visage qu’elle relève vers elle, et elle se penche pour m’embrasser, me mordillant la lèvre inférieure au passage. Elle attrape mon t-shirt pour me l’ôter et décroche mon soutien-gorge. Se relevant, elle exerce une pression sur mes épaules pour que je me laisse tomber sur le lit. Elle m’embrasse, descend dans mon cou puis sur ma poitrine. L’excitation ne fait que croître. Sans perdre de temps, elle finit de me déshabiller et nous nous retrouvons là, sur ce lit, nos corps nus s’appelant l’un l’autre. Je suis enivrée par toute cette sensualité. Son corps m’appelle, je ne peux résister à tant de charme, tant de beauté, tant de grâce. Nous faisons l’amour avec toute la délicatesse possible. Puis l’envie de l’autre, l’envie de faire plaisir à l’autre, devient trop puissante et la douceur s’en va pour laisser place à une impatience sauvage.

Nous sommes allongées dans son lit, elle blottie dans mes bras. Je me sens dans un autre monde, à la fois réveillée et endormie. Elle caresse mon ventre. Nous ne parlons pas, les mots n’auraient rien à faire là. Je passe mes doigts dans ses cheveux, doux et emmêlés. Je fixe le plafond, à la fois comblée, heureuse mais aussi en proie au doute, au questionnement. Puis je finis par m’endormir avec son corps contre le mien.