Honni qui se dédie
Quand j’attendais l’orage, le vent de la mitraille
Une brise ineffable berce le paysage
Quand j’espérais l’opprobre et de rudes batailles
Un gantelet de soie effleure mon visage
Mes adversaires d’un jour comme le premier jésuite
Sirotent des tisanes dans des gobelets d’or
J'avale pour ma part comme les seigneurs du nord
Dans des cranes d’acier des litres d’aquavit
Au long du champ d’honneur mes victimes attablées
Vêtues de lys pourpre, de soieries élégantes
Tressent des pâquerettes et de fines agapanthes
Des colliers de tulipes et de roses mêlées
Le drakkar du viking traverse l’océan
La barque du pêcheur se contente de l’étang
Si la chance sourit à l'amant audacieux
C’est parce que dans l’étreinte il apporte du feu
Aux fleurets mouchetés je préfère la hache
Aux vestales endormies le cri de la gorgone
Qui glace les héros comme nulle autre personne
Tout comme Cyrano je choisis le panache
Honni qui se dédie, je ne suis pas occis !
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