1.8.2

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[Vous qui tombez par hasard sur cette page web, sachez que le texte qui suit est licencieux, sexuellement explicite, et probablement malsain. Je rappelle que l'oeuvre est classée en "contenu sensible". Cette scène a été coupée en 2 parties : la première dure 11 minutes, la seconde 1 minute. Pour éviter trop de trafic sur cette page, je souhaiterais que les commentaires se fassent uniquement sur la seconde partie.]

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Le désordre de la pièce, abandonnée en l’état après la toilette de la veille, apparut à la lumière de l’ampoule nue. Au premier coup d’œil, Theo découvrit la valise éventrée au sol, ainsi qu’une quantité d’habits étendus çà et là, sur le dossier de la chaise, sur le pied du lit ou suspendus au porte-manteau. Alice s’avança pour allumer la petite lampe vers la table où un fouillis de produits de beauté s’entassait autour d’un miroir à main posé en équilibre contre un coffret à bijoux filigrané. La lampe crue s’éteignit au plafond. Seule la lueur tamisée de l’abat-jour éclairait encore avec timidité les détails impudiques exhibés aux yeux étrangers du jeune homme. Il referma la porte.

Alice déposa soigneusement sa cape sur la chaise, puis son sac sur la table et rangea son collier de perles dans son écrin. Dans son dos, elle percevait cette présence invisible, une sensation de chaleur qui approchait. Theo la saisit par la taille et s’enfouit la tête dans le creux de son cou, humant son parfum délicat. Il recueillait du bout des lèvres la douceur de sa peau. Elle sentait son souffle la chatouiller, ses bras la réchauffer : le contact avec ce corps masculin rempli de sensualité exacerbait son état d’ébriété. Elle était là, dans cette chambre miteuse, avec un homme qu’elle venait de rencontrer et qu’elle ne reverrait sans doute plus après, mais les conséquences lui importaient peu : elle éprouvait sur le moment un tel réconfort qu’elle ne voulait pas l’arrêter. Alice inclina la tête sur le côté, offrant sa jugulaire aux baisers carnassiers. Theo s’empressa d’y planter les crocs et de mordiller. Ses mains vagabondaient sur le corps de son amante à la découverte de leurs courbes voluptueuses. L’une, pleine d’audace, s’aventura sans perdre de temps sous la robe. Alice poussa un long soupir en le sentant enfoncer ses doigts entre les replis gonflés de sa vulve, et Theo, pressant son sexe dur contre elle, la poussa brutalement d’un coup de reins en avant. Des effets de beauté chutèrent dans un fracas cristallin. Alice s’appuya sur la table. Son ivresse croissait, vertigineuse d’effroi et de volupté. Le plaisir perlait peu à peu de son intimité. Son pubis frottait contre le bras qui l’empoignait. La bave mouillait sa nuque. Si bon.

« Pas maintenant. »

Son dos en se cabrant le repoussa, et elle se retourna. Ils se firent face, tous deux déjà hors d’haleine, et tandis qu’ils reprenaient leur souffle, que leurs respirations s’ajustaient, que leur rythme cardiaque s’accordait, ils se fixaient, apprenant dans le silencieux mouvement de leur poitrine à s’apprivoiser. Dans une même aspiration pour se capturer, leurs bouches s’entrouvrirent et leurs lèvres aimantées se joignirent, se découvrirent, se pénétrèrent au contact d’un baiser long, étroit, profond. Theo coula dans un océan immersif de suavité, le monde s’engloutit avec lui, liquéfié, et lorsqu’il refit surface, rouvrant les yeux à ce qui l’entourait, il se retrouva face à son regard d’une profondeur abyssale qui l’aspirait et retomba aussitôt dans le bleu insondable de ses baisers.

Les doigts déliés de son amante se portèrent à sa boutonnière, le dépouillèrent de sa chemise et remontèrent lentement son maillot de corps sur sa poitrine. Theo le retira par le col, les bras au-dessus de la tête, découvrant son torse nu. Du bout de l’index, elle descendit du thorax à la ligne blanche le sillon médian qui séparait la musculature sèche de son buste. Fut-ce à cause du regard intimidé avec lequel elle le contempla ou de l’érubescence pudique de ses pommettes, il n’éprouva pas devant elle la gêne qu’il aurait d’ordinaire éprouvée. Il déboutonna lui-même sa braguette. Son pantalon et son caleçon tombèrent net sur ses talons, et il exhiba, bien droit et fier devant elle, son anatomie mise à nue dans toute sa masculinité. Face à cette jouvencelle tendre et frêle, il se sentait fort et vigoureux, il était mâle comme il ne l’avait jamais été, et ce sentiment vaniteux de toute puissance masculine se concentrait en force brute dans sa verge en érection. Les mains accueillantes de son amante le reçurent, et elle se mit à l’adorer, couvrant son corps mâle de caresses et de baisers, honorant le totem de sa virilité. Theo profita de ses cajoleries dévouées. La pulpe de ses doigts, en sillonnant la peau nue de sa partenaire, en recueillait la rare douceur, et assoiffé de voluptés, il dégagea une épaule nue, puis l’autre, une attache sauta, et la robe s’écroula au sol.

« Tu es comme une confiserie. Ça me donne envie de te manger. »

À ces mots, il la souleva en dessous des fesses, elle poussa un cri de surprise, et il la porta sur le lit où il tomba avec elle. Seules les dernières pièces de lingerie l’empêchaient encore de conquérir les régions les plus reculées de son anatomie. Elle détacha devant son regard impatient sa brassière. Le morceau de satin tomba au pied du lit, et Theo, écartant le bras qu’elle gardait, pudique, sur sa poitrine découvrit ses seins candides, dont les timides mamelons rose bonbon rougissaient avec une pruderie agaçante d’adolescente. Il les baisa, les repeignit de salive, et tandis qu’il en tétait les pointes turgides, ses mains fureteuses, glissant sur l’arrondi fessier, roulèrent jusqu’aux genoux la culotte qui freinait leur avancée. Il replia la jambe de son amante pour la retirer, mordit l’intérieur de ses cuisses, puis les écartant, il plongea vers son intimité. Alice se raidit soudain, effarouchée.

« Je t’avais prévenue, Sweetie, que j’aurais ma revanche.

— Ne sois pas trop prétentieux. »

Elle rit d’un ton ingénu et frivole, puis s’abandonna à lui, quoiqu’un peu anxieuse, livrant aux fantasmes de cet homme ce qu’il y avait de plus vulnérable et de plus secret dans sa charnalité. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas été câlinée de la sorte qu’elle en avait oublié les sensations exquises que les lapements de langue sur ses chairs délicates suscitaient en elle. Ce harcèlement persistant de sa féminité réveillait sa sensualité dormante, elle retrouvait un peu de chaleur pour son corps, de tendresse pour son cœur, un peu de subsistance pour son être tout entier. L’excitation croissante cambrait son échine, ses mains affolées se crispaient sur les draps, son souffle torride appelait, haletant de désir, la pénétration. Theo frissonna. Il sentit ce feu impérieux concentré dans son bassin. Plus rien ne le séparait de l’orifice, même ses jambes bayaient aux délices. Il grimpa entre ses cuisses. Entrer maintenant.

« Non. Pas comme ça. »

Alice l’arrêta, une main sur son buste pour l’empêcher de s’approcher. Elle se redressa, le rejeta sur le dos et le chevaucha. S’allongeant sur son torse, elle étendit un bras en direction de la tête de lit et y récupéra un long foulard de soie. Elle le passa autour de sa gorge et le noua comme une cravate, puis elle lui présenta le long bout de tissu qui pendait depuis son cou, comme une laisse d’étoffe nacrée.

« Je veux que tu m’étrangles quand je jouis. »

Theo écarquilla les yeux de stupéfaction.

« Tu veux que je te tue ? »

Elle rit avec une folle désinvolture.

« Seulement de plaisir, s’il te plaît. »

Theo se demanda quelle espèce de créature s’amuse à se faire étrangler pendant le coït. En lui confiant l’autre bout de l’écharpe qui ceignait son cou, Alice lui conférait sa confiance absolue et la pleine responsabilité de ce qui suivrait : un pouvoir de vie et de mort, suprême et maudit, sur son être tout entier. C’était trop risqué. Le simple bon sens lui commandait de refuser, mais elle était là, accroupie sur son bassin, les seins dansant au-dessus de son nez, et il sentait, appuyée sur son phallus aplati, sa vulve bouillonnante qui lui salivait dessus. La raison ne gouvernait plus ses actions, pas plus que le cœur ni même l’instinct. C’était était quelque chose de différent, de trop vicieux pour être seulement bestial ; c’était le stupre, la recherche morbide des plaisirs les plus dépravés, tel qu’elle le lui proposait dans ce jeu d’érotisme extrême, avec son corps en sacrifice, pendu au nom de la lubricité.

Theo saisit le pan de soie et tira. Alice, précipitée en avant par la laisse, se redressa au-dessus de lui, libérant son phallus qui se releva. Son gland glissa entre les lèvres vulvaires et s’arrêta à l’entrée de l’orifice, tout près, si près, de s’enfoncer dedans. Le désir de la posséder s’intensifia. Son membre turgescent s’étira de toutes ses forces vers elle, dans une douloureuse et délicieuse exaspération. Theo lui adressa un regard implorant et posant les mains sur ses hanches, il la força à s’abaisser. Elle s’ouvrit à lui, de plus en plus, et à mesure qu’elle descendait, petit à petit, le long de son phallus, tous deux s’ébahissaient, les yeux dans les yeux, frissonnant de la tête aux pieds d’angoisse, de plaisir, de peur et de soulagement mêlés.

« Oui… »

Dressée au-dessus de lui, nue et frémissante dans l’air frais de la nuit, Alice retrouvait dans cette union de principes opposés une raison d’être à sa féminité. La plénitude qui brûlait dans son bas-ventre se diffusait dans tout son corps. Son bassin ivre remuait tout seul, sur cet élément exogène planté en elle, dont le simple contact suffisait à faire renaître des sensations oubliées, à ranimer des sens endormis, à excéder sa sensibilité trop longtemps anesthésiée. Il la réveillait depuis l’intérieur de son être, remplissait son corps creux et froid, imprimait en elle un rythme, une énergie, un souffle de vie. C’était comme si elle percevait enfin les battements lourds de son cœur repartir. Alice se mit à respirer profondément, aspirant dans son amant, dans son regard aimant, dans son sexe vigoureux, tout l’air qu’elle pouvait pour gonfler son cœur dystrophique. Ses pulsations timides s’enhardissaient, et à mesure qu’elles accéléraient, sa respiration de concert se précipitait, les mouvements de son corps s’endiablaient. Toujours plus vite, comme une course insensée dont la vitesse l’enivrait, elle repoussait les limites de son corps, ses poumons noyés d’air étaient tout près d’éclater, la jouissance l’exaltait, le monde débridé tournoyait de plus en plus rapide jusqu’aux vertiges les plus effrénés. Elle se sentait décoller, mais dans l’angoisse de lâcher prise, elle avait besoin d’une ancre à laquelle se raccrocher. Cette ancre, c’était lui, cet amant à qui elle s’était livrée, et qui la poussait par la force de son pénis à sortir d’elle-même, de ce corps qui l’emprisonnait. Elle se pencha vers lui et gémit dans un souffle :

« Étrangle-moi. »

Theo porta la main au nœud qui serrait sa gorge candide. Comme ça, avec la laisse au cou, à pousser des petits couinements aigus, elle ressemblait à une chienne, une jeune chienne égarée venue mendier auprès de lui quelques privautés et que son sexe cajoleur avait domestiquée. Et elle était là, bien docile, accrochée à sa verge, à lui baver sur la toison du pubis, attendant, frétillante de plaisir, qu’il veuille bien la conduire jusqu’à la dernière extrémité. Son corps vibrait de sensibilité, mais son esprit s’était évanoui. Son jugement restait suspendu par ce lien qui la garrottait et qu’il détenait, ce pouvoir de vie et de mort qu’elle lui avait octroyé.

Alice lâchait prise, Theo perdait pied. Il ne serra pas le nœud, il serra les doigts. Sa main osseuse, blafarde, aranéenne, pourvue d’immenses pattes glabres, se referma de tout son empan sur le cou frêle et innocent de son amante. Theo l’observa étouffer, délicieusement, tel un papillon dont il froissait les ailes entre ses doigts. Son visage dans une demi-rêverie, les yeux mi-clos légèrement humides, se brouillait d’un fard rouge de plus en plus sombre. Et cependant qu’Alice se noyait, des fantasmes enfouis remontaient à la surface, un parfum d’iode affleurait, et ces visions oubliées enrageaient le plaisir délétère qu’il éprouvait. Ses reins exaspérés se soulevaient, son muscle pelvien se contractait, mais sa jeune amante, au-dessus de lui, faiblissait. En manque d’oxygène, son esprit divaguait, son corps s’amollissait, ses mouvements ralentissaient.

Theo, dans un brusque accès d’impatience, ramena Alice par la gorge contre lui, souleva son bassin et la renversa sur le dos, la main toujours crispée sur cette gorge qu’il refusait de lâcher. Il pouvait maintenant aller au bout de ce jeu morbide, à cette extrême limite où il risquait de la tuer, où c’était pour elle, ou le plaisir ou la mort assurés, et pour lui, la libération extatique de ses pulsions dénaturées. Ce pacte qu’ils avaient passé l’enchaînait à elle ; son membre irrité allait et venait sans répit dans son intimité ; le prurit de sa chair, à force de frottements, le portait au raptus de passion meurtrière. Dans l’écartement entre le pouce et l’index, il la sentait, la gorge frissonnante, se débattre pour sa faible vie. Le réflexe physiologique poussait sa glotte pour respirer. Des tremblements le long de ses membres drainaient ses forces hors d’elle-même par les extrémités. Les flots sensoriels la ravalaient dans un océan où son individualité se dissolvait. Depuis le flou des profondeurs aquatiques, elle voyait la lune caressante se coucher sur le noir opaque de sa mémoire. Alice ferma les yeux et se laissa partir.

Alors que la vie, entre ses doigts, fuyait, Theo sentit l’extase monter, se concentrer, bouillonnante, au bout de son gland. Dans une ultime convulsion, il étreignit son amante, expira sur ses lèvres un baiser et déchargea en elle l’énergie chaotique et primaire qui le possédait. Alors seulement, il put détacher, apaisé, ses doigts étrangleurs de la gorge d’Alice. Le brusque afflux sanguin dans son cerveau la ramena à la conscience. Des bulles d’air lui montèrent à la tête et explosèrent, relaxant dans leur éclatement brutal des molécules orgastiques. Aux décharges d’oxygène se combinaient des décharges opiacées, et leur déferlement conjugué l’euphorisait, son corps s’électrisait, sillonné de mille courants de vie, de fourmillements exaltants, d’impulsions variées. Alice renaissait au monde dans l’ivresse des sensations extatiques. Son cœur battait à tout rompre. Elle était vivante : elle pouvait le certifier, elle le sentait avec plus de force que jamais par l’expérience de mort à laquelle elle venait de réchapper.

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