Un 10 Novembre
Pont du 11 novembre d'une décennie précédente, et oui tu me reprochereprocheras de parler comme un vieux. Dix ans presque, alors je m'offre le droit de parler comme un ancien.
Un lundi plutôt calme. Rien à faire ce 10 Novembre. Comme à mon habitude, je campe sur mon ordinateur. Je suis seul, les parents sont parti en week-end. Solitude momentanée et choisie. Ce soir, on joue à la maison. Une bonne vieille LAN party. Je me suis déjà installé dans le salon, la maison est à moi, autant en profiter.
10 heures du matin. En pyjama, sur MSN. Mon ordinateur, mon café et le temps qui défile en écoutant un bon morceau de musique. Les fenêtres de conversation clignottent. Sur MSN, les banalités s'enchainent, les gens vont et viennent. Puis, tu viens me voir. Comme d'habitude, on tourne en rond dans cette discussion. Tu essayes tant bien que mal d'obtenir une réaction, un sursaut de ce type qui végète chez lui, en pyjama devant son ordi.
"Tu fais quoi aujourd'hui ?" me dis tu ?
Je réfléchis, rien avant ce soir. Je n'ai rien à faire de ma journée. La glandouille, telle que je l'imagine. Je sais exactement comment sera cette journée d'automne à la maison : Animés, musiques et jeux vidéos. Au son du clavier, je te réponds. J'hésites, tout en me fendant d'un "Rien de spécial". J'hésite à proposer, on se cotoie au lycée et même si une certaine relation existe entre nous, je ne me fais pas de faux espoirs. Même si plusieurs de nos amis ont insisté et ont essayé de me faire comprendre ce qu'ils se passait. Mais quand on n'a jamais vécu cela, on ne vit que dans des questions aux réponses qu'on imagine négatives. Je ne sais plus à force qui a proposé une journée en ville, surement toi. L'initiative ça me ressemble si peu. Toutefois, dans un élan de sagesse mon cerveau m'incite a obtempéré. *Non, mon gars, t'as rien à faire tu le sais. Et tu lui l'as dit en plus, t'as plus aucune raison de refuser. Retrouvez vous en ville.*
Qu'est ce que cela me coûte ? Une journée de glandouille. Mais mon pote vient ce soir et ce soir on geek ! Alors restez là ne serait qu'une énième répétition sans intérêt d'une journée à rien faire. Je te demande si on se rejoint au centre-ville. Vers Rue de la République peut-être. Cela te convient.
Passer la journée avec une fille du lycée, ça m'aidera à la connaître. Puis j'ai ma petite 106, avec mon auto je sais où je vais me garer. On discute encore un peu et on se donne rendez-vous en début d'après-midi. Je glandouille jusqu'à midi. Même si une bizarre sensation m'habite. Je vois certes une fille que je connais, mais on ne sera que deux. Et je fais rarement des activités à deux, avec une fille. Une espèce de malaise nait en moi, me rappelant que je n'ai rien à lui dire. Mais le lieu, je le connais, y a la FNAC et des rues commerçantes. Tu lui payes un cacao, une viennoiserie à tel ou tel endroit. Au moins, même si t'es un gros nul en matière de discussion, tu l'auras invité. Tu ne passeras au moins pas pour une pince. *Ce n'est qu'une amie de toute façon, même si ton pote du lycée te dit que t'as une ouverture, ne t'imagines rien. Fais lui passer une après-midi correcte à déambuler dans les grandes rues commerçantes. Au mieux, si tu sens qu'il se passe quelque chose, tu aviseras.*
Ce n'est pas comme si je me sentais pousser des ailes. J'essaye de me dire que c'est une après-midi entre potes en ville. Le malaise ne part pas. Ai-je une attente vis à vis d'elle ? Vais-je lui dire quelque chose qui pousse dans ce sens ? Non, soit prudent. Très prudent. Ne t'avises pas de gacher ce semblant de relation. T'as aimé des filles et tu ne t'es jamais précipité. Tu n'as jamais rien obtenu du coup et tu en as souffert. Mais cela serait encore pire de mettre mal une fille que tu apprécies, juste pour un sentiment que surement toi seul ressent. Cette espèce d'envie de ne plus être seul à tout prix. Fais toi une raison, les filles que tu trouves mignonnes ou jolies ne t'ont jamais montré que tu avais une chance.
Mais certaines choses montrent qu'elle n'est pas indifférente. Et les dires des amis vont dans ce sens. *Ne te fais pas trop d'idées et n'écoutes pas trop les rumeurs. Les entremetteurs, si tu comptes là dessus, t'es le dernier des imbéciles. Y a si peu de gens qui t'aiment vraiment, alors pourquoi un de plus. Pépares toi et vas en ville, rendez-vous de potes, c'est tout.*
Je me prépare et je file au rendez-vous. Même en roulant bien, j'aurais un peu de retard.
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