Queterunes, chapitre 1
Comme tous les matins, Maya se rendait sur la plage pour partir à la recherche d’algues et de coquillages. Ses pieds nus en connaissaient chaque recoin et gravirent avec aisance les dunes qui la séparaient de l’océan. Avant même de parvenir tout en haut, la jeune femme percevait déjà le cri des oiseaux, suivi de près par l’odeur familière des embruns. Il n’y avait qu’ici qu’elle se sentait bien. Seule, entourée uniquement par l’eau et les quelques créatures qui osaient s’aventurer sur la plage pendant la journée, elle était loin du tumulte du village et de ses habitants. Il n’y avait personne pour la regarder de travers à cause de sa peau brunie par le soleil, de ses doigts palmés ou pour lui rappeler qu’elle n’avait pas sa place parmi eux. Ici, au moins, tout était calme et désert. Il ne se produisait jamais rien d’autre que la marée.
Mais aujourd’hui, quelque chose était différent.
Plus que les cris des volatiles plus insistants que d’habitude, plus que leur étrange ballet aérien trahissant leur curiosité, c’est un amas de bois et de toiles échoué sur le rivage qui intrigua Maya. A en juger par la forme de certaines planches et par le semblant de voilure déchirée qui reposaient sur le sable, ce n’était désormais plus que le lointain souvenir de ce qu’elle devina être un bateau.
Depuis quand reposait-il ici ? Certainement pas plus de quelques heures à en juger par les allées et venues des oiseaux.
Alors qu’elle s’en approchait, la jeune femme poussa un cri et accéléra son allure lorsqu’elle reconnût une forme humaine gisant au milieu des débris. Elle s’attendit à ce qu’il fût décédé, mais un rapide examen lui indiqua qu’il respirait encore.
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