Chapitre 21
Les amazones dont Iriséa faisant à présent partie combattit contre les Émmoniens, l'île d'en face, ainsi que des rivaux pirates appelés les Homodiabolis (hommes du diable) habitant dans les cavernes sur l'île des sirènes.
Après qu'Alexandre le Grand est envahit la Perse en – 326 Av.Jc, certains d'entre eux qui étaient encore sur les navires quittèrent Persis et accostèrent sur l'île des sirènes.
Ce mois d'août était étouffant avec des orages violents et des pluies torrentielles.
La reine et Alcinoé, une des chefs de l'armée emmena une troupe de plus deux cents amazones pour attaquer leur ennemi.
À l'aube, cent trente-sept amazones en infanterie et un régiment de cavalière commandée par Jocaste et Mapia partirent en direction des cavernes de l'île.
Arrivées en fin de matinée, elles avancent à pas de loup : l'infanterie coupée en deux dont la première partie doit se poster à gauche, pendant que les autres progressent sur la droite.
Le village perse Médès encerclé, le combat est engagé avec les gardiens à l'entrée par l'infanterie en début d'après-midi.
Au milieu de la journée, il y a des pertes, mais le régiment de cavalerie pénètre dans le village dirigé par Orod.
En fin de journée, l'infanterie perse doit abandonner le village et les survivants s'enfuient.
Au début de la soirée, les amazones quittent le village en flammes et se replient dans les bois accompagnés de vingt-quatre femmes qui avaient disparu.
Les Homodiabolis en fuite attaquent les amazones dans leur camp de fortune pour passer la nuit. Il y a seize morts et onze blessés.
Les amazones battent en retraite au centre de la forêt. Elles déposèrent les blessés dans le village Andros commandé par la chef Andromaché, puis avec leurs consœurs, elles se donnent la mission de se défendre et empêcher de franchir leur rempart humain à quelques vingtaines de mètres du village, aux troupes perses.
L'ennemi bat en retraite au milieu d'une journée et s'installe face au bois dans la direction des cavernes ; les soldats organisent leur camp.
Dans la soirée, le contact est de nouveau établi et les combats reprennent. Ils sont alors ensuite interrompus par la nuit.
À l'aube, les Perses occupent les bois plus en avant et les amazones doivent les rejeter de l'autre côté. Après un combat fructueux, les amazones voyant l'ennemi se déplacer sur le côté comprennent que les Perses vont se lancer à l'attaque du village. Cent-trente-sept femmes sortant de celui-ci montent en ligne, en laissant les quatre-vingt-treize autres d'infanterie pour s'occuper des autres.
Vingt-huit Perses s'apprêtent à partir à l'assaut. Aussitôt le mouvement effectué, ils attaquent en direction du village.
Les amazones cavalières ne parviennent pas à arrêter les assaillants, mais l'infanterie ralentissent voir stoppe la marche des fantassins perses. Elles capturent le chef Vandad et vingt-six autres prisonniers.
Pendant ce temps, trois bataillons suivent les amazones devant les bois attaquants et les Perses pensant qu'elles tomberaient dans un piège, ils contre-attaquaient. L'infanterie des femmes céda du terrain jusqu'à l'intervention de la cavalerie qui écrasa les soldats et permettant ainsi aux fantassins de reprendre leur avantage. Une chef du nom de Pagona fut grièvement blessée.
Les Perses sont obligés de se retirer, souvent dans la confusion et le désordre. Ils sont repoussés hors du bois.
Les femmes rebelles Baïa et Tatianis s'emparent de l'emblème : un drapeau du symbole du faucon. Exténuées, elles doivent abandonner leurs positions dans la soirée en récupérant les morts. Des deux côtés, ils se replient dans leur village. Il y eut à nouveau cinq tués et cinq blessés. Transportée assez vite à Andros, la chef meurt le lendemain de ses blessures ; elle est inhumée et la guerrière Tatianis est promue.
Elles gagnèrent glorieusement, tandis que certains des Homodiabolis essayaient de fuir, certaines des guerrières perdirent la vie comme Andromède, Kléoptolémé, Pisto ou encore Thraso. Après avoir fait prisonnier les vivants, elles tuèrent tous les hommes atteints à l'âge adulte et les autres firent mit en servitude.
À la place de leur camp, elles construisirent un village qu'elles nommèrent du nom d'une des autres filles d'Arès Penthésionis, Penthé pour Penthésilée et ionis pour avoir eu la victoire sur les Homodiabolis. Les amazones contraignirent ensuite les hommes de faire les ouvrages des femmes. Cette armée de femmes barbares était à présent plus de trois mille en infanterie et mille cinq cents en cavalerie – il y avait plus de naissances de fille que de garçon – elles partaient à la chasse tous les jours et faisaient aussi les exercices de guerre. Elles piégèrent également souvent l'armée de la cité et attaquèrent les villages, elles vivaient de pillages et de déprédations. Comme armes, elles utilisaient des boucliers légers en forme de demi-lune, une lance, un arc et des flèches aiguisés d'une manière à faire plus de dégâts ; ainsi qu'une double hache pour certaines.
Puissantes cavalières habillées de jupettes asymétriques et de bustiers avec laçage en soierie, en lin ou soie aussi en velours en hiver ; leurs chevaux avaient des robes blanches pour les novices, d'une nuance alezan fauve (un marron allant du clair au foncé) et des noirs réservés aux chefs et aux meilleures guerrières, un symbole de grandeur dans cette société belliciste.
Iriséa n'avait aucun scrupule à attaquer les soldats de l'armée du roi. Car ce n'était pas celle de son vrai grand-père le roi Opitès. Elle se masquait le visage pour éviter que la troupe du monarque ne la reconnaisse.
Malheureusement comme toutes les nymphes guerrières, elle fut obligée de blesser, de tuer, et étant un peu meilleur chaque jour à l'épée, au surin (poignard) ou à l'arc, fit de plus en plus de victimes sans défense et brûlaient les villages.
Le jour qu'elle regrettera toute sa vie, fut lorsqu'elle doit tuer un jeune garçon de seize ans. Le petit frère de celui-ci avait vu son visage quand il la fit tomber en la blessant ainsi la mise à terre. Iriséa était sur le point de se faire trancher la tête quand elle réussit à se dégager et le tua pour se défendre.
Pour agrandir leur empire, les amazones décidèrent de construire un autre village sur la plage près de la forêt qui s'appela Hippolyte ; ainsi, deux chefs du nom de Andromaché qui était à Penthésionis et Clété à Hippolyte portaient toutes deux un baudrier (bande de cuir) à la taille comme une reine.
Iriséa était devenue tellement forte et agile qu'elle était devenue la meilleure des amazones après Thrya ainsi que la reine. Celles-ci à sa demande lui fit deux tatouages un cœur brisé entouré d'un cobra sur le sein droit et un sur l'omoplate droite, un scorpion entouré d'une rose. Pour certaines d'entre elles, Thalestris, Melanippé, Lysippé, Marpesia et Bremusa commençaient à la haïr. Au début les guerrières avaient donné une réponse positive à la reine parce qu'elles croyaient que la jeune fille n'y arriverait jamais, et qu'elle serait partie en larmes.
Un soir, deux semaines après ses vingt-six printemps, Iriséa décida de parler à Hyréna et alla dans ses appartements privés :
— Hyréna, je peux te parler ?
— Oui, bien sûr Iriséa entre.
— Voilà, je me sens prête à vous quitter, je dois retrouver la cité d'Anthéa et trouver son sceptre pour réclamer le trône. Je partirais accomplir ce dont je songe depuis l'attitude du roi à mon égard et la découverte de ses crimes. Et grâce à vous j'en ai maintenant la possibilité. Je vous remercie de m'avoir accueillie et de m'avoir apprit votre art du combat.
— C'est pour cela que tu voulais que je t'apprenne à te battre ? Tu voulais apprendre et partir ensuite. En réalité, tu n'as jamais eu l'intention de vivre définitivement avec nous. Tu t'es servi de nous en quelque sorte !
— Je suis vraiment confuse. Vous êtes mon idole, pour moi les amazones sont l'alter ego d'Athéna. Des femmes qui n'obéissent à personne, qui se battent comme des hommes, qui n'ont peur de rien et j'en suis une grâce à vôtre bonté.
— J'apprécie que tu sois honnête et fière d'être une amazone, je sais que les autres sont jalouses de toi parce que tu es l'une de mes meilleures guerrières. Puisqu'il est temps que tu t'en ailles, je te laisse partir, quand bien même, que tu nous dois revenir, je te mentirais point en te disant qu'amazone tu es et amazone tu resteras ; pour Thrya comme pour moi, tu es comme ma deuxième enfant. Je sais qu'elle t'aime comme si tu étais sa sœur. Je ferais une libation (sacrifice) aux déesses Artémis et Athéna pour qu'elles veillent sur toi et te soutiennent lorsque tu devras accomplir ton destin.
— Je te remercie beaucoup et je reviendrais, un jour ou l'autre, en tant que reine et je pense que la cité et les amazones pourront enfin s'entendre avec un accord, je te le promets.
— Je n'en suis pas aussi sûre que toi, ma fille, mais bon vent !
Iriséa savait que sa promesse était plus facile à dire qu'à réaliser. Elle devait faire face à une situation qui changerait sa vie définitivement et des difficultés à surmonter pour son avenir et pour celui des habitants de l'île aux sirènes. Comment faire front à cette mauvaise posture s'interrogea-t-elle ? Comment ? Est-ce au moins faisable ?...
Le lendemain même sous la pluie ainsi que de nuages noirs, Iriséa fit ces adieux à toutes les amazones. Elle prit plus de temps avec Hyréna et Thrya.
La guerrière solitaire longea le chemin en direction de la plage et arriva à quelques minutes de l'aube, ainsi elle se lança dans l'eau en se disant « maintenant, il me faut trouver cette cité et un lieu sûr pour manger et me reposer, l'entreprise hasardeuse continue ; mon beau-père le répétait sans cesse, la vie est comme la mer : dangereuse et mystérieuse. »
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