Complexe
Ce fut ma soeur qui alla lui ouvrir...malgré l'interdiction énoncée par nos parents quelques heures plus tot avant de s'éclipser.
Mais on ne suit pas toujours les règles dictées par l'autorité, après tout c'est de la nature humaine de les enfreindre. N'est-ce pas ?
Ma soeur avait donc rabattu la porte en se tenant devant moi, de telle sorte que la silhouette de l'homme reste caché dans l'ombre, alors j'attendis avec excitation en buvant quelques gorgées de mon café noir sans sucre.
Après quelques minutes , j'entendis ma frangine dire d'une voix timide mais controlée de petite fille : "Je vous en prie, entrez docteur."
Et c'est là que je le vis franchir le hall du salon. D'un pas ferme mais plein de charme. Ses hanches et épaules étaient impressionnants , s'était une de mes premières reflexions. Viril aux yeux clairs, le dos grand et cheveux blonds plaqués en arrière et brillants sans doute à cause d'un produit beauté qu'il avait sans doute utilisé, je ne pu m'empecher de le dévisager avec admiration.
Il s'installa près de moi sur le canapé d'une élegance sans pareille. Puis, il me toisa lui aussi de son regard pénétrant. Génée de son insistance, je bus encore quelques gorgée de mon breuvage.
Mais au fur et à mesure que le temps s'est écroulé , mon admiration s'estompa et se transforma petit à petit en peur de son jugement , ma respiration devint de plus en plus erratique, meme chose pour mon coeur faible, si fragile.
Des souvenirs par bribes refirent tout doucement surface tels des cadavres longtemps enfouis dix mille pieds sous terre qui arrivent à affouiller la terre dure de leurs pierres tombales.
La manière dont ma mère m'avait fixé avec dégout en répetant à plusieurs reprises que j'étais hideuse et repoussante dès la naissance, mon visage était celui d'un monstre et que rien ne m'allait du fait de mon corps tout moue, androgyne.
Mon premier amour qui s'était échappé de mon emprise lorsque je lui avais dévoilé les méandres de mes secrets en criant sur tout les toits ma disgrace. Confiance amoché depuis ce jour fatidique...
Sans oublier mes camarades de classe qui ne m'avais adressé pas un seul mot et ceci durant des mois au fil de mon parcours scolaire.
Le silence se prolongeait de manière proportionnelle à mon mal etre. Ce dernier devenait de plus en plus dense, froid telle la pluie avant le déluge. Lui restait immobile. Comme ma soeur accoudée à la porte, hébété devant sa préscence spectaculeuse. Il semblait d'ailleurs le seul à aimer ce calme rigide.
Puis, soudainement sans meme que je ne me rende compte alors que j'essayais de porter la tasse à mes lèvres afin de reposer mes nerfs prets à lacher, je fis tomber cette dernière sur le sol sans manquer de renverser une partie sur ma robe en soie noir que j'avais enfilé plus tot dans l'illusion qu'à elle seule , elle saura me redonner prestance, et j'hurla, les bras brulés cachant mon visage lait et le désespoir dans ma voix brisée:
- Ne me regardez pas !
Au début, il ne dis rien et se contenta d'enlever sa veste longue en fourrure pour laisser place à une chemise blanche d'hopital bien moulante sur son corps sculpté, puis sorti son matériel.
Il s'approcha alors doucement de ma personne jusqu'à ce qu'il ne soit qu'à quelques centimètre de mon visage. Et une seringue à la main, il murmura:
- La bete vaut mieux qu'elle ne semble. Une seule injection sera le début d'une nouvelle vie.
Suite à ses propros, j'apperçus l'ombre d'un immense sourire.
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