Piège de la vie
Usé de naviguer d'écueil en écueil,
ta vie est une fleur que tu effeuilles
« Je t'aime un peu, beaucoup,
Jusqu'à la folie... pas du tout ».
C'est une tombe sur laquelle tu te recueilles.
Dans les méandres de ta mémoire
il y a une faible lueur d'espoir.
Tu sens sa chaleur au creux de tes mains.
Tant bien que mal, tu l'entretiens jusqu'à demain.
Mais elle est si infime au sein de l'ouragan.
Au gré des courants, tu es un lagan.
Souvent tu veux céder à l'appel de la mort.
Violents sont les vents du remord,
de la détresse et de la colère.
Moroses sont les notes de ta portée
lorsqu'ils ont tout emporté.
Seule la peine ne te paraît pas éphémère.
Tu contemples, atterré, tes rêves échoués.
Rien ne reste dans tes poches trouées.
Chancelant tu avances,
avec pour compagne la malchance.
À quoi ça sert d'idéaliser,
de s'attendre à mieux
si tout est si difficile à réaliser ?
On te dit d'ouvrir grands les yeux
mais la réalité te pique tellement
que tu préfères les garder fermés.
Tant que la vraie beauté n'aura pas germée
tu ne peux faire autrement.
L'existence est souvent vénéneuse,
voire parfois haineuse.
Les morsures de l'aspic
te marqueront à jamais,
comme ceux que tu as aimé.
Empêtré dans les roncières,
le manque cruel de lumière
a fait de toi le roi des ombres.
Cherchant quoi bâtir au sein des décombres.
© Slamity Jane
Instrumental en commentaire
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