Humidité dangereuse.

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Cela fait des jours que je tourne et retourne une idée folle.

Je ne sais pas ni comment, ni quand, juste la finalité, comme si une baguette magique allait faire son office.

Faire disparaître l'importun pour libérer la belle, comme on gomme une erreur.

Mais même ainsi, j'étais en train de zapper une partie important.

Et après ? Et comment ?

Elle devient libre, libre de choisir qui elle veut, sans se dissimuler.

Serait-ce moi ?

Je suis presque sûr de ses sentiments, mais justement, le mot ‘ presque ‘.

Le père de ses enfants, bien qu’adultes, disparaît par ma main, comment va t elle me regarder dorénavant ?

Je ne sais si je l'aurais fait, mais j'attends peut-être quelque chose de sa part.

Pas forcément un accord, mais qu'elle comprenne jusque où, je peux penser pour être avec elle.

Je suis tellement embrouillé, et je l'ai là, dans mes bras, tellement humaine, moins sorcière.

J'étais autant lâche que son manque de courage, mais il faut autre chose maintenant, un peu de raison ne ferait pas de mal.

Je me sens sale, malfaisant, vil en ce moment.

Si je laisse tomber, comment me voit-elle, et si je continue, je risque de la perdre.

Je parle trop, j'’en ai trop dit..

Je suis au pied du mur, elle a compris mes dernières paroles.

Elle essaie de se dégager, elle commence à reculer.

Je lis dans son regard le doute, pas la peur, mais on dirait qu'elle me voit autrement.

__ Je voulais juste te voir, te parler, j'ai dit ça comme ça, je t'en prie, écoute-moi.

__ Moi si tu veux, mais pas lui, pas à cause de moi.

Elle me repousse légèrement, il faut que je lui explique.

Je la tire par sa manche pour l'attirer vers moi, mais nos bras se croisant font que je la repousse. Son pied glisse sur la margelle du porte fenêtre.

Je me recule pour pouvoir la rattraper alors qu'elle tente d'agripper vainement le battant en griffant la fenêtre.

Une de ses jambes fouette l'air, tandis qu'elle me regarde.

Je vois au ralenti, pour ne pas faire de bruit, son corps glisse en arrière, elle me regarde incrédule, je lis dans son regard une bouffée d'amour, comme si elle se raccroche.

Un bruit sec, comme une branche cassée, sa tête à l'intérieur regarde au-delà, je vois ses beaux yeux verts qui fixent le lointain bureau.

Plus un son, je vois sa main qui tremble, je regarde sans comprendre.

Je me penche sur elle, je soulève ses épaules, je regarde horrifié l'angle improbable de sa tête qui s'affaisse en arrière.

Je viens de réaliser soudainement.

Je la lâche doucement, je redresse son visage pour qu'elle puisse me voir de son regard fixe, qu'elle ait la vision du sentiment que je lui porte.

Je ferme les miens en me laissant envahir par une puissante onde que je sens monter en moi, quelque chose d'instinctif, de fort et de bestial, inonde tout mon être.

Je me mets à pleurer, je regarde sa poitrine, je regarde ses lèvres, je l'embrasse comme si j'attends une réponse de sa langue joueuse.

Je prends sa main pour essuyer mes larmes en pensant bêtement que mon humeur, en une autre façon de l'aimer, puisse la pénétrer de nouveau, je me mets à crier, je m'enfuis en courant.

Il finit de taper mes quelques derniers mots, et demande si j'ai besoin de rajouter quelques chose.

Je lui réponds que non, et se met à relire à voix basse.

Une fois qu'il a fini de lire, il lève la tête vers moi et me dit :

__ Je ne sais pas si je suis habilité à recevoir ce genre de déclaration, si vous le permettez, je vais appeler mon supérieur qui va aviser.

Sur ce, il se lève en prenant son téléphone portable et sort de la pièce.

Quelques minutes plus tard, un grand mec décharné en civil entre dans la pièce, suivi de mon confesseur.

__ Bonjour Monsieur, je suis le Commissaire Deschanel, mon adjoint ici présent m'a résumé votre affaire, mais j'ai un petit souci.

Nous travaillons avec les brigades de gendarmerie de la région, et toutes les affaires en cours nous arrivent en copie.

Et il me montre une chemise avec quelques feuilles qui dépassent.

__ Effectivement, il y a eu un drame dans le lieu que vous décrivez, mais nos collègues ont arrêté le coupable présumé qui a avoué tous les faits.

Je le regarde, complètement interloqué, je promène mon regard de la chemise à son visage, je ne sais plus quoi dire.

__ Il ont dû arrêter son mari, c'est certain, mais il n'a rien fait, j'étais là, j'ai tout vu, j’ai tout fait.

__ Mais vous n'êtes pas resté, et il a tout avoué.

__ Je m'excuse, mais c'est idiot, il était là bien sur, mais enfermé dans son bureau.

__ Bon, je pense que nous avons un problème, vous allez me signer votre déclaration et nous allons nous mettre en rapport avec la brigade de Balma.

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