Dernières Larmes
Je suis là, au bord du gouffre,
À réfléchir alors que tout se bouscule,
Je voudrais en finir tant je souffre,
Pourtant devant le vide je recule.
Il n'y a plus de soleil dans ma vie,
Le dernier de ses rayons s'est éteint,
Je ne côtoie plus que la monotonie,
Et j'aimerais y mettre fin.
Ah, la faiblesse ou la force de l'être,
Même prêt à mourir
Il ne parvient pas à rester maître
De son instinct qui l'empêche de s'autodétruire.
Alors je contemple sous mes pieds,
Le vide qui me sépare de la ville et ses méandres,
Dois-je ou non sauter ?
Dois-je continuer à me défendre ?
Me protéger des aléas d'une vie déchirée par la souffrance,
De la misère avec un grand M,
De mon mari et de sa violence,
Et tout simplement me protéger de moi-même.
Y a-t-il encore de quoi espérer ?
Pourrais-je de nouveau aimer la vie à en être ivre,
Tirer un trait sur mon passé,
Faut-il vraiment que je lutte pour vivre ?
Les nuages qui couvrent mon existence,
Laissent entrevoir l'ombre d'un nouveau soleil,
Faisant taire en moi le côté rance,
De laisser grandir l'espoir qui s'éveille.
Mais l'obscurité assombrit de nouveau mon destin,
Me replongeant dans une réalité brutale,
Me rappelant que je ne suis rien,
Alors que je vois ma triste vie qui s'étale.
Je ne vaut pas ce que je suis,
Je n'ai plus confiance en personne,
Mes pensées ne me ramènent plus qu'à lui,
Ce mot qui dans ma tête résonne.
Alors je m'avance la mort dans l'âme
Me laisse happer par le vide,
Fermant mes yeux pleins de larmes,
Avec en tête le mot suicide.
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