Duel avec la Langue Française
Je marche, j'avance, bancale,
Trébuchant sur les décombres de ma mémoire;
De routine lassante elle en est devenue banale,
Chaque fois c'est pareil, j'avance dans le noir.
Idée quelconque, sitôt oubliée,
Quel désastre affligeant,
Elles se sont mises à déserter,
Je ne ressemble même plus à un être pensant.
Je suis en quelque sorte amorphe d'esprit,
J'amorce une pensée soudaine,
Qui soudain se révèle et je crie, l'écris,
Puis se volatilise et me laisse chaque fois avec un peu plus de peine.
Dans la pénombre de mes souvenirs,
Je fouille mon présent mon passé,
Sotte d'idée, veux-tu bien venir ?
Je tente encore et encore de trouver le bon mot-clé.
Elle me guette, l'impression funeste,
Que rien ne vaut le repos,
Sans prise de tête et sans chercher à l'Ouest,
La phrase incongrue, le bon mot...
Désir vengeur de livres inachevés,
Ribambelles d'essais se résumant à des échecs cuisants,
Sans succès, sans dénouement de maître et sans talent.
Je recherche sans me dégoûter de la langue française
La solution mettant fin à mon problème;
C'est-à-dire le terme avec lequel je suis à l'aise,
Qui me plait et que j'aime.
Mais parfois c'est le vide,
Gouffre d'une mémoire souvent sollicitée,
Virgule de l'inspiration par peur du bide,
Parfois point final de mes idées.
Je vais à la ligne,
Corrige mes phrases et mes pensées qui dévient,
J'attends une piste, un signe;
Mais rien ne vient et s'estompe mon envie.
Ardeur inoubliable,
Jusqu'à en veiller la nuit,
Relatant toutes les phrases imaginables,
Avec en tête de trouver ce mot qui me nuit.
Apostrophe de ma réflexion profonde,
Qui fait tressauter tout mon labeur,
Voilà l'idée, je ne pourrai la confondre,
Elle résonne joyeusement dans ma tête et dans mon cœur.
Enfin, j'ai accompli ma tâche,
Objectif fixé réussi,
Le résultat me plait, à ce que je sache,
Voilà un poème fini !
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