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Mes questions comme ces nuages – rapides, fuyantes. Je regarde l’azur. Me repais de métaphores moutonnantes. Mes questions traversent au grand trot le ciel vaporeux de mon désespoir. Poussées par un vent secret, elles s’éloignent aussi vite. Pourquoi est-ce que j’écris en français ? Mes doutes prendront-ils un autre chemin si je les étale sur papier ? Io pense-t-elle à moi en ce moment ? Et Isaac ? Je fixe ces nuages pressés, bien hauts. C’est quoi leur nom ? Il ne pleuvra pas. Il ne pleut jamais. Où vont donc les nuages qui ne pleuvent pas ? Semblables à eux, mes mots agités n’arrosent aucun sol infertile. Je griffonne serré, avare de chaque page de ce vain cahier. Fait chier.
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