Frémit l’herbe folle
Ivre de grands espaces,
Caresse la tiède brise
Le vert océan de liberté,
S’envole le doux parfum
Des sauvageonnes fleurs,
Butinent les méticuleuses abeilles
Le doré pollen de la première saison
Bruissent les feuilles du vieux chêne
Heureuses de renaître à la vie
Saluent de la branche
Le retour des migrants oiseaux,
Au pied de l’arbre centenaire
Gît l’effigie du fertile Vane
Le redresse un geste tendre.

Frissonne l’herbe sauvage,
Taquine la brise chaude
Enivre le musqué parfum
Bourdonnent les prolifiques abeilles
S’agitent les feuilles du fringant chêne
Abritent le nid des oiseaux
Au pied de l’arbre centenaire
S’étire un jeune homme
Au visage souriant.

*****

Lucioles du ciel dévoilé
Averses de la nuit profonde
Déversent les gouttes illuminées
En un éventail éphémère,
Giboulées de grêle ardente
Bombardent Midgard d’étincelles.
S’éteint la flambée dans l’âtre
Sautent les braises mourantes
S’échappent en gerbes violentes
A Asgard s’assoupissent les dieux.

*****

Grands arbres forment le monde
Feuilles denses cachent la présence
Troncs creux abritent la vie,
Cycles de lune et de soleil
Comptent le temps.
Hors du village, de la ferme,
De l’étable, du champs,
Abandonné à un exil lointain
Petit peuple des maisons,
Des cours et des jardins
N’apporte plus joyeux entrain,
Ne veille plus au joufflu bambin
Ne préserve plus le sain troupeau
Ne bénit plus belle moisson,
Disparues offrandes des hommes
A la table de pierre,
Oubli envahit les chaumières.