Lavinia de papier
Lavinia, de papier, était chose grandiose :
Aussi jolie qu’un vers qui effleurant la prose
Touche à la perfection; comme le faisait sans doute
La mésange de mai ou le passereau d’août.
Ses clichés imprévus faits par des inconnus
N’avaient pour égal que la créature même.
Ses longs cheveux blonds aux reflets ingénus
Inspiraient au poète de merveilleux poèmes.
Cette poupée vivante attirait les regards
Certains bienveillants et d’autres plus paillards
Mais elle n’y pensait pas et fermait ses bleus yeux
Pendant que les leurs se recouvraient de feu.
Et un jour qu’elle sortait pour prendre ses photos
Un jeune qu’elle trouvait à son goût, plutôt beau
Lui pris le bras de sorte qu’elle ne refusa pas
Et c’est sur un bateau que son coeur l’emmena.
Elle ne savait que faire, son esprit vacillait
Entre ce romantisme et la peur qui nouait
Son estomac. Si seulement elle pouvait
Arrêter ses mains qui tout du long tremblaient !
Au beau milieu d’un lac il arrête de ramer
Et la couvre sans attendre de kilos de baisers.
Et alors qu’elle cédait sous ses caresses tendres,
Elle sentit son coeur dans sa poitrine se fendre.
Elle ne remarquait plus le bois derrière son dos
Et elle compris plus tard lorsqu’elle rencontra l’eau
Qu’elle chutait et que ne savant pas nager
Elle coulerait sans qu’il puisse cesser de regarder.
Et comme les feuilles blanches sur lesquelles on écrit
Elle devint vite trempée et se désintégra
Et pas un seul instant le « gentlemen » songea
À plonger après elle, de papier lui aussi.
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