Naufrage
Le vent essoufflé dans la voile,
Frotte et déchire la toile,
Le cap ardemment tergiverse,
Horné de ressacs et d’averses.
L’écume cabote sur tribord,
L’écoute clapotée aux sabords,
Vaisseau fantôme dérivant,
Vent sous vergue mort vivant.
Au large d’un phare soufflé,
Au près des récifs éraflés,
Dérive sèchement la bouée
Arrachée et bientôt échouée.
Le drakkar n’a plus de rames
Et se brise à chaque lames,
Dans le craquement d’une épave
Prête à faire naufrage.
Sur le radeau déboussolé,
De capitaine à Crusoé,
J’essaie de louvoyer
Pour ne pas me noyer.
Ton visage sur ma proue,
Dans ton sillage peu ou prou,
Les embruns entravant mon étrave,
De ton absence je pars à l’Abordage.
Armateur d’un galion sans arme,
Tu as pourtant tiré sur mes larmes
Qui s’écoulent en vagues scélérates
Sur mon radeau maudit de pirate.
Et plus tu chaloupes ta poupe
Plus je sombre sous ta coupe,
Moi pauvre pêcheur esclavagé,
Dans ton mouillage naufragé.
22/03/2024
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