Chapitre 19

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- Majesté ! s'exclama un homme durant la réunion du jour. Je vous le dis ! Nous ne pouvons plus défendre la Princesse si elle persiste à vouloir s'en prendre au Duché des Lightstrake !

Depuis une heure l'ambiance était électrique et le Roi commençait à s'épuiser. Tella avait décidé de s'en prendre aux gens du palais pour les presser de trouver le moyen pour s'approcher du fils du Duc et de s'en prendre, comme lui le voulait, à sa femme. Mais depuis son empoisonnement, ils l'avaient fait disparaître pour la mettre en sécurité dans le monde souterrain. Mais, bien qu'ils désiraient la même chose, la motivation était totalement différente. 

Il avait tenté déjà, de se rapprocher d'elle pour en savoir plus, mais elle avait toujours réussi à esquiver et à fuir pour se retrouver dans les jupes de la Reine ou du Prince Héritier.

Les attaques, les enchaînements de tentatives sur le duché qui tuaient des centaines de gens du royaume pour la conquête cupide et stupide d'un Roi incapable et d'une Princesse étrange, avait fini par remonter aux oreilles du peuple et à les plonger dans une certaine colère.

- Les Seigneurs ! hurla alors un homme, débarquant dans la grande salle de réunion.
- Que ce passe t-il ?
- Les Seigneurs de l'Obscure sont là ! 
- Quoi ?
- Sont-ils seuls ?
- N... Non Majesté. Ils sont venu accompagné.

Le Roi pensa alors directement au Duc et à la jeune femme, donnant ainsi une autre perspective de réussite, mais quand ces derniers forcèrent l'entrée du Royaume et du château, ses espoirs et désirs s'évanouirent d'un coup.

Non, effectivement, ils n'étaient pas venu seuls, mais avec leurs propres armées.

La puissance furieuse de Nohakyr se propagea dans la salle, fauchant les lumières, plongeant alors le monde dans le noir que seuls, les créatures de l'Obscure pouvaient traverser sans crainte de se prendre une table.

Des cris effrayés retentirent, mais des regards lumineux réussirent à tromper la nuit, montrant ainsi qui avaient pu échapper aux Oubliés.

- Keiron, ordonna la voix du Seigneur d'un timbre dédoublé et profondément vibrant.

L'Ombre s'empara de son épée et trancha alors les gorges des Oubliés ayant possédés les corps de ces dignitaires visiblement déjà mort depuis longtemps.

- Que… Que faites-vous ?! Je vous ordonne d'arrêter ! s'écria le Roi.
- Korell.

Les lumières revinrent en un claquement de doigts. Les Ombres avaient envahis la salle, les cadavres recouvraient le sol mais ne représentaient plus les traits humains qu'ils avaient incarnés.

- Que... Qu'est-ce que ceci ?! s'écria la Reine alors qui avait été alerté de l'arrivée en force des créatures de l'Obscure, les Dames de sa suite derrière elle, dont la démone qui prit soudain peur, tout en sentant son coeur s'excité à le voir ainsi furieux.

Nohakyr s'avança alors, d'un pas lourd et destructeur, creusant le sol de sa puissance, repoussant ceux qui se jetaient sur son chemin pour l'arrêter. La démone sentit alors que c'était son moment d'agir, mais n'eut aucunement le temps de faire quoi que ce soit.

- Ceci, déclara sombrement Nohakyr. Est pour ce que tu as oublié.

Il empoigna la démone sous les traits de Tella. Ses deux frères se précipitèrent mais furent retenu par Keiron et Larissa qui s'amusa à torturer le plus jeune des deux, enflammant son corps, usant de ses doigts sanguinaires et aux ongles tranchants pour lui entailler la peau. Son rire diabolique s'éleva dans la salle, glaçant le sang de chacun.

- Tiens tiens, dit-elle alors que le démon commençait à apparaître sous les traits du jeune homme. Voyez-vous ça. Kamyr. Ainsi c'est ici que tu te cachais ? fit la femme en découvrant le démon. Nohakyr ! Je crois que c'est une vengeance qui te vise mon ami ! 

Karl attrapa l'aîné des trois et lui brisa les bras d'un coup, faisant crier le démon qui apparu aux yeux de tous.

- Je m'en suis doutée en pénétrant l'esprit de ma femme, gronda Noha, serrant la gorge de la jeune femme dont les traits de démons apparurent assez rapidement. Ainsi, Roi, vous cachez des êtres tels que des Oubliés échappés ? Très peu malin.
- Et dire que la sécurité du Royaume est censé être la plus puissante et sophistiquée, souffla Larissa, se moquant éperdument des humains et de leur fascination morbide pour le contrôle.
- Que… Nous ne savions pas qu'ils… Je comprends mieux alors. souffla le Roi, cherchant une escapade pour justifier ses propres actes meurtriers. J'ai été influencé par ces démons qui ont infiltrés le Royaume ! Messire, veuillez vous en charger !

Les cris du plus jeune des trois démons restant encore conscient, firent gronder Nohakyr.

- Larissa, abrège le. Ses cris me percent les oreilles.
- Serais-tu devenu délicat mon ami ? se moqua la Reine des Cavaliers osseux.
- Je préfère les garder intacts pour entendre la voix de ma femme et de mon fils.
- Voyons Dame Larissa, ayez pitié de ce pauvre homme, se moqua à son tour Karl, tenant l'aîné des trois démon, bras écartés comme les ailes déployés d'un aigle.
- La paternité te va à ravir mon ami, mais n'oublie pas qu'avant ça, il y a encore du temps.
- Oh, cela veut-il dire que je serais autorisée à repeindre la chambre ? s'exclama Larissa, plongeant alors sa main dans la gorge du démon, éclaboussant leurs visages à tous les deux.
- Kamyr ! Talyr !
- Ah ? Talyr, pourquoi ce nom me dit-il quelque chose ? dit Karl. Oh je sais ! Nohakyr ! Je pense que nous pouvons les tuer !

L'homme partie dans un grand éclat de rire, bien qu'il attendait que le jeune homme lui en donne l'ordre, il força un peu plus sur les bras, dont les os des épaules ressortaient.

- Kamyr, Talyr... ah je me souviens maintenant, souffla Nohakyr qui broya la gorge de la démone, séparant sa tête du reste de son corps. Korell.
- Te souviens-tu ?
- Allyr.

Le Roi se figea.

Non, ça ne pouvait être vrai. Kamyr, Talyr et Allyr étaient des démons qu'il avait autrefois invoqué pour s'en prendre au duché et qui avaient fini par disparaître, attrapés par Nohakyr et son père. Son regard se dirigea vers le jeune homme qui traversa les flammes pour l'attraper à son tour et le soulever de terre.

- Ainsi donc, voilà pourquoi les Karring avaient disparus.
- Seigneur, fit un homme inquiet, voir paniqué et en retrait. Que voulez-vous dire ?
- Le Comte Karring et sa famille ont péri dans une attaque il y a six ans de cela, se sont tout de même battu mais on été tué durant la défense. Ces trois là ont pris possession des corps des trois enfants, ceux des parents ayant été détruis il y a peu par nos soins.
- Majesté, le saviez-vous ?
- N-Non ! tenta de se défendre le Roi.

Mais le mal était fait, Nohakyr se souvenait très bien de la trahison du Roi envers son père et n'avait pas oublié son idée de vengeance pour cet affront.

- Invoquer des démons dans le monde humain pour attenter à la vie de vos paires, énuméra Nohakyr en le laissant retomber lourdement sur le sol.
- Chéri ! s'exclama la Reine, se précipitant vers son époux pour l'aider à se relever.
- Attenter à la vie de la Duchesse l'ors d'un repas pour tenter de nous affaiblir, chercher à me tuer, empoisonner ma femme et attaquer le Duché.
- Woa, fit Korell, la liste est bien longue pour un simple Roi mortel. Ne sait-il rien de nos lois ?
- Bien sûr que non Korell, répondit Karl en arrachant le corps de Talyr qui partie en fumé. Sinon il n'aurait pas tenté de s'en prendre à Nohakyr.
- Tenter de tuer la femme du Prince des Obscures ? 

Larissa partie dans un grand fou rire ignoble.

- Ainsi donc voilà pourquoi la Déesse les a abandonné : à cause de votre cupidité et votre désir vile de possession. dit-elle encore une fois, crachant sur le sol, du sang sombre et acide. Je proposerai bien de les anéantir tous, mais la Déesse nous en voudrait.
- Vous... Vous connaissez la Déesse ? Vous des démons du souterrain ?
- À votre humble avis, pourquoi nous sommes nous tous réuni pour venir vous rendre une visite, Majesté ?
- La bêtise humaine me fera toujours rire.
- Seigneur, fit Keiron. Nous devons rentrer, Lady Ellyn fait appel à vous.
- Ah ? Vais-je enfin pouvoir rencontrer cette Déesse dont tu parles tant mon ami ?
- Si fait, une fois que l'on en aura fini ici.

La Déesse. Voilà le titre que les humaines avaient donné à Ellyn, pensant qu'elle était une sorte de divinité qui les protégeraient, mais il n'en était rien. Car ils s'étaient eux-mêmes retournés contre elle.

Larissa leur avait envoyé un message pour les mettre en garde, Nohakyr avait répondu à plusieurs questions dans sa phrase, mais ils devaient encore purger les lieux des Oubliés venu se venger.

Nohakyr siffla et l'armée se dispersa dans le château autant que dans le Royaume et annihila les démons Oubliés.

- Nohakyr !
- Prince Maxwell. Il serait sage pour vous de ne pas intervenir, lui dit alors le démon qui régnait sur un des domaines les plus puissants de l'Obscure. Malgré notre amitié, je ne peux tolérer la trahison royal.
- Ma-Maxwell !

Le Roi y voyait-il là encore une façon d'amadouer le Prince des Ombres ? Bien sûr ! Tout moyens étaient bons pour s'en prendre à lui et le faire plier, mais Nohakyr était trop intelligent et Maxwell aussi car, comprenant là un ordre particulier, le Roi vit son propre fils s'incliner face au démon et reculer de plusieurs pas.

Nohakyr déploya sa force et la propulsa partout pour chercher et détruire à son tour, les démons restant et il y en avait visiblement beaucoup.

- Le Royaume d'Elibel n'est en fait que la prolongation des Oubliés, s'amusa Korell, bras croisés sur sa large poitrine.
- Tu dis vrai mon ami, nous devrions tout détruire.
- Où jetterons -nous les ordures ?
- Nohakyr ! Ce stupide ours m'embête ! s'exclama l'elfe devant les regards médusés des humains assistant là à la scène de récréation la plus improbable qu'il puisse paraître.
- Ellyn aura sans doute une réponse à ceci, déclara t-il quand il eut fini. Je reviendrais pour vous Majesté. Car je prédis déjà une revanche des humains.

L'armée disparue aussi soudainement qu'elle était apparue pour retourner chez eux.

Dans le château des humains, les cadavres s'amoncelaient, tandis que dans celui de Nohakyr, des cris de joies et des rires emplissaient le domaine.

- Ellyn ! s'exclama l'homme en débarquant dans sa grande salle d'où provenaient les exclamations.

Elle était là, debout dans une robe émeraude, jouant avec Liam et la Duchesse. Elle s'arrêta pour se redresser et lui faire face.

- Noha !

Elle se précipita vers lui et sauta dans les bras de son mari.

- Que fais-tu déjà debout ? Ne t'ai-je pas quitté il y a peu ?
- Si fait Seigneur, répondit-elle en riant.

Noha sentit son coeur se gonfler d'amour, son corps se détendre. Il fondit sur sa bouche qu'il posséda avec plaisir, l'entendant soupirer à son tour.

- Tu empeste le sang, dit-elle pourtant.

Son regard brillant se posa sur le sien, elle n'avait pas peur de lui, ni de ce qu'il montrait, mais l'odeur lui était insoutenable, depuis qu'elle se savait enceinte, elle comprenait certaines choses. Noha la reposa, embrassa son front et disparu, attrapant les quatre autres au passage pour les embarquer à la douche commune afin de se décrasser puis de revenir aussi frais que si ils n'avaient jamais participé au massacre.

- Voilà qui est mieux, sourit-elle quand il vint la prendre dans ses bras, s'installant sur son trône sombre.
- Liam. gronda l'homme.
- Ne t'en fais point mon ami, ta femme et ton enfant vont bien.
- Il dit vrai, l'antidote fonctionne et l'enfant est protégé. Ta femme est forte, elle guérit vite. compléta Tibalt. Elle est pleine de vie et sa lumière est douce.

Rassuré, il laissa tomber son visage contre l'épaule de sa belle et y poussa un long soupir de soulagement.

- Sais-tu à quel point cela m'a torturé ?
- Je sais, Mère m'a raconté et Père ne devrait plus tarder.
- Te voilà bien informée de nos affaire mon adorable créature.
- Bien sûr ! Ne suis-je pas la femme d'un Prince ?

L'assemblée pouffa.

- Effectivement, tu l'es.

***

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