Chapitre 9 - Jacques
Je la regarde siroter son Aperol Spritz, tout en parlant de l'affaire.
- Le meurtre de Joséphine est plutôt inquiétant. La mise en scène, sur les lieux du crime, est sans doute l’œuvre d'un pervers. Les bouteilles d'alcool posées en bon ordre sur le rebord de la baignoire font partie d'une logique. L'assassin nous tend une perche, il veut nous raconter une histoire.
- Tu as raison, le message laissé sur le miroir fait partie de cette histoire, mais pourquoi l'avoir rédigé en anglais ? "Room 127, No need to argue, it's always death in the end".
- Tout a un sens, il n'y a pas de place pour le hasard, l'homme est intelligent et calculateur, il est donc très dangereux. Peut-être veut-il nous faire comprendre que son acte est relié à une expérience vécue ou à un fait divers qui s'est déroulé dans un pays anglophone. La signature du message, "Il", peut laisser sous-entendre qu'il y a en lui un conflit, une double personnalité, et que les deux s'affrontent en permanence.
- N'oublie pas Sophie qu'il s'agit peut-être de son deuxième crime? Celui sur la jeune Doris, comporte des similitudes. Les deux victimes sont jeunes, belles et surtout rousses et aucun indice qui pourrait permettre de le confondre n'a pu être relevé.
- Je pense que ce premier crime est le plus intéressant. Si c'est bien la même personne qui a perpétré les deux assassinats, celui de Doris est possiblement en rapport avec sa vie privée. Le fait qu'il ait recommencé à tuer deux ans après est révélateur. Sa pulsion meurtrière n'est pas assouvie. En fouillant dans cette direction, tu peux découvrir que Doris entretenait une relation intime, la personnalité de son petit ami mériterait alors une étude minutieuse.
- Le second crime dénote une modification de son psychisme,"Il" comme il se nomme à présent, est fier de ses actes, il les revendique. Cette constatation n'est pas rassurante, j'ai peur qu'il ne recommence à tuer très bientôt. Mais comment faire pour l'arrêter ? Nous n'avons rien...
Cette discussion avec mon amie était si intéressante qu'elle aurait pu durer des heures, mais l’équilibre d'une relation doit laisser la place à autre chose qu'aux soucis professionnels. Nous avons donc quitté le bar de la marine, bras dessus, bras dessous, une promenade apéritive le long des quais du Vieux-Port nous permet de nous détendre et de penser à nous.
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