La voisine

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Labertta enfournait un chewin-gum dans sa bouche quand elle aperçu la blonde cachée derrière la haie de la maison voisine. Il s'agissait de la même petite bonne femme que la veille. Elle avait rôdé autour des secouristes tout l'après midi. Celle-ci avait pris le pretexte d'arroser ses fleurs pour pouvoir rester dehors et avoir la meilleure vue possible sur les nouveaux évènements. Dans ce genre de quartier la présence policière était plûtot rare et susitait la curiosité. Le drame attiré toujours les vautours et celui là était de la plus belle espèce, perchait sur des talons aiguilles Prada, le brushing impeccable. Elle ne semblait même pas remarquer qu'elle n'était en aucun cas discrète derrière sa haie bien taillée.

- Etrange tenue pour arroser les plantes?

- Oh! Je n'avais pas prévue de le faire mais notre jardinier est souffrant. Me voilà donc obligé de le faire à sa place.

- Etait-il déjà souffrant hier?

- Oh non seulement aujourd'hui, pourquoi cette question?

- Je vous ai vu, hier, en train de roder autour de la maison des Banks.

- Roder? Non, Croyez moi, je ne suis pas du genre à me meler de la vie des autres, je me faisais seulement du soucis pour mes voisins. Ce n'est jamais bon signe quand un véhicule de pompiers vient dans le quartier. J'espère qu'ils vont bien?

-Monsieur Banks est décédé.

- Oh mon Dieu! La pauvre Madame Banks doit être dévasté!

- Elle est secouée! Savez-vous si elle a de la famille ou des proches que nous pourrions contacter? La nuit semble s'être mal passé.

- M et Mme Banks sont des personnes très discretes, ils participent aux diners des voisins qui a lieu une fois par trimestre, invitent quelques collègues d’Eric de temps à autres mais ils ne se livrent pas beaucoup. D'ailleurs nous avons été très surpris de voir Ella venir à l'atelier du quartier, cela fait maintenant 4 ou 5 ans qu'ils vivent ici et nous ne l'y avons jamais vu.

-Donc pas de frère ou soeur ou d'amis à contacter?

- Pas à ma connaissance. De quoi est-il décédé?

- Une chute dans l'escalier. Vous devriez faire attention, vos chaussures à 500€ prennent l'eau. Bonne soirée Madame.

Elle laissa la petite blonde se débattre avec son tuyau d'arrosage. De toute évidence elle ne savait pas s'en servir. Elle tournait autour d'elle même comme une toupie pour se débarrasser du tuyau entortillé autour d'elle qui continuait à cracher son jeser d'eau. La scène était plutot drôle. Même Roméo qui fumait sa clope assis contre le capot de sa voiture souriait en observant le spectacle.

- Qu'es qu'elle te racontait.

- Que les Banks se contentaient du minimum côté relation sociale, ils vivaient presque exclusivement replié sur eux, jusqu'à hier où la femme s'est pointé à l'atelier du quartier.

- Et ?

- Je ne sais pas. Une impression que quelque chose cloche. On devrait gratter un peu.

- L'affaire est bouclée et tu es trop méfiante Susie. Les gens ne sont pas forcement tous mauvais ou tordu.

- Tu ne trouves pas l'attitude de cette femme bizarre? Sérieusement Roméo elle a dû passer la nuit à récurer cet escalier, tu as vu comme moi dans l'état où elle était?

- Cette femme est simplement perturbée. Elle se sent coupable. Au vu des circonstances, je veux dire. Les gens font des trucs étranges quand ils sont en état de choc.

- Mais ...

- Lache l'affaire Susie! C'est un accident pas une enquête à résoudre. Es que je dois vraiment te rappeler que tes obsessions t'ont amené à travailler avec moi.

***

Comment avait-elle osé pausé une question aussi intime. Si Eric avait entendu ça, il serait furieux. Cela ne la regardait pas.

Mais sa conforté une chose. Elle avait eu raison. La flic avait fouiné.

Ella partie instinctivement dans sa chambre où elle n'avait pas mis les pieds depuis la veille. Rien ne semblait avoir été déplacé. Mais qu'avait-elle pu déduire de cette chambre? Si elle avait pausé cette question c'est que quelques choses l'avait dérangé, Non? Elle resta pétrifié quelques secondes. Puis se décida à sortir et ferma la porte derrière elle.

Elle se sentait souillés dans son intimité. Même Eric ne mettait jamais les pieds dans cette pièce. C'était son espace à elle.

Une fois de retour dans le salon, en passant devant la fenêtre, ce qu'elle vit la terrifia. Sa voisine, Amélia, la fouineuse du quartier parlait avec l'inspectrice. Il devait se dire des choses horribles sur son compte. Derrière ses habits chics et son sourire toujours accroché à ses lèvres, se cacher la plus grande des hypocrites. Elle pouvait vous faire croire que vous êtiez sa nouvelle meilleure amie et se précipiter pour cracher dans votre dos alors que vous aviez encore les talons dans le périmètre. Elle le savait, Eric et elle avaient régulièrement fait les frais de ses commèrages. Elle en était certaine. L'idée que cette femme parle avec cette Labertta lui donnait des sueurs froides. Qu'allait elle bien pouvoir raconter pour se rendre interessante?

Labertta semblait l'avoir remarqué derrière sa fenêtre car elle jetait régulièrement des coup d'oeil dans sa direction.

"Adieu la belle liberté, j'entends de là, le teintement des menottes" lui dit Eric assis sur l'accoudoir du canapé avec un sourire diabolique.

Effondrée, elle finit par sassoir dos au mur, pour ne plus à avoir assister à la scène. Elle resta immobile de longues minutes qui devinrent de longues heures puis finit par s'endormir en position de fusil sur sa belle moquette beige.

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