Sous les projecteurs de la Tamise
Arriver jusqu'au centre de Londres ne fut pas compliqué, avec le déguisement de Ney et les patchs comportementaux, personne ne faisait vraiment attention à elle. Dire que l'artisan de ces artifices doit passer par les eaux descendant plusieurs kilomètres de canal avant de remonter la tamise sur plusieurs centaines de mètres puis de suivre une voie ferrée sur plus de quatre kilomètres…
Le siège régional de l'ONU, installé plusieurs années plus tôt sur la place Savoy, occupe le bâtiment qui appartenait autrefois à un grand hôtel de luxe. Le bâtiment fut entièrement rénové à cette occasion et la sécurité qui y est opérationnelle est devenue particulièrement conséquente.
La place est particulièrement fréquentée et les ruelles faisant le tour de l'édifice font l'objet d'une surveillance soignée. Le soir commence déjà à tomber et Tsadir s'assied sur l'un des bancs, admirant la rive d'en face et ses grattes ciels. À mesure que l'éclairage se fait de plus en plus faible, les lumières des immeubles deviennent de plus en plus visible.
Passivement, elle explore les réseaux proches et analyse les données qu'elle a collectées en faisant le tour de l'immeuble. De toutes évidences si le rez-de-chaussée est particulièrement surveillé, les étages le sont beaucoup moins. Les cartes satellites fournies pas Mahertis excluent la présence d'un héliport sur le toit, aussi il est peu probable qu'elle ait effectivement du mal à passer par là.
Enfin, l'air fraîchissant un peu, Tsadir repart, quittant le périmètre de la surveillance. Elle s'engage ensuite furtivement dans la ruelle longeant le bâtiment suivant et après s'être assurée qu'aucun dispositif de surveillance ne pouvait la repérer, elle déploie son manteau et active le camouflage thermo-optique. L'heure de la grimpette est venue.
Escaladant avec aisance l'ancien mur elle parvient jusqu'au toit. Puis prenant son élan, elle saute par-dessus la rue la séparant du bâtiment onusien. Le saut représente presque quinze mètres pour une descente de près de deux étages. Heureusement aidée par quelques rétrofusées, elle atterrit en douceur comme une ombre.
Refermant, avec encore plus de soin, sa tenue de camouflage, elle se dirige vers l'accès de service. Injectant des nano-robots dans le boîtier de contrôle de la porte elle pirate l'alarme et entre dans le bâtiment sans se faire remarquer.
Son interface de réalité augmentée lui indique la direction de chaque bureau et celui De-Montergny n'est pas très loin. Progressant le plus silencieusement possible, elle évite avec soin les autres occupant de l'immeuble, rasant les murs. Enfin devant le bureau du directeur régional, elle utilise à nouveau son injecteur de nano-robots et pénètre à l'intérieur entre deux passages.
Tsadir se dirige avec précaution vers le bureau, préparant dans sa main le mouchard qui permettra à Ney de se connecter à distance. Le dispositif est composé de deux éléments : l'un d'entre eux est un périphérique fantôme à brancher sur l'un des ports de l'ordinateur sécurisé, l'autre est un relais transparent d'un millimètre par un millimètre à coller sur la vitre en ayant légèrement gratté le filtre métallique de la vitre. La force du signal de l'ensemble est si faible que l'oxydation aura raison du relais bien avant que les agents onusiens ne s'en rendent compte.
Les éléments placés, Tsadir repart, utilisant le réseau de surveillance pour trouver une fenêtre de sortie et quitter le bureau. Esquivant à nouveau les habitants de l'immeuble elle regagne le toit et se dirige vers la façade nord pour atteindre l'ancien théâtre et réapparaître dans la ruelle adjacente.
De là, elle rejoint le métro pour rentrer : le reste de la mission est entre les mains de Ney.
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