Mission to Mars
L'équipe est enfin prête, la réunir à distance en moins de quinze heures est un petit exploit, mais avec l'aide de son ancien réseau, la tache est accomplie. Les agents sont encore en train de se placer mais l'opération sera terminée d'ici une heure.
Le ventre de l'homme gargouille encore un peu : le problème avec l'abondance dans les colonies, c'est qu'on a souvent les yeux plus gros que le ventre. Il peut se moquer de ces solaires disciplinés, mais au moins eux n'ont pas ce genre de problème.
Quand il était jeune, le japon et son peuple docile le fascinait. En réalité, il n'a jamais su s'il s'agissait d'un fait réel. Mais dans les colonies, il s'est rapidement confronté à cette sensation étrange : les solaires, la grande majorité, sont satisfait de leur situation. Certes ils ont la possibilité d'avoir tant à leur disposition et pourtant ils ne le veulent pas.
Il avait posé la question à l'un d'eux une fois et ce dernier lui avait répondu que ce n'est pas parce qu'on peut faire une chose qu'on doive ou veuille le faire. Il lui avait ensuite cité l'exemple des sas menant à l'extérieur : ils existent, on peut les emprunter mais cela reste une mauvaise idée.
Il avait alors cherché la raison de ce conditionnement et il s'avère que là où sur Terre la majeur partie de la communication publique est dirigée vers la consommation et la création du désir, dans les colonies, elle est orientée vers la connaissance et l'éducation et la responsabilisation.
Même si c'est une forme d'aliénation, du même ordre de grandeur que celle que subissent les terriens, lui-même reconnaissait sa bienveillance. Après tout, dans un environnement spatial aussi intrinsèquement hostile, il vaut mieux avoir des gens qui savent garder leur calme que des gens qui veulent tout avoir. Et c'est là le premier choc quand on arrive dans les colonies.
Mais même les cieux les plus lumineux possèdent leur matière noire et l'ingénierie sociale à grande échelle mise en place par la corporation HIARTech – qui depuis la fin de la guerre était devenu plus sobrement Mars, la nation de la planète rouge – avait fait en sorte que tous les formes de recherches seraient acceptées, laissant aux Solar Wardners le soin de classer ce qui est acceptable de ce qui ne l'est pas.
Et aujourd'hui, lui-même emploie cette force obscure que sont les psions. Ne demandez pas à un homme de science comment leur implant fonctionne ; ne demandez pas à un homme de foi de vous dire comment ça marche ; tout deux n'en savent rien en réalité. La seule chose à savoir, c'est que ça marche et que ça permet des choses vraiment incroyables.
Contemplant la surface tourmentée de la géante gazeuse, l'homme continue de dériver dans ses considérations, ses alliés travaillent quelque part et lorsque ce sera fait, ils lui apporteront son vieil ami Verner.
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