La jalousie fait mon bonheur ou pas...
Depuis que j'étais toute petite, j'ai vécu avec ma mère, mon frère et ma sœur sous le même toit.
Pour les autres, nous formions une famille heureuse, mais pour moi, cela ne suffisait pas.
Un soir, en regardant par la fenêtre, j'ai aperçu nos voisins réunis chez eux en famille, père, mère et leurs trois enfants. À ce moment, j'ai ressenti une douleur intérieure inexplicable, peut-être de la jalousie, peut-être autre chose.
Durant plusieurs jours, l'image de cette famille de voisins heureuse ne cessait de me hanter, malgré le bonheur que nous partagions chez nous, où j'aimais ma mère et m'entendais bien avec mon frère et ma sœur. Ce vide que je ressentais était peut-être lié au manque.
Le manque de ressentir la chaleur d'un père a alors soulevé en moi cette question : "Si j'avais un père, serais-je la plus heureuse? Pourrais-je combler ce vide?" Mais la réponse ne m'est pas apparue.
Au fil des jours, je finis par mettre de côté cette question troublante.
Dans ma famille, nous n'étions ni riches ni pauvres, simplement débrouillards comme certains. Ma mère travaillait pour subvenir à nos besoins, tout comme mon frère qui jonglait entre travail de jour, ses études à l'université, et ma sœur et moi qui allions simplement au collège.
Un jour, en rentrant à la maison, j'ai vu une fille probablement de mon âge avec sa mère entrant dans une boutique. Elles achetaient le tout dernier modèle de téléphone et la fille était pleine de joie. Incapable de les regarder, j'ai couru rapidement chez moi. Dans ma chambre, mon cœur battait si fort que je pouvais à peine respirer.
Le jour suivant, pendant le repas, j'ai demandé à ma mère de m'acheter le dernier modèle de téléphone. Elle m'a répondu : "À la fin du mois pour payer les factures." J'ai répété cela à mon frère qui m'a dit : "Je paye déjà tes frais de collège." Mon cœur s'est mis à battre à nouveau, alors j'ai insisté. Les deux m'ont répondu : "Si tu veux un téléphone, tu devras attendre le mois prochain." Furieuse, je me suis levée de table, frustrée de ne pas pouvoir avoir le téléphone.
Au fil du temps, la jalousie a commencé à s'installer en moi.
Je voulais tout, et lorsque mon frère et ma mère refusèrent de me le donner, je les ai détestés profondément. La haine était tout ce que je ressentais.
Un soir, j'ai décidé de fuguer. Je pris le nécessaire et je suis partie sans me retourner.J'ai marché toute la soirée le long de la route. J'ai passé trois jours à dormir dans une petite ruelle que j'ai trouvée cachée. Mes ressources se sont épuisées.
J'ai commencé à avoir faim, mais je ne voulais pas rentrer chez moi. J'ai marché tard le soir pour essayer de trouver quelque chose à manger. J'ai vu mon voisin dans sa belle voiture et décidé d'avancer, mais je me suis arrêtée quand je me suis rendu compte qu'il n'était pas seul. Il était avec une femme, certainement pas la sienne.
Quelques heures plus tard, la femme est sortie de la voiture et le voisin est parti, rentrant chez lui ivre. Je ne pouvais pas m'empêcher de le suivre en cachette. Arrivé chez lui, j'ai vu sa femme dehors, à la porte en train de l'attendre. Elle lui a reproché son retard, et ils ont commencé à se disputer. Le mari, complètement ivre, s'est mis à frapper sa femme, affirmant être le chef de la famille. Mon frère et ma mère sont sortis de la maison pour les séparer. Apparemment, cela se produisait régulièrement, mais je l'ignorais, car à cette heure-là, je dormais. Incapable d'avancer, j'ai couru vers la ruelle où j'avais passé la nuit, éclatant en sanglots. Je ne savais pas que mon voisin cachait cette facette de lui.
Mon cœur s'est mis à battre très fort. Cette fois-ci, ce n'était pas de la jalousie, mais du regret. Je me suis rendu compte que j'étais une fille ingrate, ayant fugué à cause d'une jalousie stupide.
Plusieurs jours passèrent, je me suis mise à avoir faim alors je me suis mise à voler dans le coin. Ensuite, un soir, après avoir volé, je marchais et j'ai vu un groupe de bandits et parmi eux, il y avait le fils de mon voisin et la fille que j'avais aperçue avec sa mère l'autre fois. Tous deux étaient drogués et bourrés. Parmi eux, certains m'ont vue et se mirent à me poursuivre. Je courus de toutes mes forces, je pus les semer.
Arrivée dans la ruelle où je vivais comme une mendiante, je commençai alors à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me posais trop de questions : "Pourquoi le fils du voisin s'était comporté de la sorte? Et pourquoi la fille de l'autre jour avait-elle agi ainsi alors qu'elle avait une mère qui se sacrifiait pour elle?"
À cet instant, ma famille me manquait. Je pleurais et j'avais décidé de retourner demander pardon à ma famille et de retourner y vivre.
Je marchais, heureuse de pouvoir revoir ma mère et mon frère. Arrivée chez moi, je frappai à la porte. Personne ne répondait, alors je me suis dit qu'ils étaient sûrement sortis. Je les ai attendus et au bout de quelques heures, une femme arriva avec sa mère et son fils.
La femme arriva et prit la clé et ouvrit la porte. Cela m'avait beaucoup surprise, alors je lui demandai : "Qui êtes-vous?" Elle me dit : "Je suis la nouvelle propriétaire de cette maison." Cela m'avait surpris, alors je courus vite chez le voisin pour demander où était ma famille. Le voisin me dit qu'ils avaient déménagé parce que la maison leur faisait trop souffrir de voir mon absence et il me dit que ma famille me cherchait partout mais sans pour autant me trouver et que ma mère avait fini par tomber gravement malade.
Je lui demandai où ils étaient allés mais il ne savait pas leur destination.
Je me mis à pleurer et je m'écroulai par terre...
Alors, dites-moi, la jalousie a-t-elle fait mon bonheur?
FIN
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