...

2 minutes de lecture

Mes pieds frappaient le bitume avec force, ma respiration était haletante, l’air incendiait mes poumons, brûlant mon œsophage. Je tentais en vain de garder mes bras collés le long de mon buste, en espérant me faufiler plus facilement à travers la foule. Plus aucun son ne parvenait à mes oreilles, si ce n’est les battements de mon cœur affolés. Mon esprit avait été englouti par la peur et le chaos. Je tournai rapidement la tête et vis sa silhouette du coin de l’œil me courant après, suivant mes traces, me rattrapant comme mon ombre. J’allongeai ma foulée, accélérant la cadence malgré la douleur insoutenable qui semblait broyer mes muscles. Ma vue était parsemée de points blancs virant au jaune. Ma tête me tournait, j’avais l’impression que mes jambes flageolantes allaient se dérober sous mon corps. Mais je ne pouvais pas m’arrêter, je ne pouvais pas. J’avais de plus en plus de mal à passer à travers les gens, la foule se faisait plus dense, trop dense. Je n’arrivais plus à avancer, chaque pas était un supplice, c’était une question de secondes avant que je ne m’effondre sur le sol poussiéreux. Je décidai alors de bifurquer dans une ruelle à ma droite, priant pour qu’il n’ait pas remarqué mon changement de direction. Je m’arrêtai brutalement, sentant mes dernières résistances s’envoler. Je tentai d’inspirer profondément mais l’air me faisait l’effet de millions de fléchettes traversant ma gorge afin de se planter directement dans mes poumons. Je me soutins au mur et pris ma tête entre mes mains en tentant vainement de calmer le vertige qui me vrillait les tempes. Je fermai mes yeux une courte, courte seconde et lorsque je les rouvris, j'eus simplement le temps de voir la rage déformant les traits de l’homme qui me faisait face. Une violente douleur se manifesta au niveau de mes reins, je n'eus pas la force de crier, seul un gémissement se fit entendre quand mon corps heurta le bitume glacé. Je rabattis ma main contre la blessure et sentis mon sang s’insinuer entre mes doigts. Mon bras retomba au sol dans un bruit sourd, mes yeux se fermèrent lentement, et d’un coup ce fût le trou noir.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire dansonssouslapluie ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0