La survie
Journal de bord – Jour 47
J'ai trouvé ce cahier et ce stylo depuis un moment. Mais je ne faisais que des barres pour compter les jours. Aujourd'hui, j'écris.
L'avion s'est donc écrasé depuis plusieurs semaines sur cette maudite île de malheur que je ne supporte plus tellement elle est invivable. Personne n'est venu. Je pensais que ces téléphones portables, à défaut d'être en panne de réseau, avant d'être tous déchargés, pouvaient quand même être localisés ! Et bien non ! On pourrit sur cette terre infâme et je vous le dis, c'est pas glorieux.
Le premier jour, c'était la panique. En même temps, c'est pas tous les quatre matins que son vol passe d'un espace gazeux en règle à un espace solide non désiré ! On s'est retrouvé à respirer l'oxygène des tuyaux qui sont tombés du plafond. On a tous plané pendant que l'avion piquait du nez. Dans les deux cas, on a fait un gros dodo.
Journal de bord - Jour 48
Encore une insomnie. Je pensais pourtant qu'écrire m'aiderait à arrêter de penser. Mais il n'en est rien. Je ne comprends pas pourquoi je fais ça. Je deviens peut-être timbrée. Je vois bien que je ne suis plus la même depuis quelque temps. Déjà physiquement, c'est dur. Je n'ai plus tout mon arsenal avec moi et j'ai l'impression d'avoir pris quinze ans dans la face. Personne n'est à son avantage, bien sûr. Car notre unique but est de survivre, bien sûr. Mais j'ai été étonnée de voir qu'en l'espace de très peu de temps, les bases élémentaires ont été balayées, faute de moyens, d'outils, de … tout !
Prenez l'hygiène par exemple. N'ayant pas de savon à se mettre sous le coude et encore moins sous l'aisselle, et bien tout le monde pue du bras. Moi la première hein. Mais c'est infernal. On pense que l'on va s'y faire mais que nenni. Quelqu'un a bien tenté de pointer du doigt ce problème. C'est le premier qu'on a mangé. On a eu de la chance, c'est celui qui sentait le moins mauvais. Quand je pense qu'on en est arrivé là. Ces téléphones sont vraiment des achats inutiles !
Annotations
Versions