Quelle chance! On peut dire que j'ai eu deux jeunesses.

D'abord la mienne, en son temps, puis quelques années plus tard, une seconde avec mes propres enfants.

En fait, il y en a peut-être eu qu'une seule qui a duré 30 ans. Parce qu'une fois le virus innoculé, il ne m'a plus jamais quitté.

Quel rapport avec les animés de notre enfance, me direz-vous ?

Très facile de répondre: les mangas, bien sûr! Geek j'étais, geek, je resterai.

Le ( pardon, on dit la? ) co-geek 80 a frappé dans la décennie dorée des eighties. Le monde découvrait alors ( tout le monde, non... une grand continent à l'ouest résistait alors) les dessins animés japonais.

Et quels dessins animés ! De toutes sortes mais tous frappés de cette marque distinctive d'ineffable créativité et souvent de grand n'importe quoi.

Des animés pour adultes habilement travestis pour convenir à tous les publics: j'ai nommé Hokuto no Ken ( pardon Hokuto de cuisine, euh pardon Ken le survivant qui a traumatisé une génération entière), ou Ryo Saeba, plus connu sous l'étonnant patronyme américain de Nicky Larson.

Quelques passages étaient bien sûr coupés, comme ce cher Nicky se faisant masturber au volant, la conductrice ayant confondu son pénis et le levier de vitesse.

Egalement victimes de la censure, l'excellent Saint Seiya, aka Chevaliers du zodiaque avec son magnifique générique ( visible là pour la meilleure reprise https://www.youtube.com/watch?v=dm5WYd2PoIs ). N'ayant pas compris qu'Andromède était un homme, je m'étais bricolé son armure rose à gros boobs et sa longue chaîne qui pendouillait.

Dans la cour de récré, on comparait les chevaliers d'or de nos signes, le mien n'étant pas top... Bon sang, Mû du Bélier, pourquoi ne sais-tu rien faire d'autre que réparer des armures?

J'avais alors éprouvé mes premiers émois à la vue de Saga des gémeaux , le méchant et ténébreux grand Pope. Saga, si tu m'entends, je quitte homme et enfants, si tu veux de moi. Malgré la dure marche des ans, ma passion pour toi est inchangée !

Evidemment Dragon Ball, le nouméro ouno... Qui ne s'est pas entraîné à faire des kaméhaméhas ?

Qui n'a pas perdu 5' de vision au moment où Bulma soulève sa robe sans rien dessous, saignant à blanc Kamé sennin ( Tortue Géniale)?

Qui n'a pas frémi au moment où Son Gohan, devenu super saiyan niveau 2 terrasse Cell, sous le regard fier de son irresponsable de père défunt?

Ou rêvé de devenir princesse des saiyans en épousant le cruel prince Végéta, à la queue impressionnante?

Merci aussi à Jeanne et Serge, grâce à qui j'ai commencé le volleyball, tout en déplorant de ne pas réussir à sauter à 5 mètres de hauteur en smatchant comme elle.

En revanche, je ne remercierai jamais Captain Tsubasa, pardon, Olive et Tom, à cause desquels j'étais devenue nullissime en grandeurs et mesures.

A la question: quelle est la longueur d'un terrain de football? J'avais alors répondu: plusieurs centaines de kilomètres, avec la note que vous imaginez.

Depuis, le virus des mangas ne m'avait plus quitté, passant du shonen aux seinens, de Kenshin à Bastard et Berserk.

J'avais totalement perdu de vue la trend, pardon la hype, pardon la mode: Pokémon et ses semblables m'étaient inconnus.

Je croyais avec ferveur que les nouveaux ne pouvaient surpasser les anciens. Je les ignorais comme d'insipides avatars des mangas que j'avais adorés, les dessins étaient moches, les scénarios prévisibles et répétitifs.

Mais attention: la maxime " tu brûleras ce que tu as adoré et tu adoreras ce que tu as brûlé" attendait patiemment en embuscade.

Elle attendait que mes enfants soient à leur tour en âge de regarder des animés.

Péremptoirement, je leur imposais ceux que j'avais aimés étant enfant, et eux ils appréciaient docilement.

Mais un jour, l'un de mes fils a zappé sans demander mon avis, et m'a mis sous les yeux un drôle de blondinet, habillé en orange, qui passait son temps à amuser la galerie en tentant de gagner des niveaux de puissance.

"Pfff, c'est du resucé de Dragonball, aucune originalité" jugé-je, goguenarde.

Mais la musique était sympa, j'avais donc jeté un oeil mais les deux y passèrent bientôt et j'avalais avec mes fils tous les épisodes de cette très longue ( trop , bon sang, ces fillers de l'enfer) fable retrofuturiste qui parlait de ninjas.

Quelle claque ! Quels personnages ( Itachi et Kakashi, Shikamaru... non pas toi Sasuke) ! Quel scénario! Quels messages ( bon sang ça peut paraître niais, mais c'est tellement efficace) !

Franchement, la saga Star Wars c'est de la m... à côté, quand bien même on compare une oeuvre pour adultes et une oeuvre pour ados.

Et ce compositeur, Yasuharu Takanashi ! Je me suis regardé ce nanard de Fairy Tail rien que pour entendre Dragon Force reprise sur tous les tempos :)

Pour caresser nos oreilles avec du japan celtic metal ( oui, ça existe !) https://www.youtube.com/watch?v=Z2gBTFV7FCI , merci Yasuharu !

Voilà, grâce à toute cette nouvelle et excellente génération d'animés ( One piece, Food Wars, Death Note, Black Butler, les adaptations de Jojo's Bizarre Adventure, Gintama, SNK ou l'Attaque des Titans ), j'ai eu une seconde jeunesse, et c'est neuneu de le dire, mais ça fait du bien !!!