Le Dernier Rêve
Juliette ouvrit les yeux dans une chambre qu’elle ne reconnut pas. Le papier peint défraîchi, l’odeur de renfermé, les draps rêches… Tout était inconnu. Pourtant, son dernier souvenir était clair : elle s'était endormie paisiblement chez elle, aux côtés de Léo.
Elle se leva, titubante. La porte grinça sous ses doigts tremblants. À l'extérieur, un couloir sombre, des ombres mouvantes. Des voix chuchotées. Un frisson parcourut son échine.
— Léo ? appela-t-elle d’une voix étranglée.
Aucune réponse. Elle avança, le cœur battant, jusqu’à une grande salle éclairée par une lumière froide. Des silhouettes étaient assises autour d’une longue table, immobiles, leurs visages masqués par des sacs en toile grossière. Au centre de la table, une horloge antique marquait chaque seconde d’un bruit sourd. Tic. Tac.
— Vous êtes enfin réveillée, murmura une voix derrière elle.
Juliette sursauta et se retourna brusquement. Léo était là, pâle, figé, ses yeux vides fixant un point dans le vide. Il ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit.
— Qu’est-ce que… où sommes-nous ?!
Les silhouettes se mirent à rire. Un rire creux, mécanique. L’horloge s’emballa. Tic-tac-tic-tac. Les murs tremblèrent, les ombres s’étirèrent.
— Léo, fais quelque chose !
Il la regarda enfin, et d’une voix grave, il murmura :
— Juliette… Réveille-toi.
Tout devint noir.
Quand elle ouvrit les yeux, elle était dans son lit, chez elle. Le soleil filtrait à travers les rideaux. Léo dormait paisiblement à côté d’elle. Un soupir de soulagement lui échappa. Juste un cauchemar…
Puis, elle baissa les yeux sur sa main. Un grain de poussière noir y était collé. Elle tenta de l’essuyer, en vain. Son regard glissa vers l’horloge sur la table de nuit.
Tic. Tac.
L’aiguille avançait… à l’envers.
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