Chapitre 15: Le Lemniscate
Revoyant en boucle le visage du marchand à qui elle venait d’ôtée la vie, Quisa ce laissa guider par l’homme en noir à travers Anfa.
Les passants ce tournèrent et cancanèrent en voyant passer cette jeune fille nue, crasseuse , couverte de sang et dont l’œil restant affichait une expression vide.
De son point de vue, ils étaient comme des fantômes dont la présence était a peine perceptible.
Ses pensées s’entremêlèrent de plus en plus jusqu’à ce qu’elles soient brutalement stoppées par l’homme en noir qui l’attrapa par la taille pour la jeter dans de l’eau.
« Tout ça pour quand même être noyer. »
Pensa t-elle en retrouvant ses esprits.
Cependant elle ressentit une légère douleur au postérieure qui lui fit comprendre qu’elle avait déjà atteint le fond de l’eau. Il lui suffit d’ailleurs de ce redresser pour émerger sa tête du liquide. Ce faisant elle tomba nez à nez avec un dromadaire qui la fixait, l’aire béta. Quisa compris qu’elle venait d’être jeté dans l’abreuvoir de l’animal.
-Frotte ton corps avec tes mains. Histoire de te décrotter. Pendant ce temps je vais tâcher de te trouver des vêtements.
Lui dit l’homme en noir.
-Vous auriez pus me prévenir!
Rétorqua Quisa.
-Dépêche toi !
Répondit l’homme sur un ton autoritaire avant de disparaître au détour d’une ruelle.
Seul avec le dromadaire, Quisa pensa à s’enfuir en courant. Mais l’adrénaline dans son corps étant redescendu, elle sentit tout un tas de courbatures qui l’empêchèrent de ce hisser hors de l’auge. N’ayant d’autre choix, elle suivit les instructions de son mystérieux sauveur et ce frotta afin de ce décrasser du mieux qu’elle put sous le regard de ce dromadaire, contrarier que l’on monopolise son seul accès à l’eau.
Au bout d’un moment, l’inconnu revint avec une tunique beige et une paire de sandale.
-Sort et habille toi!
-Je n’arrive pas à sortir.
-Fait un effort !
-C’est vous qui m’avez mit la dedans, donc c’est vous qui m’en sortirez !
Répondit Quisa en défiant du regard son interlocuteur. Celui-ci souffla du nez et l’aida à sortir de l’abreuvoir.
-Maintenant habille toi !
-Mais je suis encore mouillé.
-Avec la chaleur qui fait ici tu séchera vite.
Elle enfila donc la tunique qui était un peu trop large pour elle et les sandales qui lui parurent user.
-Vient avec moi !
- Pourquoi ?
Demanda Quisa tout en plissant son œil de méfiance.
-T’as pas manger de repas chaud depuis un moment je paris ? Si tu me suis t’en aura un.
-En échange de quoi ? Et qui êtes-vous d’abord ?
L’air amusé par cette demande, l’inconnu répondit :
-Je me nomme Skúllô. J’ai encore quelques questions sur ce que t’as vue dans cette boutique. Et j’aimerais qu’on en discute le ventre plein.
Peu convaincu, Quisa décida malgré tout de le suivre jusqu’à un bâtiment où ils entrèrent sans frapper.
A l’intérieur se trouvait plusieurs tables de tailles diverses chacunes accompagné de leurs tabourets. Au fond de cette grande pièce orné une espèce de comptoir en forme de L fait de terre cuite.
Skúllô l'emmena au niveau de cette étrangeté où était dessinée divers animaux. Un coque, un cochon et un mouton. En ce rapprochant Quisa ce rendit compte que de grand bols remplis de nourriture étaient incrusté dans ce qui lui semblait maintenant être une véritable corne d’abondance.
Voyant le regard de la jeune fille s’illuminer l’homme en noir lui demanda :
-Comment tu t’appelle ?
-Quisa.
-Hé bien Quisa. Tu n’es jamais rentré dans un Thermopolium n’est-ce pas ?
-Non.
Répondit-t-elle alors qu’une myriade d’odeurs pénétraient ses narines.
-Dans chacun des ces bols t’as un plat avec de la viande. Et chaque viande correspond au dessin qu’il y a de dessiner sur le comptoir. La c’est du poulet, la du cochon, la mouton et cetera.
Soudainement quelqu’un surgit d’une porte au font de la pièce avec un contenant fumant dans les mains. Cet homme alla jusqu’au comptoir en forme de L et remplit le bol au dessus du dessin de mouton avec son plat.
-Bien le bonjour ! Que puis-je servir à des gens matinaux comme vous ?
Demanda le tenancier avec son plat ,maintenant vide, tout en leur faisant un grand sourire.
-Une petite amphore de vin pour moi et du mouton pour elle !
-Ça fera 10 deniers.
L’homme en noir sortit sa bourse et paya.
Le tenancier prit les pièces puis donna à Quisa une cuillère et une gamelle qu’il remplit avec une louche.
-Prenez place. Je vais chercher votre vin.
Quisa et Skullo s’installèrent face à face à une table de bois au fond de la pièce.
Elle fixa avec intensité cette gamelle remplie de fèves et de morceaux de viande juteux qui était maintenant devant elle, à porté de cuillère. Mais elle ce rappela de la dernière fois qu’on lui avait offert de la nourriture et ce garda de ce jeter dessus.
-Qu’est ce que tu attend ? T’en crève d’envie c’est évident.
Demanda Skúllô en faisant un mouvement de tête qui signifiait « Mange ! ».
-C’est quoi le piège ?
Un rictus apparut sur le visage de l’homme avant qu’il ne réponde :
-Tu me plais bien toi ! T’es aussi hargneuse que sagace.
Il poussa la gamelle un peu plus vers elle et enchaîna :
-Dit toi que c’est pour te remercier de ton aide chez les deux esclavagistes. D’ailleurs tu n’aurais pas d’autre chose à me dire sur ce que tu as vue où entendu la bas ?
-Vous avez déjà entendu tout ce qui vous intéressez.
Répondit Quisa en plongeant sa cuillère dans les fèves et la viande pour s'en empiffrer.
-Dommage, Calvus m’a encore filer entre les doigts.
Fit Skúllô en poussant un soupir.
La bouche pleine Quisa regarda autour d’eux pour constater que les rares autres clients conversaient entre eux et ne leur prêtaient pas attention. Elle avala donc et posa la question qui lui brûlait les lèvres.
-Vous êtes… un chasseur de pirate ?
Suite à cette question Skúllô ce mit à ricaner et tapa du plat de la main sur la table devant la mine étonner de Quisa.
-Non. Je suis moi aussi un pirate !
-Alors pourquoi vous le cherchez ? De ce que j’ai compris, ce n’est pas votre amis.
-Tu as raison. Pour tout te dire, je ne l’ai enfaîte jamais rencontré. Je ne sais que deux choses sur lui. Il est chauve et il a une chose que je veux.
-Qu’allez vous faire maintenant ?
-Calvus possédait deux navires. J’en ai attaqué un. Manque de chance il n’était pas dessus. Il sait que je le cherche, c’est pour ça qu’il est venu ici. Afin de récupérer de l’argent pour pouvoir s’évanouir dans la nature. Il va disparaître. Mon équipage et moi allons donc reprendre nos rapines habituel.
-Vous allez laissé tomber ?
-Non, une fois qu’on a goûter à la liberté et aux richesses qu’amène une vie en mer, on ne peut s’empêcher d’y retourner. Il refera surface. Je n’aurai qu’à être patient.
A la fin de cette phrase le tenancier du Thermopolium amena l’amphore de vin à Skúllô. Celui-ci la déboucha et en bue une grande gorgé.
Pendant ce temps Quisa sentit sont estomac ce nouer à cause de l’idée qui venait de germée dans sont esprit. Elle posa sa cuillère, prit une inspiration et osa demander :
-Vous pourriez m’emmener avec vous ?
Skúllô finit de boire en avalant bruyamment, puis il afficha une mou satisfaite:
-Mais pourquoi faire ? Tu n’est qu’une enfant !
-Calvus à aussi quelque chose que je veux. Et depuis ce matin j’en ai fini avec l’enfance.
-Je ne suis pas sur que la vie en mer soit faite pour les filles, même celles qui sont adultes.
-Je peux me faire passer pour un garçon. Je n’aurais qu’à me couper les cheveux, j’aurai l’air d’un dure avec un œil en moins. Et puis j’ai vue a quoi ressemble Calvus.
-Skúllô mordit l’intérieur de sa joue, l’aire faussement indécis et demanda :
-Si tu le voyais a nouveau, tu pourrais le reconnaître ?
-Du premier coup d’œil !
Il fit mine de réfléchir mais fut interrompue par Quisa :
-Ne faite pas semblant, vous avez déjà décider de m’emmener.
-Je ne vais pas te la faire à l’envers. Si je t’es amené ici avec moi c’est parce que j’espérais que tu me demande ça. Quelqu’un comme toi pourrait mettre utile, surtout que tu connais le visage de Calvus. Cela dit, je n’accepterai qu’à trois conditions. Tu devras faire croire que tu es un garçon, du moins le temps que l’équipage t’accepte. Tu devra aussi m’obéir sans discuter, en mer je suis seul maître à bord. Et enfin tu va me dire pourquoi tu veux autant retrouver notre amis commun.
-D’accord. Je n’étais pas seul quand je suis arrivé dans cette boutique. Mon petit frère était avec moi et Calvus l’a emmener avec lui. Si je le retrouve, je retrouve mon frère.
-Je vois. Mais dit toi bien qu’il pourrait s’écouler des années avant que Calvus ne réapparaisse. Et encore bien d’autres avant qu’on ne le retrouve.
-Ça prendra le temps qu’il faut mais je retrouverait mon frère !
Face à la détermination de la jeune fille, Skúllô prit un air satisfait et fit :
-J’aime beaucoup ton cran. Voila ce qu’on va faire. Un pacte ! Je te jure de t’aider à retrouver ton frère si tu m’aide à trouver cette autre chose que Calvus à aussi.
-Je le jure ! Sur l’œil qu’il me reste.
-Je te prend au mot. Même si tu as encore tes deux yeux. C’est juste un cocard que t’as la.
Quisa posa sa main sur son œil tuméfié puis sentit le soulagement et l’espoir s’immiscer en elle. Elle demanda enfin :
-Et donc, cette chose que vous voulez prendre a Calvus… Qu’es ce que c’est ?
Skúllô Balaya la salle du regard et lui répondit à voix basse.
-C’est une chose dont peu de gens connaissent l’existence. On l’appel le Lemniscate…
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