The Rain
La pluie tambourinait violemment contre les fenêtres de ma chambre. Je ne la regarde même plus… Avant je l'aimais bien. Mais la pluie ne cache plus mes larmes trop récurrentes. Je pouvais passer des heures entières à rester plantée là, sur le rebord de la fenêtre, le nez tourné vers les nuages noirs. Ce moment de silence total qu'il y avait juste avant que la pluie ne se déclenche m'enivrait. C'était un moment où tout était calme, où le monde me paraissait paisible et beau. Puis venait la tempête, cette chose violente qui nous glacerait jusqu'à la moelle et qui réveillait la peur des plus petits. Je pouvais rester des journées et des nuits entières à regarder les larmes des cieux s'abattre avec rage sur la vie. Toute mon histoire se résumait en fines gouttelettes qui te restent sur la peau. Elle ressemble de très près à la pluie, elle s'infiltre dans les tissus pour venir glacer la chair.
Avant le déluge je me trouvais jolie, joyeuse, calme ; tout comme ce fameux moment de tranquillité. Mais l'orage gronde dans mon coeur et les nuages sombres sont bien trop épais pour être chassés. Les rivières de mes veines débordent et inondent mon âme qui pleure, elle aussi.
J'aimais la pluie. Je l'adorais même… Mais aujourd'hui plus rien n'arrive à dissimuler mes larmes. Pour ce faire il faudrait qu'il pleuve tout le temps, à chaque seconde du temps, que ce soit le jour ou la nuit.
Mon père disait que ce n'était qu'une passe, que tout allait changer et que je serai de nouveau heureuse et belle, mais je savais que j'étais finie… Tu disais qu'il fallait que je prenne sur moi et que je sois forte. Mais je ne veux pas être forte. Je ne veux pas être une autre que moi. Je ne serai pas l'ombre de la véritable moi, peu importe si je ne te plais pas. Je ne veux pas rire si ce n'est pas drôle, je ne veux pas te sourire si je ne suis pas heureuse, et je ne veux pas faire l'intéressante, je sais que je ne le suis pas.
La pluie était mon moment de calme, mais tu es arrivé, et la noirceur qui dormait calmement au fond de moi se réveilla et vint hurler en moi, me lacérant de l'intérieur par moment. Pourquoi a-t-il fallu que je vienne te dire bonjour ce matin là ? Pourquoi a-t-il fallu que nos regards se croisent ? À aucun moment je ne croyais signer mon arrêt de mort en venant te parler. Si seulement j'avais su… Si seulement je n'étais pas venue…
Même la pluie ne me console plus.
Tu es mon traumatisme humain. La personne qui a détruit ma vie sans même s’en soucier. Tu as joui de mon mal-être puis de mon malheur. Tu as ris devant mes larmes. Tu es partie face à ma rage, et tu as joué avec mon coeur sans te rendre compte que tu l’avais brisé. Même respirer m’est rude…
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