Le Menerond
Ils entrèrent dans la grotte et se retrouvèrent devant des dizaines et des dizaines de braves gens transformés en statues de pierre. Le Menerond se tenait quant à lui sur un trône de pierre au centre de la grotte. Il se leva en les voyant arriver et dit :
« Vous croyez que vous pouvez me vaincre, pauvres fous ? Je suis le plus puissant sorcier ici !
-Mais moi, répliqua le Troubadour, j'ai récupéré ma musique ! »
Et il commença à jouer de la mandoline en chantant quelque chose à propos de lions, de lampadaires et d'armoires. En entendant ainsi parler de choses qui venaient de son monde, Éric se sentit chez lui et éprouva encore plus d'amour envers ses amis qu'avant. La magie du Troubadour devint encore plus puissante, et toute la neige de la montagne laissa place à des parterres de roses rouges.
« Éric, l'appela Papillon-de-Givre tandis que le Troubadour défaisait la magie du Menerond et que le Prince Charmant sortait son épée pour le battre, viens voir ! »
Elle lui montra trois statues de pierre. L'une d'elles était le grand magicien Alexandre, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au Papa d'Éric, les deux autres étaient les parents de Papillon-de-Givre, deux fées des glaces figées aux ailes désormais de pierre.
« Il faut voir si on trouve un des bijoux de mes parents dans la grotte du Menerond pour les libérer ! s'exclama Papillon-de-Givre.
-Attends, dit Éric en pensant à quelque chose. J'en ai peut-être un sur moi. »
Et il sortit de sa poche la boucle d'oreille en toc que sa Maman lui avait rendu pour qu'ils aient toujours chacun une moitié de la paire sur eux. Il la posa dans la paume de la main de la statue du Papa de Papillon-de-Givre, qui s'anima aussitôt, et serra Papillon-de-Givre dans ses bras dès qu'il la vit. Éric mit ensuite le bijou dans la main de la Maman de Papillon-de-Givre, qui se réveilla également. Alors il mit le bijou sur la main de son Papa, qui revint à la vie et s'exclama :
« Éric ? C'est bien toi ? »
Puis il serra son fils dans ses bras et dit :
« Délivrons tous les autres, nous aurons le temps de parler plus tard ! »
Ils délivrèrent tous les gens pétrifiés pendant que le Menerond se battait contre le Prince Charmant et la musique du Troubadour. Mais le Menerond se débrouilla pour interrompre la chanson du Troubadour et dit :
« Pauvres fous, je suis le plus puissant sorcier du monde ! Comment pourriez-vous me battre ? »
Éric dit :
« C'est vrai que ce n'est pas très gentil d'essayer de te battre, mais tu as pétrifié tous ces gens !
-Cependant, poursuivit le Prince Charmant, je suis le Prince du Royaume, et je veux bien que nous négociions. Que voudrais-tu pour laisser mon royaume en paix ? »
Le Menerond éclata d'un rire diabolique et répondit :
« Vous devriez vous lancer dans une quête impossible pour me satisfaire ! Ce que je désire le plus ne peut pas être trouvé dans ce monde ! »
Les amis échangèrent des regards inquiets.
« Il s'agit de rien de moins qu'un paquet de bonbons multicolores, finit le Menerond. Mais vous n'en trouverez jamais ic...
-J'en ai ! » s'exclama Éric en sortant son paquet de bonbons de sa poche.
Le Menerond prit le paquet, tout surpris, et jura de ne plus jamais s'attaquer au royaume.
Le Prince Charmant invita le Troubadour et la famille de Papillon-de-Givre à s'installer au Château : le Troubadour remplacerait le Grand Magicien Alexandre, qui rentrait avec Éric dans leur monde, tandis que les parents de Papillon-de-Givre créeraient beaucoup de bijoux pleins de magie. Ils continueraient de venir vendre leurs pièces au Marché de Noël du monde d'Éric chaque année, et ils promirent d'amener leur fille avec eux la prochaine fois.
Éric et son père rentrèrent chez eux, retrouvèrent Maman et Marie, et la famille vécut dans le bonheur pour le restant de ses jours.
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