Il rejoignit ses terres au milieu de nulle part, sans se plaindre, il connaissait bien son paternel, la claque pouvait valser, vite fait bien fait. Son père était le chef de famille, on pouvait ne pas être d'accord avec lui mentalement, mais on ne pouvait pas le contester verbalement, c'était la loi suprême qui émanait de lui.

Il reprit sa place auprès de sa grand-mère, et personne ne le questionna sur son séjour en ville. Pourtant sa vie était définitivement marquée par l'envie d'autre chose.

Le lendemain son père l'embarqua avec lui pour arroser les plants, mais dès qu'il eu le dos tourné, Nabil couru voir les copains comme d'habitude, et comme d'habitude son père continua l'arrosage seul, comme d'habitude le soir arrivé il ne lui demanda pas pourquoi il était parti si vite.

Nabil raconta à ses copains ses découvertes et ses espoirs, ils en avaient tous la salive à la bouche, eux ils n'avaient que le domino pour occuper leur temps...

Il fallait qu'il reparte avant la fin de la semaine, il en était certains, c'était une question de vie ou de mort, la vie n'était plus chez lui dans ce fond de campagne, il pouvait en périr de chagrin. Il avertit sa mémé qu'il finirait par partir, mais qu'il reviendrait la chercher quand il serait devenu riche, devant la force de persuasion de son petit fils elle entreprit de l'aider et de le couvrir.

Elle savait que son fils cachait son argent gagné au marché dans le matelas où dormait le couple que la mère de Nabil avait apporté avec elle, quand elle arriva comme jeune épouse.

Le lendemain matin quand son fils fut sur ses terres et sa belle fille partit chercher de l'eau au puits, elle entra dans leur chambre, et vola quelques billets.

Elle les remis à Nabil, qui l'embrassa et sans rien dire prit la direction du village, et de là il monta dans le premier bus qui partait en ville.

Il rejoins le port où il dormit le reste de la semaine sur un carton.

Comme un sans famille.

Le jour J il embarqua sur le bâteau.

Plus personne ne revit Nabil.