— Ça y est, j’ai enfin terminé les enterrements de la journée, c’était tellement long.

– Bravo, dis-donc, tu ne t’es pas su jusqu’au bout, dit Jacques.

– Merci, tu as reçu les ordres ou pas encore ?

— Non pas encore, mais ça ne devrait plus tarder. D’ailleurs, j’ai appris qu’on te cherchait.

– On me cherche ?

– Oui, tu sais, c’est Austin et Caitlin.

– Ah oui, je vois.

– Au fait, je voudrais te demander quelque chose : toi et elle, quel genre de relation avez-vous ? C’est-à-dire que le chef n’aimerait pas apprendre que tu parles très souvent à ces deux-là.

– Nous sommes très amis, je ne vois pas pourquoi il y aurait à s’en faire, ils ne savent absolument rien sur ce qui se passe en ce moment.

— Et j’ai aussi beaucoup de doute sur toi, vois-tu ? Moi aussi j’ai une histoire, j’admire beaucoup le chef, il est si... imprévisible.

– J’aimerais bien le rencontrer d’ailleurs, tu crois que c’est possible ?

– Ne rêve pas trop seul : les personnes essentielles ont le droit de le voir, les autres doivent attendre.

– Attendre quoi ?

– D’être spéciaux à ses yeux. Bon, je te laisse, si je les crois, je dirais que tu es dans ton bureau.

– Je te remercie, juste au cas où tu sache que tout ce qu’ils savent exactement, c’est que j’enquête sur ses mystérieux strass sur les corps. Il ne se doute pas que je travaille avec vous.

Jacques souris, content de savoir que je n’allais rien faire contre eux. Mais une question me taraude, combien de personnes sont impliquées dans ce trafic ?

Pour qu’un trafic gagne en puissance et en ampleur, il faut forcément beaucoup de main-d’œuvre. Pour le moment, on a trouvé trois personnes impliquées, mais combien d’autres le sont ?

– Ah te voilà ! Dis Caitlin

— On t’a cherché partout, où est-ce que tu étais passé ?

— Et bien, j’étais soit dans mon bureau soit à l’église, maintenant je comprends Casey. Elle qui est tout le temps débordée avec l’administration.

– Bon écoute, on a retrouvé notre...

– Attends, n’oublie pas ce qu’on a dit.

— Ah oui, c’est vrai, bon, dans ce cas, je t’invite à boire un verre avec moi chez toi.

– D’accord, même si ce n’est pas très logique.

Arrivé chez moi, j’installe le lit d’amis pour Caitlin. Il commençait à faire nuit, nous venions tout juste de terminer notre service. Austin n’est pas là, il est retenu à l’hôpital pour des raisons qui nous sont inconnues.

– Merci de me laisser dormir chez toi.

– Ne t’en fais pas de ce que tu m’as dit, tu habites loin, alors c’est normal que je t’héberge.

– Oui, dans la banlieue de Toulouse.

– Fais comme chez toi en tout cas.

– Bon, et si nous parlions de nos découvertes ?

– Oui, pourquoi pas, alors tu m’as dit que tu as trouvé quelque chose.

– En effet, tu te souviens de ce chirurgien mystère.

– Oui, celui qui a fait les autopsies illégales, si on peut appeler ça comme ça.

– Et bien, il s’appelle Marcus, docteur Marcus, il est médecin légiste.

– Dans ce cas, autant t’informer que je sais également qu’aucun de nos trois suspects n’est le chef de ce trafic.

– Je me doutais pour Jacques et Casey, mais le médecin légiste lui me paraît proche. Peut-être que si tu l’approches, il te dira quelque chose.

– D’accord, j’irai le voir, mais sache que pour rencontrer le chef, il faudra encore attendre.

– Pourquoi ?

– Pour la simple et bonne raison qu’il faut être spécial à ses yeux, les mots de Jacques, pas les miens.

– Je vois, et comment tu pourrais te rendre spécial à leurs yeux ? Loin de moi l’idée de te mettre en danger, évidemment.

– Et bien, c’est difficile à dire, il faut que j’ai le plus de responsabilité possible, par exemple, le chirurgien lui doit être proche du chef. Mais les deux autres, je pense que ce sont simplement des lardins.

– D’accord, mais alors ça veut dire que tu dois de venir la chef du service administration.

– Oui, exactement.

– Ça ne va pas être facile. Celle actuellement est tenace. Elle ne lâchera pas son poste comme ça.

– Oui, d’ailleurs, j’aimerais que tu ne révèles rien à Austin, si possible.

– Pourquoi ?

– Et bien justement, je ne sais pas si tu l’as remarqué, mais il est un peu étrange. En ce moment, il ne parle pas beaucoup. Tu vas me dire que c’est n’importe quoi, mais j’ai un mauvais pressentiment le concernant.

– Dans ce cas, je rejoins ton avis, très bien, vaut mieux garder des informations secrètes, comme ça Austin ne pourra pas nous duper.

– Par contre, s’il sait que je vais dormir chez toi ce soir, qu’est-ce qu’on lui raconte ?

– Et bien, on lui dira simplement que je n’ai rien découvert, mais que toi, tu as simplement trouvé le chirurgien.

— Bonne idée, il était avec moi, alors il le sait, mais tu n’as pas peur qu’il vienne chez toi ?

— Je n’ai rien à craindre, vois-tu qu’au bout de la rue se trouve un bâtiment pour les officiers. Il est surveillé et surveille toute la rue jour et nuit : aucun criminel ne vient et si quelqu’un entre dans la rue, il est immédiatement repéré et inspecté par les officiers.

– Pourquoi, si ce sont de simples citoyens qui passent dans la rue, ils n’ont rien à vérifier ?

– Oui, mais apparemment en ce moment, il y a une hausse de vol d’identité.

– Vraiment ?

– Oui, bien, et si nous essayons de trouver d’autres pistes.

– D’accord, mais à quoi tu penses ?

– Et bien, je ne sais pas, est-ce que récemment un employé a disparu ou a démissionné ?

– Pas à ma connaissance… ah ! Si je me souviens maintenant, il y a quelques années, il y a eu un scandale dans l’hôpital.

– Quel genre ?

– Je crois du genre cachotterie et suspicion de meurtre.

– De meurtre ?

– Oui, mais je ne m’en souviens pas très bien, ça remonte à loin.

– Est-ce que tu sais où est-ce qu’on pourrait retrouver les dossiers de ça ?

– Sûrement dans les archives, enfin s’il n’y a personne qui les a corrompues entre-temps.

– Tu penses que l’un de leurs complices est aux archives ?