Journal d'Amélia

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Cela fait désormais deux jours que je suis en isolement.

Cette Béa est une pourriture qui a bien joué un rôle depuis le début. J’aurais dû lui arracher son foutu sourire comme j’en avais envie.

Le coup qu’elle m’a porté à la tête me lance encore, c’est vrai, mais je suis habituée à la douleur. La gifle qu’elle m’a mise est elle aussi risible par rapport aux coups de poing que me donnait mon connard de père.

Si elle croit que me priver de lumière et de repas sous prétexte que je ne lui ai pas présenté des excuses allait lui permettre d’avoir l’ascendant sur moi, elle se trompe royalement. Je suis sûre que cette grosse vache bouffe mes plateaux en cachette. Grand bien lui fasse. Que le cholestérol l’emporte !

Finalement, je ne suis pas si mal ici, même si mes livres me manquent… Cette dinde ne m’a donné que mon journal pour «réfléchir et analyser ma bêtise» avait-elle dit, et aussi mon foutu oreiller. Je m’imagine tout de même lui planter mon stylo dans l’œil si elle relève la main sur moi.

Au moins, je n’ai plus à supporter la vue de ses larves shootées à longueur de journée. Mieux encore, même Croswell n’est pas revenu m’emmerder avec ses histoires d’hypnose

Il n’a jamais été méchant avec moi, c’est vrai. Mais il n’a pas le droit de m’imposer quoique ce soit… Je ne sais pas si il me parle si tendrement dans le but de m’amadouer, ou parce qu’il est réellement, ce que les gens appellent, une bonne personne... C'est étrange cette façon qu'il a de me regarder. Personne ne peut être aussi gentil. Personne.

Comment pourrait-il savoir ce qui est bon pour moi ? Il ne me connaît même pas.

Je ne suis personne pour lui alors pourquoi voudrait-il m’aider ? Le veut-il réellement ?

De toute façon, Il ne me croirait pas, lui non plus...

Ma mère à dû lui faire du charme, comme elle le fait avec tout le monde de toute façon. Je sais déjà l’image qu’elle lui a peinte de moi : « Elle est folle, menteuse et dangereuse ! ». En somme, parait-il que je suis le diable en personne. J’aurais aimé l’être finalement. Cela m’aurait peut-être rendu plus forte… Cela aurait empê….

Non ! Je ne dois pas faiblir ! Les voix dans ma tête ne sont pas diaboliques !

Elles m’aident, me soutiennent, m’ont donné le courage d’agir.

Elles ont raison, je dois me taire. Elles me protègent !

Ils ont tort, j’ai besoin d’elles, comme elles ont besoin de moi.

Je ne dois faire confiance à personnes d'autres qu’elles.

Je dois les protéger, comme elles l’ont faites pour moi. Seules elles savent contenir le monstre qui vit en moi. Celui-la même qui finira par me dévorer !

Je ne sais pas quand je retournerais dans ma chambre, à croire que cette information est classée secret d’état. Je n’ai plus aucun contrôle sur ma vie. Je mange quand ils veulent. Dorsquand ils me le disent, et ils vont jusqu’à contrôler mes intestins si je ne vais pas aux toilettes. Mais au moins, ici, je dors avec une porte fermée. J’aime qu’elle soit fermée à clé. Si la truie le savait, elle ferait exprès de l’ouvrir, j’en suis sûre. Alors, je feinte une claustrophobie soudaine. Je connais le vice qui l’habite. Elle aime que je souffre. Lui aussi, il…

Je suis fatiguée.

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