Arrivée pour l'inconnu 1.3
Traz'ell'anacem resta interdit face aux questions rhétoriques du Jedi bien que l'expression de son visage ne changea qu'à peine. Il plissa un peu les yeux. - Je ne vois pas du tout ce que vous insinuez, Maître Jedi. Le ton de ces deux derniers mots lâché durement aurait sonné comme une insulte en d'autres circonstances mais dans la situation où se trouvait l'adolescent, ils ne firent que traduire une vérité mise en évidence qu'il refusait d'assumer.
- Un individu peut fuir son passé, ses oppresseurs, les conséquences de ses erreurs, mais s'il y a une chose à laquelle il ne peut pas se soustraire, mon jeune ami, c'est à la Force. Et au delà de l'apparence et de tes paroles, au delà même de tes convictions les plus profondes à vouloir la faire taire, j'ai le regret de t'annoncer que je la vois parcourir chacune de tes cellules et murmurer sa mélodie la plus douce.
- Vous n'êtes pas infirme, conclua Traz'ell'anacem comme s'il venait d'emboiter une nouvelle pièce du puzzle analytique qu'il tâchait de reconstituer au sujet de son interlocuteur.
- Il est amusant de constater que nous semblons en savoir plus l'un sur l'autre que nous ne voulons le montrer, tu ne trouves pas ? Lui demanda Gherann avec un léger sourire. Sans que ce soit littéral pour moi, faisons tomber les masques à présent, veux tu ?
- Un Miraluka. Je m'en doutais, vous me... "regardez" en parlant, mais ça me semblait tellement improbable.
- "Improbable" est le terme exact pour qualifier notre rencontre, en effet, de par nos natures respectives ou celles de ses circonstances.
- Et vous pensez donc que... la Force veut que je devienne Jedi ? L'interrogea - t- il en haussant un sourcil.
- Tu es déjà fort âgé, je crains qu'il ne soit trop tard pour te former sans compter l'éducation que tu as reçu et qu'il te faudrait réviser. Mais peut être t'offre - t - elle un guide dans l'exploration des capacités uniques qui s'offrent à toi ?
- De vous à moi, j'aurai préféré qu'elle ne m'offre rien du tout, répondit - il en détournant quelque peu le regard.
- Les regrets n'amènent pas le progrès, jeune homme. Il te faut aller de l'avant. Cela dit, je sais que tu as besoin de temps pour encaisser les évènements récents.
Il posa alors une main paternel sur l'épaule du jeune Chiss dont la peine béante laissait progressivement entrer la colère en lui. Presqu'instantanément, Traz'ell'anacem sentit un souffle de renouveau le parcourir dans une légère vague partant de son épaule tout en diffusant en lui une chaleur d'une douceur qu'il n'avait jusqu'alors jamais éprouvé. Il repose ses yeux flamboyants sur le vieux Jedi écarquillés de stupeur.
- Comment vous... qu'était - ce ? Demanda - t - il en tâchant de retrouver contenance alors que Gherann retirait sa main.
- Un des nombreux dons de la Force qui sont à la portée de ceux qui vouent leur existence à son observation et à un usage que je qualifierai de "limité" afin de ne pas en perturber l'équilibre.
- Ne venez vous pas à l'instant de l'utiliser à la légère ? Puis il leva une main quelque peu entre eux. Sans vouloir vous juger.
- Oui et non, répondit - il avec un léger sourire tandis que l'adolescent fronçait un peu les sourcils d'incompréhension. Le geste était volontaire, j'en connaissais les conséquences plausibles mais ce n'est pas moi qui les ai appliquées mais la Force. On nous appelle "Parangon de la Lumière" et aussi présomptueux que le terme puisse paraître, j'ai accepté ce titre en découvrant à quel point il était rassurant et encourageant pour beaucoup de l'utiliser.
- J'ai dû mal a concevoir l'idée que l'on puisse devenir un parangon en s'exposant en première ligne du front. Ca me paraît paradoxal même.
- A dire vrai, j'espérais dissuader le contingent républicain de prendre d'assaut le convoi de la foreuse. Nous manquions d'informations sur les forces l'accompagnant, le climat empêchait les missions de reconnaissance d'aboutir. Le commandant y a vu une opportunité à ne pas rater. Le pauvre homme y a laissé la vie. Nous les avons accompagné pour limiter les pertes autant que faire se peut.
- Ow, lâche - t - il un peu surpris. Vos intentions sont... louables. Mais j'ose espérer qu'elles ne se soldent pas systématiquement par ces issues regrettables.
- Fort heureusement, oui. Je te les conterai à l'occasion mais pour l'heure, la tempête semble s'être apaisée, le Miraluka se leva lentement et reprit son bâton. Il est temps pour moi d'essayer d'entendre les échos d'un de mes pairs à travers la Force.
- Pourquoi ne pas réparer l'antenne relais ? S'enquit Traz'ell'anacem en se levant lui aussi pour remettre son manteau dans l'intention de lui emboiter le pas.
- Penses tu, nous avons essayé. Seul Tor'phaz, le Talz tué par la panthère, pouvait manier ses propres outils et si mes compétences dans certains domaines sont indéniables, il semble que la mécanique n'en fasse pas partie.
- Puis - je essayer ? Propose - t - il à tout hasard.
- Je n'ai rien contre.
Tout deux sortirent et allèrent retrouver un Talz pour quérir les outils auprès de lui. Le jeune Chiss s'en saisit une fois le Talz convaincu par Gherann de la bonne volonté de leur invité fortuit et observa l'équipement usagé.
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