Sa veste
Je suis allée chercher sa veste, et, par dessus mon vieux pull, je l'ai réenfilée avec soulagement.
Elle est épaisse, en polaire, de couleur vert d'eau, plus clair à l'intérieur qu'à l'extérieur, et, sur le côté gauche, à la hauteur du cœur, ornée d'une marguerite brodée.
Elle est pourvue de deux profondes poches où je peux ranger facilement et mon téléphone portable, et mon indispensable petit carnet.
Elle m'a manqué. J'avais fini par la mettre à la machine, à regret presque, un peu comme une enfant qui appréhende de se séparer, fût-ce momentanément, de sa peluche favorite.
C'est celle des vestes de ma maman que je mettais toujours lorsque, à chaque période de vacances depuis vingt-cinq ans, j'allais passer chez elle trois ou quatre jours. Je la mettais pour aller chercher le bois ou ramasser des pommes ; je la mettais pour aller cueillir du thym ou du persil... Pour rendre visite à ma rivière.
Je l'ai emportée, bien qu'elle me soit beaucoup trop grande, et désormais, elle vit avec moi à plein temps. Surtout, elle partage chacune de mes promenades vespérales : dans la poche droite, le carnet ; dans la gauche, le téléphone "en cas de problème".
J'y suis au chaud et à l'abri : c'est une veste-nid, une veste-armure.
Je me demandais l'autre jour qui avait bien pu l'acheter, et où. J'ai regardé l'étiquette : elle ne m'a rien appris que sa marque : MONANGE
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