L'amant.
Le vrombissement de la climatisation accompagnait son souffle lourd, il avança pas après pas, dans la grande pièce carrelée. Le déroulé de son pied nu laissait une trace qui perdura quelques secondes. Il frissonna, une chair de poule couvrit son corps et il passa la paume de ses mains sur ses bras, frottant légèrement.
Il cessa son avancée, les yeux rivés sur la table devant lui. Elle était allongée sur un drap blanc, sa tête penchée contre son épaule. Le pourpre de ses lèvres tranchait avec sa peau diaphane, son petit sourire creusait sa fossette de manière tout à fait charmante. Il reprit sa marche jusqu'à pouvoir effleurer de ses doigts tremblant le galbe de son mollet.
Elle était douce, si douce et il continua à avancer pour se placer à ses côtés, la main soulevant lentement le pan de sa robe de dentelle.
Il grimaça quand elle garda les yeux fermés, peut-être voulait-elle simplement jouer alors il défit la ceinture de son vêtement et lui banda les yeux non sans déposer un léger baiser sur ses lèvres.
Elle ne pouvait voir le désir hantant son regard. Il prit donc sa main, ouvrit lentement ses doigts et y déposa l'expression de sa virilité afin qu'elle puisse sentir cette indubitable envie. Elle était froide, il avait si froid, mais il pouvait se réchauffer mutuellement.
L'homme grimpa sur la table, la fraîcheur des lieux rendant tous ses gestes lents. Il écarta ses cuisses en la caressant, amant attentif envers une femme qu'il convoitait, qu'il aimait, peut-être.
Ses chairs froides se refusèrent à lui et il dut faire preuve d'attention autant que d'insistance. Son amante était docile, soumise et il ne s'en plaignit pas. Après tout, elle n'avait qu'à ouvrir sa bouche si délicate et lui dire d'arrêter, il n'était pas un monstre.
Son regard parcourait les plis de la robe qu'il avait remontée jusqu'à sa taille. Il tendit la main pour dévoiler sa poitrine alors que ses mouvements gagnaient en ampleur.
Le plaisir transcendant mon corps interrompit l'idéale scène que mon esprit avait créée pour faire face à la réalité ; mes cris emplirent la salle, les sons se répercutant sur les murs carrelés. Sous mes cuisses, il était encore sous la rigidité maximale, encore pour une demi-douzaine d'heures. J'étirai un sourire, ôtant le bandeau sur mes yeux puis j’avisai le temps restant avant l'arrivée du personnel ; deux heures à tuer. Après tout, il m'aimait, j'en étais certaine alors autant en profiter.
Le bandeau retrouva sa place et il revint, marchant lentement au travers de la grande pièce carrelée.
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