CHAPITRE 17 : Ce chapitre est là pour expliquer un peu tout …

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Bon en réalité c'est une petite partie du chapitre 25, je l'ai placé plus tôt pour que mon correcteur (Yvan) puisse comprendre un peu où il met les pieds...

Du coin de l’œil, je regardais Punaise qui c'était rebatisée Ashka, hésitante elle se déplaçait comme un akène de pissenlit emporté par le vent. À quoi devait penser cette charmante petite tête ?
Pour la première fois depuis bien des années, elle ne marchait ni tenue en laisse, ni derrière un client et maître.
Devant moi, elle traversait le marché, quelques pas qui faisaient toute la différence.

Elle croisait des hommes en armure de cuir ou en écailles de rugors* et des femmes libres vêtues de beaux sarongs en soie et de chemisiers brodés.

Des esclaves semblables à elle portaient des corbeilles, des jarres ou s’affairaient à de triviales besognes.
Hésitante Ashka ralentit son pas, rien ne recouvrait son corps sauf son fin rhombe dont les pointes s'étaient collées entre ses cuisses bronzées.
Elle avait profité d’un arrêt dans une gargote pour se rafraîchir en se versant le contenu glacé d’une cruche sur tout le corps. L’eau avait coulé sur sa peau en cascades scintillantes, la léchant sans peur, inspectant chaque pli, chaque courbe de sa silhouette, avec la même vigueur agile qu’une langue humide de jeune chien.
Une paire de sandales couvrait ses pieds, mais rien ne la protégeait du regard des badauds.

Nue, elle aurait été moins provocante. Son corps semblait comme huilé. Sa peau de miel luisait , ses hanches nues ondulaient. Les femmes qui traînaient sur la place ombragée gloussaient en la regardant.
Ashka ne prêtait aucune attention à leurs regards. Dans sa tête elle était encore une esclave sans droit à la pudeur, juste une esclave fière de son aguichante beauté.
N’avait-elle pas été depuis plus de huit ans forcée de parcourir ce monde en ne portant rien ou presque ?
Alors il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle devienne pudique aussitôt affranchie.
Elle se retourna vers moi, le rhombe collé comme une seconde peau. Un tissu tellement fin que je pouvais voir distinctement la couleur brun foncé de ses aréoles aux tétons durcis.

  • Maître, c’est vrai… Ce n’est pas une menterie, je suis libre, je suis affranchie ?
  • Oui n’aie crainte, ce n’est point mensonge. Tu es bel et bien libre et future greffière pour la Guilde. Bientôt, tous les gens que tu croises ici s’inclineront devant toi et ce que tu représentes, mais fais attention. souviens-toi de ce qui est arrivé à ton prédécesseur. Tu vois, Ashka, la vie peut prendre un tournant inattendu. Alors quel effet cela fait de recouvrer la condition de femme libre. ?
  • Maître, je n’en reviens pas encore, comment savais-tu que j’avais été une femme libre ?
  • Tu es désormais une dame, ne m’appelle plus jamais maître. Pour le reste, je suis sûr que tu es une Valdhorienne, je l’ai deviné dès que je suis entré dans ma chambre à l’auberge. C’est pour cela que je t’ai demandé si tu savais écrire.
  • Maître, tu seras toujours mon maître Teixó. où vais-je aller maintenant que je suis libre ? Tu sais que les Valdhoriens ne sont pas bien vus dans cette partie ci du monde.
  • Je sais, vos talents font peur à la populace. Pour ce qui est de ton logement et de ton salaire, tout est prévu. La Guilde s’en est déja chargée, mais d’abord, il faut te retirer ce collier. Ce matin, j’avais déjà fait le nécessaire pour ton rachat auprès de l’aubergiste, Fédormalba ne m'a fait qu'économiser de l'argent. Faudra aussi te faire une garde-robe digne d’une greffière de la Guilde.
  • Maître, qu’est devenu l’ancien greffier, c’est vrai qu’il est… ? »
  • Qu’est-ce que je t’ai dit ? T’as qu’à m’appeler simplement Teixó. Et pour ce qui est de l’ancien greffier, je l'ai exécuté.
  • Pourquoi ?
  • Ça, faudra que tu le demandes à ton employeur, moi, je n’étais que son bourreau. Ça a été mon premier boulot en entrant à Yuchekha, d’ailleurs. C’est la Guilde qui m’a indiqué l’auberge où aller, je pense que l’Oracle doit y être pour beaucoup.
  • Ainsi il y a huit ans, Teixó, tu étais présent au second siège de Valdhore.
  • Oui, j’ai eu ce triste privilège. Nous sommes arrivés trop tard.
  • Cela n’aurait rien changé, tu sais, les dés étaient pipés.
  • Je ne sais, Valdhore n’aurait jamais dû tomber entre les mains de Subarnipal. C’était une ville avec de hauts murs, avec des greniers pleins, nous avions prévenu les Capitouls* de la ville. Mais ils n’en n’ont fait qu’à leur tête. Aussi, ils ont profité de notre défaite au Champ du Lys* pour inviter Subarnipal à les soustraire à l’empire, ils n’étaient pas les seuls… Les Labrulbergens*, les Krizzons* et vous, les Valdhoriens, vous tous, vous avez espéré qu’il protégerait vos lois, et vos libertés. Mais vous avez eu la désagréable surprise de découvrir le degré de sauvagerie de votre nouvel allié. Il a agi comme un féroce conquérant. Sa fureur s’est déchaînée après la bataille du Plateau de la Lune*. Il a profité de la déroute de son demi-frère et de ses auxiliaires pour se retourner contre ses anciens alliés, annexer leurs territoires et les asservir plus durement que ne l’avait jamais fait les Dominiens. Il ne dissimulait plus l’intention de vous réduire en esclavage et d’occuper toutes vos places-fortes. Plusieurs villes et d'innombrables villages ont été dévastés au passage des hordes de Subarnipal. Derrière eux, il ne restait plus que des monceaux de ruines fumantes et des montagnes de cadavres. Mais cela tu le sais déja. Par certains côtés Subarnipal et le Grand Argentier Théodor Argrigent sont semblables. Comme quoi, même moi j’ai pu travailler pour les méchants, mais je m’égare. Pour en revenir à notre histoire, Honorius m'avait envoyé avec pas même une légion, j'avais la charge de contenir les myriades de Subarnipal. C'est Ser qui devait liquider les hordes et de vous ramener dans le giron de l’empire avec le plus d’égards possibles. Moi faut dire que j’en avais cure, je travaillais déjà pour la Guilde Souveraine et tout ce qui m’intéressait, c’était la solde. Mais c'est vrai, c'est moi qui ai outrepassé les ordres en fonçant sur Valdhore. Je pensais naïvement qu'il y avait encore un peu de butin. Dis-toi que si la Guilde avait eu des accords avec Subarnipal, j’aurai été dans l’autre camp ! Mais bon, tant que j'y étais, j'ai libéré ce qui restait de Valdhore Passevent. Privé des greniers de ta ville, Subarnipal fut forcé d’abandonner ses proies, il devait passer outre mont avant les premières neiges. Alors je suis passé à l’offensive, son train de bagages le ralentissait, qu’est-ce que j'ai pas mis à son arrière-garde. Mais c’était trop tard pour toi et les tiens…
  • J'ai appris tout cela, je sais aussi que l’Empereur a fait redresser nos murs. Mais reverrai-je un jour ma cité ?
  • Cela ne dépend ni de moi ni de toi. Tu as beau être libre, tu n’appartiens pas moins à la Guilde.
  • En fait, tu me dis que je suis toujours une putain d’esclave.
  • Non, on ne peut pas dire cela comme ça. Disons que tu as une dette envers la Guilde, une dette avec des intérêts. Une dette que, sans doute, tu ne pourras jamais rembourser.
  • Alors je suis encore une esclave !
  • Non, tu es une employée sous contrat. Une employée qui aura sans nul doute de hautes fonctions. Crois-moi, je me trompe rarement. Je pense qu’il y a de grandes chances que tu deviennes une personne importante, très importante. Alors arrête de te plaindre.
  • Maître, une esclave n'a pas le droit se plaindre ?
  • Tu vois tu commences à comprendre que tu es libre puisque tu te plains. Petite gourde, je ne suis pas ton maître, bordel des Dieux !!! … Et ta dette envers la Guilde Souveraine ce n’est pas d’or dont il s’agit, enfin, tu comprendras.
  • Comprendre quoi ?
  • Tu es sotte ou tu le fais exprès ? La Guilde t’a affranchie à cause de tes capacités. Elle aurait tout aussi bien pu t’acheter en tant qu’esclave. Elle ne l’a pas fait. Mais tu as un contrat, un contrat en or, laisse béton.
  • Maître, c'est quoi ça, de l'orlèsbéton ?
  • Laisse tomber, je t’expliquerai, peut-être un jour.
  • J’en ai marre maître, je comprends rien, vous parlez… Vous dites que je suis libre sans l’être… Qu’est-ce que je dois comprendre ? Je ne suis qu’une faible femme, une petite esclave de rien du tout.
  • Bon arrête avec ça ! Ne te fait pas plus sotte que tu ne l’es. Tu veux quoi ? Que je t’enchaîne au pied de mon lit ? Tu veux retourner au bordel ?
  • Maître, j’aimais quand vous étiez mon maître.
  • Mais je n’ai jamais été ton maître !
  • Mais si, tous ceux qui rentraient dans l’auberge étaient nos maîtres, c’est la loi et la coutume.
  • J’emmerde tes lois et tes coutumes et arrête de m’appeler maître ou je t’en colle une.
  • Pour toi, c’est facile… tu es un homme et en plus un Hors-Loi… maître.
  • Bon, on reparlera de tout ça à l’auberge.
  • Je pourrai danser pour toi maître ?
  • Tu le fais exprès ? Ouf ! Enfin un bijoutier, c’est comme un forgeron, mais en mieux, il va pouvoir te retirer ton collier.
  • Maître, je sais ce que c’est qu’un bijoutier, ce n’est pas parce que je suis une pauvre esclave que je suis une idiote.
  • Bons dieux de merde ! Tu n’es plus une esclave, il faut te le chanter sur quel ton ?
  • Je sais maître, mais j’aime bien quand tu es en colère, tu fronces les sourcils et tu as une ride qui se creuse entre eux et puis tu ne me fais pas peur, tu fais penser à une panthère qui gronderait sans sortir ses griffes.
  • Tu mériterais que je te laisse toute seule ou que je te corrige pour la peine.

Elle me regarda longuement, me détailla...

Puis elle rit de toutes ses jolies dents semblables à de petites perles.

C’est vrai que la première chose que je regardais chez une femme, c’était ses dents, comme pour une jument en quelque sorte.
Elle partit en courant en me criant :

  • Maître ! Même pas cap, j’ai même pas peur… pour me corriger, faut m’attraper maître et je cours très vite !

Décidément, Ashka était joueuse et elle se moquait délibérément de moi. Je me demandais si elle avait pu agir ainsi avec beaucoup de ses clients ou si j’en avais la primeur. Quoi qu’il en soit, elle méritait une correction. On ne pouvait tout de même pas se moquer impunément d’un Hors-Loi.

Je tapotais sur mon bracelet Oracle, je sentais les enzymes du Blob s'activer, irradier mes muscles, j’en éprouvais la chaude excitation, je venais de multiplier par quatre la vitesse de mes mouvements. Il ne fallut que quelques secondes pour que la belle se retrouve jetée sur mon épaule, à la merci d’une magistrale fessée bien méritée.
Bien loin d’être calmée, elle me griffa le dos sauvagement, tenta de me mordre le cou. La fessée n’avait qu’excité la donzelle. Je la déposai devant moi.

  • Tu n’es plus une enfant, on a beaucoup de choses à faire, regarde autour de toi… tout le monde nous regarde et je n’aime pas faire appel aux pouvoirs de l'Oracle pour des bêtises. Tu vas te calmer et m’obéir, n’oublie pas que tu portes encore le collier de servitude.
  • Maître, je sais tout ça, mais je veux être ton esclave. Je veux que tu me gardes toujours.
  • Tais-toi ! Tu ne sais pas ce que tu dis. Tu ne connais rien, ni de moi, ni de ma vie. Remercie tes dieux que tu ne sois pas mon esclave. Remercie-les que la Guilde t’ait remarquée. Alors tu te calmes et on avance.

Boudeuse, elle me suivit chez le bijoutier.
Après un bon quart, nous étions ressortis de l’échoppe. Ashka avait troqué son collier de bronze contre un en or, un bijou de toute beauté, Il pouvait l'être, vu que c’était moi qui lui avait offert. C’était la seule façon que j’avais trouvée pour avoir un peu la paix… Les femmes, les bijoux, une autre façon de les assujettir, cette façon quasi pathologique de vouloir s’en couvrir. Alors que moi je supportais mal l’Oracle à mon bras.
En fait maintenant qu’elle se savait être vraiment libre, elle n’était plus cette gentille petite esclave humble, discrète, serviable quoi qu’un peu mutine, bref tout ce que j’aimais chez une femme… Elle avait révélé sa vraie nature, celle d’une femme pleine de malice, au tempérament de feu, à l’intelligence vive, mais en étais-je surpris ? Je crois que non, surtout pas après le test du Blob.
Elle me demandait pourquoi-ci, pourquoi ça ? Combien je vais gagner ? Quand est-ce que je commence ? Qu’est-ce que la Guilde ? etc., etc., etc.

Où était passée la petite esclave qu'un simple mot pouvait faire taire ?
En fin d’après-midi j’étais ruiné, mais Ashka avait une garde-robe digne d’une duchesse.
Nous avions quitté l’auberge, la donzelle ne voulait plus y mettre les pieds, pour emménager au caravansérail de la Guilde.
Et c’est dans un de ses meilleurs appartements que nous nous apprêtions à passer la nuit.
C’était Ashka qui l’avait choisi et elle avait deux chambres, un salon et comble du luxe une vraie salle de bain, mais chaque chambre avait un grand lit ainsi qu’une porte avec un verrou.
Si je voulais quelqu’une dans mon pieu, il me fallait soit appeler une prostituée, soit espérer qu’Ashka veuille bien partager ma couche. En tout cas au cours de l’après-midi, je l’avais vu se métamorphoser.
Je décidai de nous faire servir le repas en chambre. Je n’avais pas envie de me mélanger à la foule des clients de la taverne, ma " compagne " non plus.
Le repas fut excellent, arrosé d’un vin venant de Domina. Je jugeais qu’il valait mieux ne faire aucune allusion aux lits, ni exécuter de geste ambigu, après tout c’était une femme libre et, bien que Hors-Loi, je respectais autant que faire se peut les us et coutumes des gens que je croisais. Ashka avait changé de condition, il fallait que je m’adapte.
La belle me quitta pour gagner sa chambre. Il était encore tôt, il faisait toujours aussi chaud, j’ouvris en grands les fenêtres sur la nuit qui tombait. Je devinai au loin le fleuve. A cet endroit de son cours , il mesurait plus de 7 parasanges de large. Quelques îles jouaient avec lui à saute-moutons. Je pouvais aussi apercevoir la masse sombre de la haute colline du Dépotoir, elle-même sur une île que je savais reliée par un ponton à Yuchekha.

Je me demandai si à cette heure les esclaves travaillaient encore. Si je n’approuvais pas, je ne pouvais pas dire que je n’en profitais pas… Un peu comme Voltaire qui écrivait d’une main Candide et de l’autre encaissait les dividendes du commerce triangulaire.
Je me servis un verre, je m’assis dans un des fauteuils et je m’allumai un cigare.
Demain, j’irai à la Gare de la Guilde pour qu’ils accélèrent le mouvement. Il était temps que je parte à la rencontre d'Yggdrasil, que ma colocataire ait ses propres appartements et qu’elle commence son apprentissage au Greffe. Sans compter que mon What, mon roojas devait être vénère. Dans son enclos, même bien nourri, il ne pourrait supporter qu’un temps cette inactivité contre nature pour les prédateurs de sa trempe. Oui, il était temps de mettre les bouts, cette mission allait me rapporter un max, j’en avais le pressentiment.
Cela faisait bien 200 ans que j’épargnais pour construire ma propre "scolopendre". Encore un effort et je serai véritablement indépendant, je n'aurai plus aucun maître. Je pourrai sillonner Exo en tous sens, en sécurité et dans un confort certain. Évidemment, ce serait un véhicule d’occasion, mais j’avais la garantie qu’il serait entièrement révisé et qu’il aurait quelques options supplémentaires. Je serai ainsi le premier à avoir une "scolopendre" en nom propre. Même Garm qui, en règle générale, me dépassait en tout n’aurait pas cet avantage.
Il y avait bien longtemps que je n’avais vu Yggdrasil, qu’on appelait aussi le Tard Venu, oui, au moins plus de trente ans.
Notre première rencontre remontait à il y a bien 700 ans, c’était durant les Accords d’Armistice et la ratification de la Charte des Bannis* pour la création de la Guilde Souveraine.
Oui, je m’en souviens parfaitement d'Yggdrasil, un métamorphe auto-augmenté de la famille des cyborgs*. C'était un ennemi redoutable.
Des centaines de milliers que nous étions dans les trois camps, combien avaient survécu ?
Et pour quoi tout ça ?
Pour les intérêts de quelques Multinationales à la recherche de nouveaux minéraux et de nouvelles planètes à exploiter ?
Heureusement, le Blob avait réussi à s’immiscer dans nos cerveaux asservis. Ce que tous avaient pris pour un parasite était en réalité notre sauveur, un être monocellulaire polymorphe qui par notre truchement pouvait plus facilement se déplacer et évoluer en tant qu’Etre Régénéré. J’en étais là de mes réflexions quand Ashka fit son apparition. Elle était nue ou presque, car elle ne portait que le collier que je lui avais acheté ainsi qu’une chaînette d’or à la taille qu'elle tripotait entre le pouce et l’index. Sa peau luisait. Une esclave de la Guilde avait oint son corps d'huile précieuse et odorante.

  • Bientôt, je pourrai y suspendre mes clefs. Dès que j’aurai mon certificat de liberté, j’irai chez le meilleur effaceur pour qu’il m’ôte tous les stigmates de servage. Je sais, c’est cher, mais c’est pour moi une priorité.
  • Je croyais que tu avais sommeil… Pour l’effaceur, tu as raison, cela te permettra de te déplacer sans certificat.
  • Je sais, je sais. Au fait comment, est-ce possible que tu comprennes Yggdrasil qui semble si bien te connaître ? Et c’est quoi cette langue que je ne comprends pas ? Pourtant je suis Valdhorienne et je parle un grand nombre de dialectes et de langues.
  • Ce serait trop long et tu es fatiguée.
  • Je crois surtout que tu veux rien dire et que tu es fâché. Et si j'étais très gentille avec toi, tu répondrais à mes questions ?
  • Alors il faudra que tu sois vraiment très gentille.
  • Et si je suis vraiment très gentille… tu répondras à toutes mes questions ? Tu ne me mentiras pas ?
  • Faudra alors que tu sois très, très gentille.
  • Promis, Je serai très, très, très gentille. Alors qui es-tu vraiment ?

Elle s’était agenouillée entre mes jambes et elle avait délacé ma braguette. Elle tenait délicatement mon sexe dans la main.

  • Je suis Teixó fils de Rahan petit fils de Crao fils des âges farouches et je suis un Hors-Loi. Évidemment, ma généalogie était fantaisiste, on ne peut pas être fidèle lecteur de Pif Gadget sans qu’il n'en reste des séquelles.

Immédiatement, je sentis des ongles se planter dans mon pénis. Je faillis avaler mon vin de travers.

  • Tu te moques de moi… Je me fiche de ton père et de ton grand-père, tu ne respectes pas ta promesse… Comment peux-tu être si rapide ? D’où viens-tu ? Comment connais-tu Yggdrasil, alors que c’est presque un Dieu ? Et c’est quoi ce Blob ?
  • Tu veux vraiment la vérité ?
  • Oui, je veux tout savoir.
  • Alors coquine, arrête de jouer avec mon sexe, renoue ma braguette, sers-toi un verre, viens avec moi sur la terrasse et écoute bien cette histoire qui ne vaut que pour toi et la brise du crépuscule.
  • Je t’écoute maître.
  • Rrrrr ! Tu devrais te couvrir un peu.

Elle rit.

  • Il fait si chaud et j’aime être nue devant toi.
  • Comme tu veux. Mais avant écoute ce code et mémorise le VHJMED2763PO. C'est fait ? Oui, bon on continue. Tu vis sur une planète qui jadis avait pour nom de code Exo 450 TE.
    Cette planète assez semblable à la Terre est sensiblement plus grande, ce qui signifie que sa masse est presque égale à celle de la Terre. La terre est le nom de la planète d’où je viens, elle est aussi d’une certaine manière ton berceau. Exo est une planète de colonie humaine.
    Pour être plus précis, c'est la vingt-et-unième colonie et la première où l’homme pouvait s’exonérer de scaphandre ou de tout autre artefact pour y vivre et y prospérer. C’était après avoir découvert Meggenor 5, Salvaruss et quelques autres planètes et lunes abritant des vies extraterrestres non-compatibles avec un métabolisme humain sans protection.

    Avec Exo, l’humanité avait finalement enfin trouvé une planète vierge très similaire à la Terre qui avait un véritable potentiel de vie, mais pour une raison inconnue, elle ne la possédait pas encore, du moins c’est ce que l’on croyait.
    C'est ainsi que fut lancée l'opération Arche de Noé, qui visait à terraformer cette nouvelle planète et à la coloniser.

    La plupart des premiers pionniers étaient des Néoandroïdes, des cyborgs de génération 17.5 et des clones Juventus, car ils étaient mieux adaptés aux longs voyages dans l'espace sans l’application coûteuse des champs de stases à redondances limbiques en cocon.
    Ces nefs rapides utilisaient la fronde magnétique qui leur permettait d’atteindre 100 fois la vitesse de la lumière sans pour cela utiliser l’hyperespace qui nécessite toujours la construction d’un portail dimensionnel à relativité restreinte.

    Les premiers Mégadrones de la première mission à avoir exploré la planète de nombreuses années avant l'arrivée des nefs de transport amenaient déjà des spores, des graines, des virus et des bactéries pour implanter un embryon de vie terrestre à sa surface.
    Les nefs d’exploration étaient également équipées de robots de machines, telles que des imprimantes industrielles 3D et 4D, capables de construire à la chaîne des restructurateurs génétiques à correction ciblées et surtout les gigadiffuseurs caloriques ces unités industrielles autonomes devaient créer cette ébauche de vie et la diffusion à grande échelle d’oxygène, premiers pas pour une vie pérenne sur Exo.
    Avant notre arrivée, Exo était une planète sèche mais froide, car son atmosphère était ténue, sa surface était peuplée de déserts, de canyons, de lacs salés et de toundras d’exolichen dans ses régions les plus chaudes.

    En réalité de colossales quantités d’eau, étaient stockées dans les profondeurs de son sous-sol ou sous forme de glace à chacun de ses pôles.
    Les gigadiffuseurs caloriques sont vite entrés en action et 90 % des glaces ont fondues, en même temps qu’ils irradiaient de grandes quantités de chaleur puisée dans le noyau, ils diffusaient de l’oxygène et surtout du gaz carbonique. Les restructurateurs génétiques à correction ciblées faisaient muter les bactéries qui elles synthétisaient le CO2 pour le transformer en oxygène.
    Lorsque les premiers Néoandroïdes, cyborgs et clones sont arrivés, il y avait déjà assez d'oxygène dans l'atmosphère.

    Et des petits animaux simples et robustes survivaient déjà à sa surface sans aucune aide. Ils étaient en partit le résultat des restructurateurs génétiques à correction ciblées.
    Grâce à la construction rapide d’un Astroport, une connexion permanente avec l'orbite fut établie, ainsi, on pourrait mettre sous tension le portail dimensionnel à relativité restreinte.
    Les colons et les matières premières provenant de la terre, destinés au développement pourraient ainsi arriver en grande quantité.
    Mais Exo avait un secret et non des moindres, elle abritait un être vivant, un être unique, le Blob Sidéral et il ne voyait pas d’un très bon œil la venue de toute cette technologie et de ces intrus dans son monde.

    _ Maître, j’ai peur… Pourquoi tous ces mots nouveaux, je les comprends et je les connais ?
    _ Parce que tu es une Valdhorienne, tu appartiens à une race un peu différente, des habitants d’Exo. Tu es comme les Cimmériens, les Caudalis, les Gn’eiss* et quelques autres. Tes ancêtres étaient génétiquement modifiés pour remplacer les ordinateurs qui pouvaient être piratés et qui demandaient beaucoup d’énergie pour fonctionner. A la fin du conflit entre les 3 ou plutôt les 5 factions, il fut décidé de créer un lieu pour les Valdhoriens, c’était il y a 700 ans, mais comme tu le sais, Subarnipal a détruit ta cité ce qui a éparpillé ta race. D’une certaine façon, c’est peut-être une chance.

    _ Pourquoi dis-tu que c’est peut-être une chance ?
    _ Pour plusieurs raisons, vous êtes des banques de savoir ambulantes qui ne demandent qu’à être activées. On vous a parqués dans une jolie ville à l’écart des routes commerciales, on a étouffé votre banque de mémoire en atrophiant une partie de votre cerveau, on vous a simplement octroyé la capacité de comprendre les langues et les codes, quand je t’ai posé les questions sur le Blob, j’ai simplement réactivé toutes tes fonctions mémoires, tu es maintenant opérationnelle surtout depuis que tu as mémorisé le code VHJMED2763PO. Pour exemple une Valdhorienne comme toi peut jouer plus de 1000 instruments de musique, chanter, réciter de la poésie, jouer plus de trois millions de pièces de théâtre, rappeler 800 000 000 de romans, effectuer des tours de magie, dicter des recettes de livres de cuisine et des notices techniques et même discuter des derniers potins ! Sans compter la capacité de coder et de décoder tous types de documents, tu peux aussi compter et calculer des équations qui défient l’imagination et cela ne fait qu'effleurer la surface de tes nouvelles possibilités. D’une certaine façon, j’ai réveillé un monstre. Et je suis le premier à l’avoir fait depuis 700 ans, je ne sais si tu dois me remercier. Alors cesse de m’appeler maître, veux-tu. Ton savoir dépasse le mien et de loin. Moi, je ne suis qu’un soldat, un survivant d’une guerre sans âge, dont la seule vertu est d’être resté en vie.
    _ Tu dis que je suis capable de réciter 800 000 000 de livres, pourtant, je ne me souviens de rien ?
    _ C’est simple, tu es comme un dictionnaire, mais si personne ne l’ouvre, on ne peut pas savoir ce qu’il contient, c’est une sécurité pour toi et surtout pour celui qui t’emploie, je vais te donner un exemple. Ashka récite moi L’art de la guerre de Sun Tzu.

    _ Article 1 de l’évaluation. Sun Tzu dit : la guerre est d’une importance vitale pour l’Etat. C’est le domaine de la vie et de la mort ; la conservation ou la perte de l’empire en dépendent.
    _ Bon Ashka, arrête et oublie la suite que je connais. Ça y est tu comprends ce que je veux dire ?
    _ Oui, je suis une bibliothèque, mais pas le bibliothécaire. Ce n’est pas moi qui choisis le livre.
    _ Tu vois que tu n’es pas sotte.

    _ Mais c’est trop injuste, dès que tu m’as demandé d’oublier, c’est ce qui s’est passé, j’ai oublié la suite pourtant, j’étais sûr de la connaître.
    _ Et oui, je sais et comme c’est moi qui t’ai activée, c’est moi qui te contrôle.
    _ Mais si une autre personne me posait les questions sur le Blob ? Est-ce que cela m’activerait comme tu dis ?

    _ Oui et non, oui si je lui donne le nouveau mot de passe et s'il a un bracelet comme le mien, non dans tous les autres cas.
    _ Et si je ne veux pas répondre à tes questions ?
    _ Tu ne peux pas, tu es une Valdhorienne, tu ne peux qu’obéir à mes ordres, c’est comme ça.
    _ Alors je suis encore une esclave.
    _ Oui et non.
    _ Tu fais chier maître Teixó ! C’est quoi encore ce oui et ce non.

    _ Je vais t’expliquer, c’est très simple, je suis le seul sur cette planète à connaître le code de réveil des Valdhoriens. J’ai proposé jadis de vendre ce secret à la Guilde qui ne m’a pas cru, du moins, je le pense... tant la somme qu’elle me donnait pour que je leur révèle le dit secret était ridicule. À l’époque, c’était il y a une bonne dizaine d’année, j’étais furieux, j’ai même demandé aux gens des Lintres d’enlever une Valdhorienne pour faire ma démonstration devant le conseil de la Guilde, mais ces crétins m’ont ramené une gamine de 5 ou 6 ans qui n’avait pas encore bu le caudalium*, donc j’ai payé le rapt, j’ai fait ma démonstration devant deux membres de la Guilde tout en sachant que ça ne marcherait pas. Evidemment, j’ai posé d’autres questions pour garder le secret. Depuis longtemps je n’ai plus confiance en personne, pas même en la Guilde. À force de parcourir ce monde comme un mercenaire, j’ai appris à me méfier, les seuls en qui j’ai confiance… C’est What mon roojas et le Blob. C’est aussi pourquoi je me suis porté volontaire pour la reprise de Valdhore, je pensais bien trouver une Valdhorienne encore vivante, mais je n’ai repris que des ruines vides de vie. Après, j’ai appris que la Guilde me surveillait, c’est pour cela que je n’ai pas couru derrière les caravanes d’esclaves qui avaient quitté ta ville en feu. Les années ont passé sans que je fasse trop de vagues, me faire oublier surtout de la Guilde voilà ce que je cherchais, j’avais le temps, mais pas trop non plus, car le cristal qui irradiait la source qui donnait le caudalium avait été détruit en même temps que la ville, fichu Subarnipal si je le tiens celui-là… Tu fais donc partie de la dernière génération des banques de savoir. Je sais aussi que tu fais partie d’un piège, tu en es l’appas.
    _ Si tu dis vrai, pourquoi me dis tu tout cela ?
    _ C’est simple, la chambre dans ton bordel était sous surveillance, c’est pourquoi je t’ai réveillé devant une gargote alors que j’étais sûr de ne pas être suivi.
    _ Et ici, dans un appartement de la Guilde ?
    _ Tu penses que j’ai pris mes précautions, c’est aussi pourquoi on est sur cette terrasse et comme je vais modifier tes souvenirs cela n’a guère d’importance… Écoute encore avant que tu me frappes avec tes jolis petits poings, ce que j’ai fait, ce que je vais faire, c’est pour ton bien et celui de ta race. Si je donne ou vends mon secret… Tous les Valdhoriens vont se retrouver dans des fermes à savoir. Enchaînés à des unités de résolutions, vous serez nourris par des sondes, votre reproduction sera faite par insémination, vous serez de vrais esclaves sans volonté. Ce que je te dis, tu sais que c’est la vérité… C’était votre vie d’avant la guerre du Blob, alors n’aie crainte, un jour tu seras maître de ton savoir, c’est le Blob qui me l’a promis.

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rugors* : j'ai le nom mais pas l'animal si quelqu'un a une idée je prends.

Capitouls* : Membres du conseil d'une ville libre.

Champ du Lys* : Bataille entre les Dominiens et l'Empire de l'Est, Honorius et Ser étaient les généraux de la réserve et du train.

Labrulbergens* et les Krizzons* : Peuples du Nord alliés de la reine Igfrid.

Bataille du Plateau de la Lune* : Grande victoire d'Honorius.

Gn’eiss* : Les Gn’eiss des sous-espèces humaines modifiées qui vivent à Ligéris, ex Mégatoune, cette race s’était retirée dans des grottes, des tunnels sous la ville de Ligéris, sous terre elle a appris à cultiver les moisissures et les champignons exotiques d’Exo. D’une certaine façon elle est très proche de leurs cousins Cimmériens de l’hémisphère nord. L’inventivité de ce groupe de « tunneliers » s’est révélée être un franc succès, car il a construit de grandes forteresses et de grandes villes souterraines tout à fait adaptées au climat désertique, puis les Gn'eiss ont colonisé à nouveau la surface du désert et ils ont mis au point un grand nombre de technologies grâce à l’aide des Caudalis (eux tres proches des Valdhoriens). Ce sont les alliés des Samaëliens. Les Gn’eiss ont la peau sombre comme l’ardoise.

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