CHAPITRE 30: Ba-Marcon, Ugly, Nicéphore, la traversée du désert
Ils venaient de quitter l’abri des futaies de bouleaux argentés, leurs feuilles tremblantes s’agitaient comme des milliers de papillons.
Leurs chevaux marchaient de front et le vent glacial de la Haute Steppe les saisit par surprise, bourrasques de grésil crachées à leurs visages.
Devant eux s’étendait à perte de vue une prairie de regain, presque bleue, qu’un vent teigneux couchait puis redressait. Il peignait et repeignait le paysage jusqu’au lointain horizon vaguement vallonné.
Après leur lente chevauchée à travers des forêts aux troncs étroits frileusement serrés les uns contre les autres, après le temps perdu à contourner maints obstacles, comme des étangs fangeux, des tourbières lugubres, après les chablis hérissés qui parsemaient les layons bourbeux qu’ils suivaient difficilement depuis plusieurs jours. Un horizon enfin dégagé s’ouvrait devant eux. C'était comme une délivrance, il n'y avait que quelques collines et de loin en loin, des bouquets d’arbustes rabougris pour limiter la vue sur cet infini mouvant.
Ils firent galoper leurs chevaux. Leurs sabots soulevèrent moult mottes de terre qui retombaient dans un bruit mat. C'est ainsi qu'ils entrèrent dans cette contrée sauvage, vallonnée, presque déserte, dans ce territoire venteux, où ils caracolèrent toute la journée, toute la nuit sous deux froides lunes d’argent, toujours et à bon train ils se dirigeaient vers Hérate-La-Rouge.
Ils recherchaient l’ancienne route des Colchis, ou le fleuve Amiriu-Dahya qui marque la frontière entre la Siggdiane et le Naburrestan.
Quand ils trouvèrent la piste, ils y relevèrent les nombreuses traces fraîches de sabots ferrés. La crainte des patrouilles les fit quitter le grand chemin, pour se diriger alors vers les cairns de Belikh, et de là, ils obliquèrent vers Kaileof, autre lieu, où l’on passe ordinairement le fleuve en bac, pour reprendre la route vers Hérate-La-Rouge.
Ils durent se cacher à l’abri d’un bouquet d’arbres, plus bas près du bac, car ils reconnurent un escadrons de cavalerie de Subarnipal qui semblait monter la garde.
Ils firent donc un long détour à la recherche d’un gué.
Ils voyagèrent toujours à l'ouest, longeant le fleuve, désespérant de trouver un tel passage. Enfin au milieu de la cinquième journée, ils trouvèrent alors qu’ils remontaient le cours de l’Amiriu-Dahya un lieu où passer. Le haut fleuve très large à cet endroit approchait les deux lieux, si bien que jusqu'à l'horizon ce n'était qu'abondance de bancs de sable, de graviers, de galets ou de bras d'eau argentés à la course rapide, ils étaient peu profonds mais glacials. Avec beaucoup de précautions, ils franchirent les multiples bras du fleuve. De l’autre côté, la steppe était à nue, c'était un désert à la végétation rase.
Ils trottèrent sur une vaste étendue sablonneuse de ponce pulvérisée, ils la foulèrent durant plusieurs lieux, puis celle-ci fit place à une couche lisse d'argile jaune rougeâtre plantée d’îlots de petites fleurs bleues, ils avaient l’impression de traverser le fond d'une mare ancienne toute craquelée de grandes dalles hexagonales.
Au point du jour ils firent halte. Ils virent qu’ils avaient encore à attendre, là-bas, à l’orée du grand désert du Naburrestan, là-bas, au loin, s’élevait une colonne de poussière, ce pouvait être soit une caravane soit une bande armée.
Dans le doute, ils attendirent d’être renseignés.
Les chevaux au repos, ils s'étaient emmitouflés dans des cuirs doublés fourrures. Cachés derrière un des nombreux tumulus oubliés, ils patientaient dans le froid sec de cette contrée qui donnait à leur habits des airs de cartons.
La plaine immense d’herbe rase, pareille à un océan houleux, les entourait de toutes parts.
Derrière eux, les montagnes de la Scie des Géants avaient entièrement disparu au-dessous de l'horizon dans un halo d’abord bleuté, puis rosé. On apercevait au loin, çà et là, quelques khirgahs qui sont des tentes rondes, demeures des nomades Naburmans.
Ils se remirent en marche, firent halte près d'une de ces yourtes et Nicéphore qui connaissait un peu la région ainsi que la langue servit d’interprète, il demanda l’hospitalité des voyageurs.
Les habitants étaient en petit nombre, au premier aspect, un étranger leur aurait trouvé l'air farouche et terrible, un second regard aurait confirmé le premier.
Ils étaient tous coiffés de grands bonnets de peau de mouton, de vestes en peau retournées, les Naburmans se promenaient fièrement autour d’eux, mais ils ne les inquiétèrent pas. Alors ils dressèrent leur camp, montèrent leur petite tente en cuir de yak huilée et autour d’un feu fait de briques de bouse qui fumait beaucoup, ils virent au loin une colonne de poussière. Nicéphore expliqua à ses deux compagnons que pour traverser cette vaste étendue, le voyage, selon qu'on se hâte plus ou moins, durerait quatre ou cinq semaines.
Un abominable voyage en perspective. Ils devraient traverser de part en part le Gouressou-Gadzir*.
Nicéphore disait que les charrettes usitées dans le nord du Naburrestan pour de tel voyages, ainsi qu’à l'intérieur de cette vaste steppe, étaient grandes, sans ressorts, ni lames sur les essieux, qu'elles étaient semblables à de gros fûts qu’on aurait mis sur des berceaux pourvus de six, quatre, ou deux grandes roues ferrées de clous à tètes plates. La forme des chariots permettait de mieux résister au vent et aux intempéries, en outre un plancher à presque mi-hauteur permettait de stocker toutes sortes de choses dans cette soute bien protégée.
Que les routes du Cairns de Belikh au gué de Kaileof, puis celles allant vers Hérate-La-Rouge, étaient peu, ou point frayées, ouvertes au gré des passages des charretiers, des troupeaux, ou des caravanes, elles étaient pleines d'ornières, de fondrières et de pièges de toutes sortes.
Les chariots étaient traînées par des mulets, des chevaux des steppes, ou plus souvent par des kurts, ils n’allaient dans de tels chemins que de cahots en cahots, de soubresauts en secousses. Dedans, on était tout le temps jeté de droite et de gauche contre les parois de la charrette, soulevé d'en bas, poussé en avant, tiré en arrière, de telle sorte que s’il y eut coulé dans vos veines du lait, à la fin de la journée ce serait du beurre !
Et pour peu que l'on roulât sur un tronçon caillouteux, alors on se sentait ébranlé jusque dans la moelle des os, claquant des dents et bégayant comme si l'on eut eu la fièvre, on finissait par avoir tout à l'envers, la tête, le cœur, l'estomac, on vomissait tout ce qu’on avait mangé et tout ce qu’on aurait pu manger.
Être passager était la plus abominable des tortures qui durait tout le long du voyage. Il fallait aussi compter avec les nombreux retards, les caravanes étaient toujours retardées par toutes sortes d'incidents, des essieux rompus, des charrettes renversées, des embuscades de pillards venus souvent de Scythy, ou des attaques de meutes de loups.
Mais parfois on pouvait emprunter une des antiques voies de communications qui étaient très-larges, sans pavés d'aucune sorte, mais d’une sorte de ciment gris, on y trouvait peu d'ornières, on pouvait aussi longer une des voies abandonnées de la Ligne, dans les deux cas on était sûr de trouver qui un puits, qui un caravansérail en encore bon état.
Lorsqu’on prenait les autres pistes, on était sûr que les ornières, jamais au grand jamais n’étaient comblées, les fondrières de ces routes, avaient la même boue quand il pleuvait, la même poussière quand il faisait sec et que le vent se levait. Aussi les charrettes s'enfonçaient dans la boue ou bien, selon le temps qu'il faisait, soulevaient des nuages de poussière.
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Lorsqu’on s’approchait d’un ksar ou d'un caravansérail, on voyait circuler une foule de gens allant à cheval, un grand nombre de chariots, de longues files de chameaux, de kurts, ou de yaks qui portaient toutes sortes de marchandises. Les caravanes d'esclaves étaient plus rares.
Dans les auberges des steppes d’Hyperborée, du Naburrestan ou du Gouressou-Gadzir le voyageur désargenté ne trouvait rien d’autre que le toit d'une des granges et de hauts murs pour s'abriter, aussi fallait-il apporter, son couchage, ses vivres, ou de quoi payer.
Au loin, la colonne de poussière se dirigea vers l’est, s'éteignit. Yahnick, Nicéphore et Ugly ne surent jamais si c’était une caravane, une troupe armée ou un troupeau. Traverser cette steppe sans être accompagnés aurait été une folie, il fallait se résoudre à attendre le passage d'une caravane que Nicéphore augurerait comme sure.
Pour patienter, ils aidèrent les Naburmans qui regroupaient leurs troupeaux de moutons, de chevaux et de chameaux qui paissaient en toute liberté.
Un soir, les chiens jaunes, fidèles gardiens du camp, signalèrent furieusement l'approche d’une dizaine de rôdeurs Scythys que les feux du campement avaient sans doute attirés. La quarantaine d’hommes qui peuplaient les yourtes étaient sortis et les attendaient une main à portée d’arme alors que les femmes étaient restées sous les khirgahs silencieuses mais armées.
Les cavaliers, équipés de kontos*, s'arrêtent quelques instants et sans descendre de leurs montures, demandèrent des nouvelles d'un chameau qui dirent-ils c’était égaré et qu'ils avaient perdu dans la journée, après l'avoir acheté à des Naburmans près du puits de Mizilug-Djabalaga. Nicéphore, après qu'ils furent partis silencieusement sous les aboiements, opina de la tête et dit à ses amis que les Scythys n’avaient jamais rien acheté et qu'ils achetaient d'ordinaire leurs chameaux « sans bourses déliées ».
Deux jours passèrent, alors qu’ils chevauchaient en compagnie des cavaliers des steppes, ils virent de la fumée qui montait d’une khirgah isolée près d’un arbre fourchu, ils pressèrent leurs chevaux qui furent bien vite au galop, ils arrivèrent à un campement en feu. Une jeune fille gisait là, dénudée, elle avait été violée et tuée par une bande de pillard. Les traces étaient encore fraîches, quelques hommes restèrent près de la khirgah pour rechercher des survivants.
Yahnick, Ugly et Nicéphore, partirent avec les poursuivants. Ils rattrapèrent la horde sauvage, la nuit était tombée la petite lune était pleine. Leurs compagnons pour des raisons de superstition n’attaquaient jamais la nuit de la pleine lune minore. Ce qui ne découragea pas le trio.
Yahnick partit en tête et commença le massacre.
On entendit des hurlements effroyables, comme seul savent faire les grands loups argentés de Cimmérie. À la pointe du jour, leurs alliés trouvèrent un monceau de cadavre éviscérés, aux cages thoraciques grandes ouvertes, aux entrailles pendantes. Ugly et Nicéphore finissaient de vomir, alors queYahnick maculé de sang finissait de dévorer un cœur. Ils avaient épargné un homme, celui qui semblait être le chef. Les cavaliers des steppes qui pouvaient être aussi sauvage que les Cimmériens s’inclinèrent devant Yahnick, ils avaient tous compris. Le prisonnier fut traîné devant son forfait et attaché à l’arbre fourchu. Il y avait en effet des survivants, un vieil homme et son fils, la jeune fille était sa sœur.
Le vieil homme était un chaman respecté et craint, il apprit la conduite des étrangers, et surtout le carnage du Cimmérien. Ce sage connaissait le Dominien, aussi l’invita-t-il seul sous ce qu’on avait pu sauver de la khirgah.
Il lui expliqua qu’il ne voulait pas que l’âme de sa fille soit condamnée à errer de par la steppe et il lui demanda d’être son époux.
Seul un époux aimant aurait pu faire acte d’une telle vengeance.
Yahnick répondit qu’il comprenait et qu’il acceptait cet honneur.
- Homme au cœur de loup, pourquoi te caches tu sous cette apparence ? Lave tes cheveux qui sous cette teinture, sont je le sais aussi blanc que les neiges de la Scie des Géants. Ici et maintenant, tu n’as plus à craindre personne. Pour l’éternité tu seras mon gendre, tout le monde te respectera. Je suis fils de Khan, grand chaman des Naburmans. Quel est ton nom Cimmérien ?
- Tu as raison. Je suis Yahnick fils d’Ar-Marcon du clan des Absalon, Duc d'Orange, Maître des hautes terres, chevalier à la longue épée.
- Le Scythy que tu as épargné sera tué sur la tombe de ma fille, veux-tu l’exécuter ?
- Non. Cet honneur revient à ton fils. J’ai fait ma part, il ne convient pas à un jeune époux de faire couler le sang. La vengeance est tienne désormais.
Il passa donc trois nuits à côté de la jeune défunte qui reposait, trois jours à jeûner. Après quoi, on creusa près de l’arbre une tombe profonde dans laquelle on coucha la malheureuse toute habillée de ses plus beaux atours, ses mains sortaient de ses manches ce qui signifiait que son âme était maintenant en paix.
On en creusa une autre beaucoup moins profonde et on y amena le prisonnier.
On le fit s’agenouiller devant, ses mains étaient attachées dans son dos.
Alors le frère avec un gourdin lui fracassa la mâchoire. Dans sa bouche sanguinolente on y introduisit de force un étron. Puis on l’émascula, ses attributs virils furent cloués à la branche qui se tournait vers l’ouest.
On attendit qu’il se vide de son sang impur, enfin on le poussa sans ménagement face contre terre dans ce qui serait sa tombe, les guerriers à la hache lui sectionnèrent les chevilles afin que son âme ne puisse courir la steppe, puis ils lui pissèrent dessus, et on le recouvrit de terre quoiqu’il fût peut être encore en vie. Un jour passa. La coutume voulait qu'on fît un grand banquet pour féliciter le veuf.
Des quatre côtés du chemin, les femmes venues par dizaines d’on ne savait où s’étaient placées en cercle et pleuraient à côté de la tente en compagnie du veuf.
Les hommes organisèrent les jeux funèbres, une course à la tête, en l'honneur de la défunte.
Du campement d'où ils étaient, ils ne tardèrent pas à voir accourir au galop, de tous côtés, des cavaliers qui se rassemblaient peu à peu dans un vallon en forme de cirque. C'était le champ de course qu'ils avaient choisi d’un commun accord sans presque se concerter, on planta une lance à chaque extrémité.
Un cavalier passa devant eux à bride abattues, il portait au bout d'une pique la tête d'un ennemi qu'on venait de sacrifier. Il s'approcha de la troupe des coureurs, on passa la tête dans une sorte de polochon en cuir avec un nœud à chaque extrémité, puis poussant un long cri de défi guttural, la poursuite commença avec un grondement de sabots mêlée aux sifflements, aux cris des participants et des nombreux spectateurs.
Il se sauvait ventre à terre toujours hurlant, une main sur le pommeau de sa selle, l’autre tenant une des extrémités du polochon sanglant debout dans ses étriers il faisait tournoyer le cruel trophée au-dessus de sa tête.
On chercha à lui barrer le chemin, on l'entourait, il s'échappa, s’esquiva encore, son cheval se cabra.
Un des cavaliers qui le pressait arriva à le toucher, l’autre de se pencher pour l’esquiver, malgré tout on est sur le point de lui arracher le traversin, il le jette à terre du côté opposé, s'arrête, son cheval pirouette, le ramasse sans quitter les étriers et fuit dans la direction opposée.
Un autre groupe de cavaliers le cerne, lui clairement essoufflé renonce provisoirement à la lutte, lance la tête au milieu d'eux.
C'est une furieuse mêlée, un piétinement de sabots, un nuage de poussière, une bousculade sur place, les chevaux piaffes flanc contre flanc, croupe à croupe forment un bloc compacte, chacun faisant son possible pour ramasser l'enjeu le garder et gêner les mouvements des autres, coups de poings, de cravaches et même morsures, les chevaux parfaitement dressés ne sont pas en reste, ils se cabrent, c'est un festival de ruades.
Tout à coup, il y a une débandade, un galop précipité.
L'un d'eux a pu saisir la tête entre les jambes des chevaux et c'est reparti, on donne la chasse au vainqueur de l'instant. Ugly, qui monte un bon cheval et ne manque pas de orgueil, trouve l'occasion de se couvrir de gloire, il faut bien éblouir les jeunes filles que diable. Il se débarrasse de son glaive et de son manteau en fourrure de ronnes*, qu'il confie à son ami Nicéphore, celui-ci n’a pas le temps de le prévenir, ni de le mettre en garde, lui s'avance vers les coureurs, fièrement, au petit trot de sa jument pangaré*.
Il se met de la partie et bientôt, grâce à son agilité, parvient à ramasser la tête, il fuit vers Nicéphore et Yahnick faisant tournoyer son trophée au-dessus de sa tête.
- Cela est contraire aux règles de la course murmura Nicéphore à Yahnick, l'usage veut, qu'on ne soit le vainqueur définitif qu'après avoir fait cinq fois le tour de la piste en conservant l'enjeu, notre ami va passer un sale quart d’heure. Ugly le jeune héros un peu trop présomptueux, à trop misé sur son coursier, deux cavaliers l'arrêtent en pleine course, le coincent entre eux, les autres fondent sur lui de toute part et le cernent.
La mêlée est tellement confuse qu’on ne distingue qu'une masse de gens qui se heurtent et se cravachent.
Soudain comme une nuée de passereaux ils se dispersent et alors on voit très-bien Ugly sur le dos, son cheval qui se sauve au petit trot la queue en l'air, tandis que les Naburmans toujours à leur jeu galopent au loin sans s'occuper le moins du monde de l'importun qu'ils ont jeté à terre sans ménagement.
Ils craignent une seconde pour les côtes et le crâne de leur fidèle ami, mais celui ci ne tarde pas à se dresser séant sur ses jambes, se tapant sur les cuisses, s’époussetant le plus dignement possible, il se dirige en boitillant du côté de son cheval, qui maintenant broutait une herbe rase et tendre que son maître eût voulu sans doute beaucoup plus épaisse.
À pieds à coté de sa monture Ugly s'en retourne vers ses amis, alors que Nicéphore s'efforce d'expliquer les motifs de sa mésaventure.
_ Ugly, dit-il, n’a pas donné sa part pour la tête. Les Naburmans ne sont pas content, en plus il faut faire cinq fois le tour du vallon, tu as de la chance qu’ils ne t’aient pas assommé.
_ Tu veux dire que les Naburmans se sont cotisés pour acheter le supplicier et se divertir ? Ugly, qui a pu se hisser sur sa bête, avec un sourire contraint, leurs conte son échec et donne l'explication de la culbute qu'il vient d'exécuter.
Deux cavaliers s’étaient placés à ses côtés, l'un à droite, l'autre à gauche, ils lui saisirent le polochon, le premier par un nœud, le second par l'autre, et, tournant bride brusquement, talonnant leurs chevaux, ils jetèrent Ugly à la renverse par-dessus la croupe de son cheval.
Et voilà pourquoi la sienne de croupe est endolorie et qu'il se penche en avant et se tient au pommeau de sa selle debout dans ses étriers.
Mais son retour piteux fit rire l’assemblée et les jeunes filles n'en pouvaient plus de pouffer derrière leurs larges manches colorées, ou cachées par leurs éventails dont elles sont friandes.
_ Il ne sera pas dit que Ugly, votre serviteur se fasse humilier de la sorte, à qui dois-je donner la somme pour participer ?
_ Je ne sais pas si c'est raisonnable, mais si tu veux vraiment. Je ne sais pas si tu as fait attention, au pied du mat planté au levant, il y a une petite corbeille, jette j'y l'équivalent de 20 has, tu peux aussi parier sur toi même, dans ce cas tu inscris ta cote en faisant des nœuds sur une cordelette, tu l'attaches à la garde de ton poignard et tu le plantes sur le poteau. Je suis assez clair ?
_ Oui, j'ai une question, si j'ai compris, tout est permis sauf les armes blanches.
_ Exacte.
_ Si je termine à pieds c'est bon ?
_ Il n'y a aucune règle là-dessus, il faut juste faire cinq tours en tout, le premier qui les fait a gagné, c'est tout.
_ Ba-Marcon passe-moi ton ceinturon et si vous voulez être riche pariez sur moi.
_ Pas un has ! On garde l'argent pour payer le chaman qui devra te soigner. Il haussa des épaules galopa vers la mêlée. On l'entendit partir d'un grand rire, comme si les paris étaient dans sa bourse.
_ Je crois que notre ami est un peu trop présomptueux. Je crois qu'il a vendu les plumes du horchas* du Moggave avant de l'avoir tué.
_ Mais cher Nicéphore, à quoi sert de tuer un horchas si tu n'as pas vendu ses plumes ? Je m'en vais de ce pas parier sur sa tête. Ugly avait de nouveau réussi à s'accaparer de la tête, le diable à ses trousses, il venait de boucler son deuxième tour. Plus que trois pensa-t-il.
Il avait une idée derrière la tête. C'était un coureur des bois, un acrobate, au jeu du taureau, jeu consistant à sauter pas dessus ces monstrueux taureaux du grand delta.
Nombreux étaient les participants à avoir déjà bouclé trois tours, il fallait être concentré et jouer de malice.
De sa ceinture il retira une petite fiole, il en aspergea la croupe des chevaux qui le pressaient de trop près, ce ne fut alors que hennissements, charivari et cavalcades, les chevaux voulant se monter les uns les autres, cavaliers désarçonnés, ruades, chevaux se cabrant à tout va.
Pourquoi ce chambardement me diriez-vous ? La réponse était simple, la fiole contenait de l'urine de jument en chaleur. Tous les chevaux des participants étant des étalons on devine la suite.
Sans plus attendre Ugly finissait son Quatrième tour. L'odeur s'estompant et l'habileté des cavaliers, ramenèrent une partie des Naburmans dans le jeu, il manquait une centaine de mètres à Ugly pour conclure le cinquième tour, maintenant le danger venait à sa rencontre, une quinzaine de cavaliers faisaient front et le chargeaient, un mur infranchissable, potentiellement mortel entre lui et la victoire. Sans attendre, à la surprise de tous, il sauta à terre, finit de vider la fiole sur la croupe de sa jument, lui donna une claque pour qu'elle galope dans l'autre sens, résultat garanti, la moitié des étalons pressaient de leurs ardeurs la pauvre jument. Sept à lui barrer le passage, Ugly ne semblait pas nerveux outre mesure, il versa une autre fiole sur ses vêtements, de la pisse de loups de Cimmérie mélangée à celles de panthères du Kouch, tout pour terroriser les pauvres étalons, seul deux chevaux restaient en lice.
Avec le ceinturon de Yahnick, il claqua le museau du premier qui se cabra, le cavalier tomba. Pour le second, il passa sous sa bête, en un éclair il s’accrocha à l'étrier et poussa sur la jambe du joueur, lui aussi vida de sa selle, mais il n'était pas au bout de ses peines, d'autres compétiteurs qui étaient tombés près du poteau c'étaient eux aussi relevés, résolus plus que jamais à faire front commun face à cet étranger, le polochon sous le bras il courut vers les Naburmans dribblant les uns, feintant les autres, car si les hommes des steppes étaient de bons cavaliers, ils étaient de piètres coureur à pieds, pour les jeunes filles qui l'encourageaient il fit un saut périlleux au-dessus du dernier empêcheur de tourner en rond.
Il avait fait ses cinq tours, sans réfléchir il donna un formidable coup de pied dans la tête, celle-ci vola jusqu'au milieu des jeunes filles en délires. Heureux de ses prouesses, il retourna près de ses amis.
_ Qu'as-tu fait, malheureux ?
_ Et bien, j'ai gagné, comme je me l'étais promis. J'espère que vous avez parié sur moi ?
_ Je ne parle pas de ça ! Mais tu as lancé la tête parmi toutes ces pucelles, celle qui te ramènera la tête sera en droit de demander ta main.
_ Quoi ?
_ Oui, tu as bien compris. Que le grand varan me dévore tout cru dans quoi je me suis encore fourré ? Elles furent trois à venir chercher leur bien. Car soit sous le choc soit à la suite d'un partage un peu musclé, la tête ou plutôt une bouillie sanglante s'était divisée en trois. Bon laisse-moi faire dit Nicéphore, mais tu vas en être quitte pour donner pas mal de ta personne et pas mal de tes gains. Tout ce que tu veux mais sauve-moi de ce piège et par tous les dieux de la grande forêt je ferai ce que tu veux. Cette nuit-là Ugly planta son kontos* lame en l'air devant sa yourte, trois rondaches y étaient attachaient, car chez les Naburmans l'emblème de la femme est la rondache, tandis que pour l'homme c'est le kontos. Il devait honorer les trois prétendantes et bien évidement les doter ou les épouser. Il fut très généreux, les trois jeunes femmes sortirent de la yourte riches et heureuses, être dépucelées par le vainqueur des jeux était un insigne honneur
Le chaman prit une nouvelle fois à part Yahnick et lui fit cadeau d’un mot, un mot secret qui ouvrirait toutes les khirgah de la grande steppe et même au-delà. Quelques jours passèrent et une caravane fut détournée à leur intention. Ugly et Nicéphore ne dirent jamais ce qui c’était réellement passé la nuit du carnage.
Une chose était sûr c’est qu’au respect qu’ils avaient envers Yahnick ce mêlait maintenant une sorte de crainte superstitieuse.
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Yahnick y gagna un surnom : le loup gris de la pleine nuit. Ils avaient donc commencé par remplir un certain nombre de charrettes de matelas, d'une batterie de cuisine et de provisions en plus de quelques marchandises afin de se faire passer pour de simples marchands. Éclairés par l'expérience de Nicéphore, ils s’étaient bien gardés de monter sur les chariots et c'est à cheval qu’ils firent le voyage.
En dehors des charretiers qui conduisaient les attelages, il y avait dans la caravane toute une domesticité, tout un tourbillon d'hommes au teint olivâtre, de palefreniers, de mercenaires qui louaient leur protection, de marchands de toutes provenances et plusieurs interprètes volubiles qui n’étaient jamais d’accords entre eux. Quand, au mitan de la journée, ils s'arrêtaient pour faire manger les bêtes, ou le soir, lorsqu’ils faisaient halte pour passer la nuit, la caravane remplissait toute la cour des auberges qui étaient en générale entourées de hauts murs pas toujours en bon état, les brèches étaient nombreuses, jamais comblées. Et alors quelle confusion !
Tout le monde criait, s'agitait, se querellait ; mais c'était à qui en ferait le moins possible. Les charretiers, pour rien au monde, n'auraient aidé à décharger les voitures ni à porter quoi que ce soit ; les marmitons sales aux tabliers graisseux, les palefreniers, les interprètes, étaient chacun renfermés dans leurs étroites spécialités car telle était la loi des castes ; les domestiques de l'auberge qui venaient en addition se mettre à leur service ne paraissent aider à rien hormis à essayer de chaparder. On ne saurait imaginer le nombre de gens que nécessitait la moindre besogne. Leur caravane était lente ils ne faisaient en moyenne que cent quinze taranges*, par jour, ce qui équivalait à presque trente-cinq kilomètres.
Avec les affreuses voies de communication du pays et les aléas du climat, on ne pouvait aller plus vite.
Les chemins étaient partout plus mauvais que les plus mauvais chemins comtaux de Cimmérie.
Il est vrai qu'aux abords de la ville de Bactres on rencontrait encore des tronçons des routes de l’ancien empire des Parthorums, qui ont dû être autrefois pavées et recouvertes de ce que les anciens appelaient bitume, jadis elles étaient entretenues ; mais il y à longtemps qu'elles étaient à l'abandon.
Aujourd'hui ces routes impériales étaient délaissées pour des traverses et des sentes, où l'on se frayait un passage du mieux que l'on pouvait.
Les auberges où ils s’arrêtaient étaient toutes construites sur un même plan, c'était à croire qu'ils ne changeaient point de gîte, qu'ils n’avançaient pas.
Toujours à l'entrée de la grande cour, à côté de la porte cochère aux lourds battants de bois gris, se trouvait un petit bâtiment séparé où l'on servait à boire et à manger aux gens qui ne faisaient que passer ; c'était là comme une annexe de la taverne et de l'hôtellerie principale.
Des deux côtés de la cour étaient des hangars avec un étage pour les marchandises et des écuries pour les chevaux et les mulets, les chameaux et les kurts étaient menés dans des enclos car, disait-on leur odeur incommodait les équidés.
Au fond, faisant face à la porte cochère, une série de petites chambres destinées aux voyageurs, ouvrant sur la cour et sans communication entre-elle.
Au milieu des petites chambres, il en était plusieurs généralement double, plus spacieuse avec une porte plus grande et un verrou, et par exception un mobilier plus fourni, c'était là le logement des hôtes d'importance, où l'on les accueillait.
La table et les quatre chaises et les deux coffres constituaient du reste tout le mobilier, car autrement l'appartement n'avait que les quatre murs et le kang. Le kang, dans cette vaste région, tenait lieu de lits ; c'est sur lui que la nuit ils étendaient les matelas et les couvertures pour dormir. Il était formé par un des côtés de l'appartement, surélevé de deux pieds environ au-dessus du reste du sol.
Par-dessous cette surélévation il y avait un petit foyer et le tuyau de céramique du fourneau traversait dans toute sa largeur la partie surélevée.
Le kang, par ce moyen, pouvait être chauffé pendant l'hiver.
Ces auberges du désert étaient affreusement sales, les murs des pièces étaient très souvent noircis, lézardés couverts de graffitis plus ou moins obscènes, le plus souvent plus.
Il ne semblait point qu'il y en ait de nouvellement construites, elles étaient toutes plus ou moins vieilles et délabrées voir presque ruinées.
En arrivant, pour se clore un peu, il fallait presque toujours recoller les parchemins qui tenaient lieu de vitrage, ou bien ajuster les huis détraqués de la porte quand il y en avait une. Mais durant ce long voyage le confort était le moindre de leurs soucis.
Aussi à peine descendus de cheval ils avalaient un frugal dîner, puis ils allaient s’entraîner au maniement des armes, après ils rejoignaient le grand feu de camp au centre de la cour et là ils sacrifiaient à la cérémonie du thé et du Moggave Tequila tiède.
Pour Ugly et Ba-Marcon c’était l'occasion de se familiariser avec les us et coutumes de la région, Nicéphore traduisait.
Parfois les hommes regardaient Ba-Marcon et à voix basse disaient c'est le loup gris de la pleine nuit alors il y avait un silence, un silence pesant c'était le signe qu'il était pour eux d'aller dormir.
Dormir pour eux c'était s'allonger à tour de rôle sur le kang, sans même sentir la morsure de la vermine dont il était peuplé. Puis ce fut la nuit des deux pleines lunes, la nuit des fauves, nuit où sur la steppe les grands loups se réunissent en de grandes meutes qui pouvaient atteindre les trois cents individus voir plus.
C'est nuits là personne ne pouvait dormir nul n'était à l'abri, les loups comme fous enragés pouvaient saccager tout un relais sans trouver une résistance assez forte.
Heureusement ces nuits étaient rares. Mais présentement, tous déjà se barricadaient du mieux qu'ils pouvaient, mais à la fébrilité qui régnait on sentait bien que la terreur montait crescendo. Au milieu de tout ce tohu-bohu Ba-Marcon continuait à manger tranquillement malgré les avertissements pressants de ses amis. Avec sa cuillère il racla une dernière fois son assiette. Des collines venaient des hurlements, des aboiements rauques, des jappements, on devinait des centaines de paires d'yeux, de babines retroussées, de crocs acérés.
_ Attendez moi là, j'ai besoin d'aller me dégourdir les jambes.
_ Tu ne vas pas sortir ! Pas maintenant ! S'enquit Nicéphore.
_ Je suis un chasseur, laisse-moi t'accompagner. Intervint Ugly.
_ Je ne vais pas te laisser ennuyer ma famille. Pas ce soir avec deux si beaux clairs de lunes. Il se déshabilla, retira ses bottes, torse nu, ne gardant que son haut de chausse de peau il se faufila dehors devant les mines ébahies de la foule. La nuit fut calme, au matin Ba-Marcon était de retour crotté, couvert de sang, d'un sang qui n'était pas le sien.
Il était le point de mire de tous qui dans un silence religieux le virent se diriger lentement vers le puits et se verser un plein seau d'eau froide sur la tête.
_ Les réunions de famille, c'est épuisant. Dit-il simplement. Nicéphore traduisit, le silence se prolongea puis tous se mirent à rire, à rire de façon étrange.
Au départ de Bactres, il y avait deux grandes voies pour franchir les montagnes qui séparaient le Gouressou-Gadzir de l’Hyperborée : l'une, dans la direction du nord-est, rencontrait la grande muraille à Hérate-La-Rouge : l'autre, dans la direction du nord-ouest, la rencontrait sur deux points différents car de ce côté il y avait une double muraille.
Près de Tangourta d'abord, puis à Kalglan.
Ils avaient combiné leur voyage de façon à sortir du Gouressou-Gadzir par Hérate-La-Rouge et à y rentrer par Kalglan et Tangourta. En trois jours ils furent à Hérate-La-Rouge. En arrivant, la grande muraille leur apparut sur une vaste étendue ; ils la virent, en forme de lacets, se dérouler comme un serpent le long des ravins, puis gravir les crêtes et s'y tenir en un équilibre précaire, les tours crénelées érigées tout du long de la muraille dentelaient le profil des montagnes.
C'était d'un effet réellement impressionnant.
Les anciens étaient des bâtisseurs de génie.
On n'entrait à Hérate-La-Rouge, en venant de Bactres, qu'après avoir traversé plusieurs enceintes de forts et de places d'armes destinées à défendre la passe.
Toutes ces fortifications, étaient aujourd'hui ruinées ou percées de larges brèches, cela donnait à réfléchir à ce qu'avait pu être jadis la puissance des antiques empires, ainsi que de la futilité de l’orgueil humain. Cependant il avait été conservé, dans le dernier mur, une porte en à peu près bon état d'entretien, de telle sorte qu'en la franchissant pour sortir du Gouressou-Gadzir, on avait encore l'illusion de sortir d'un lieu clos. La garnison y était maigre, hétéroclite, dernier déchet de l'armée de Subarnipal. Malgré l'heure matinale la foule était dense devant les portes que l'on venait tout juste d'ouvrir. Les rares sentinelles ne leurs prêtèrent pas la moindre attention, d'autant qu'ils étaient plus occupés à conter fleurette à des drôlesses qui les aguichaient de manières éhontés. Alors foule bigarrée, ajouté aux avances dépoitraillées des donzelles n'avaient pour résultante que la baisse de vigilance de la garde, d'autant que Nicéphore avait grassement payé les gourgandines pour qu'elles occupassent la garnison.
Nicéphore était un froid calculateur, assurément un Valdhorien on ne savait pas grand-chose de lui si ce n'est qu'il comptait vite, qu'il parlait un grand nombre de langues ainsi que le juste prix de presque tout ce qui lui tombait sous la main, sans compter sa capacité à se fondre dans la foule à la manière d'un caméléon. On avait pu le juger lorsqu'il avait fallu troquer la barque et diverses affaires du bourreau et de son aide contre trois chevaux. Uglylegibier que tous appelaient simplement Ugly n'était pas un gibier mais un traqueur, un chasseur hors pair, mais c'était aussi un drôle qui ne ratait pas une occasion de se faire remarquer. C'est lui qui ramenait lapins, oiseaux, et poissons en tout genre, il connaissait toutes les manières de piéger une proie, les traces, les pistes, n'avaient aucun secret pour lui, il y lisait à livre ouvert.
Les deux hommes sans même se concerter avaient accepté l'autorité de Ba-Marcon qui il est vrai les avait sauvés d'une mort affreuse.
Il les avait ralliés à sa cause sans même lever le petit doigt, il n'était pas homme à menteries, ni à fausse promesses, il était Duc d'une riche province et saurait à point nommé récompenser ses amis. Et de toute façon leur intérêt était commun, fuir les territoires sous le regard de Subarnipal.
Durant ce périple Ba-Marcon s'était ensauvageait, je veux dire en cela qu'il avait renié la religion de la Papesse qui ne lui avait apporté que misères. Ses Dieux lares étaient bien plus protecteurs, leur dernière manifestation n'avait-elle pas eu lieu lors de l'assemblée des loups, Crom le protecteur, le loup de Cimmérie avait veillé sur lui. Ce basculement avait commencé avec sa sauvage attaque du camp des pillard, ce cœur humain mangé n’était qu'une offrande à Crom, une façon de renouer avec les anciens rites. Oui il en avait fini avec toutes ces fadaises d'un Dieu mort devant ressusciter. Si les Salamandrins devaient croire en un Messi, ils n'avaient qu'à traverser la mer de silex, on disait que là-bas régnait depuis peu un monstre qu'on disait invincible et qui avait l'oreille des Dieux. Encore un jour et ils atteindraient une station de la Guilde, oui encore un jour.
Horchas*: Pouvant atteindre 2,5m de haut, c'est aussi, par sa taille, le deuxième plus grand oiseau coureur du monde d'Exo. Cet oiseau rouge, au plumage original, est commun sur le plateau du
Moggave*: Il peut voyager sur de grandes distances d'un bon pas et si besoin courir à 75 km/h. Ce sont des oiseaux nomades capables de parcourir de nombreux kilomètres à la recherche d'une nourriture variée à base de plantes et d'insectes. Ses plumes sont recherchées car on peu facilement les tisser et elles ont un touché proche du velours en étant parfaitement imperméables. Le horchas a pour se défendre deux ergots venimeux.
Kontos*: Le kontos faisait environ 4 m à 4,5 m et, vu son usage (charges de cavalerie lourde), il était très gros, très lourd. L'arme était d'ailleurs si lourde qu'il arrivait qu'elle plie sous son poids, sur la longueur. La position du cavalier n'en était que plus inconfortable et la suprématie sur le champ de bataille des cavaliers lourds n'est venue qu'avec l'invention des étriers qui donnaient au cavalier une tenue stable et peu contraignante sur sa monture.
Gouressou-Gadzir*: (contrée des fauves)
taranges*: (mesure Naburman qui vaut 300m ce qui équivaut à la portée d'un grand arc.).
Pangaré*: Le pangaré forme une particularité de la robe du cheval bien connue chez les races primitives. Il est également observé chez les équidés sauvages. Le pangaré est rare par ailleurs. À ce titre, il témoigne un type sauvage, impliquant d'une contre illumination. C'est une décoloration de zones spécifiques du pelage. Le museau, le contour des yeux, le ventre et la face interne des membres sont plus clairs. Surtout étudié dans le domaine de l'hippologie.
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